LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Molière, Malade Imaginaire, acte I, scène 1

Fiche : Molière, Malade Imaginaire, acte I, scène 1. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2021  •  Fiche  •  1 947 Mots (8 Pages)  •  1 531 Vues

Page 1 sur 8

                                                Texte 1 : MI I, 1


INTRO

Molière : Jean-Baptiste Poquelin, 1622 / 1673, thèmes récurrents : la société, la médecine, contre les médecins très jeune à cause du décès de sa mère / mariage arrangé.

1
ère Représentation MI : 1673, dernière pièce qu’il jouera

Intérêt d’une scène d’exposition : présenter le registre, les personnages, l’intrigue, un éclairage sur le titre, les problématiques essentielles.

Scène particulière car ici c’est un monologue, c’est donc complexe de remplir toutes ces fonctions avec un seul personnage.

PB : En quoi Argan est-il un cas plus complexe qu’il y paraît ?

Plan du texte :
La scène est coupée en trois avec 2 interjections « Ah ! »

I) Première partie

        A) La didascalie
        
B) Les premières lignes
        C) Début de l’énumération des différents remèdes vendus par l’apothicaire

II) Deuxième partie
        
D) Suite de l’énumération

III) Dernière partie

        E) Conclusion de la facture
        F) Fin de la scène


I) Première partie
A) La didascalie

« seul » : ce terme en ouverture pose déjà une problématique concernant la maladie. La maladie ne serait pas une forme d’isolement, d’enfermement ?

«
 dans sa chambre » : Le CCL est aussi évocateur ; c’est le lieu où le malade confiné doit « garder la chambre ». Ce lieu est une forme de prison plus qu’un nid comme le montrera la fin de la scène.

Molière décode son stratagème et annonce l’
illusion du monologue : « il fait les dialogues suivants ».

B) Les premières lignes
Le compte de l’argent relève de la
comptine et renvoie à une certaine manière à l’infantilisme d’Argan. Le malade est souvent aussi un enfant non-autonome.

C) L’énumération des différents remèdes vendus par l’apothicaire
        
1- Le clystère :
L’adjectif «
 petit » a valeur d’usage et de fréquence, pour commencer. Le comique vient du double rythme ternaire (2*3 elt) et du jeu entre adjectifs et verbes (3adj. 3Vrbs.).

La
redondance est lourde : « rémollient » / « amollir ».

Le
vocabulaire semble joli et fin pour évoquer le lavement : « humecter, rafraîchir ».

Le GN COD «
 les entrailles de Monsieur » est euphémisant, et nous fait penser à des flatteries.

«
 Monsieur Fleurant, mon apothicaire » : le nom propre est intéressant de par son double sens, registre de la farce après le clystère : il fleure / flaire le scatologique mais aussi la bonne affaire ! Ce qui explique « ses parties sont toujours fort civiles », il travaille le langage)

L’adjectif possessif «
 mon » exprime la valeur du personnage, comme une fière revendication de la classe sociale.

La lecture de l’ordonnance pose un discours direct, c’est un
dialogue déguisé, qui traduit la passion et la folie d’Argan. Ce dernier joue les deux rôles : peut-être rêve-t-il d’entrer dans l’univers médical ?


Opposition « civiles » « raisonnable » : Argan est conscient et du coup c’en est encore plus triste car il est le prisonnier malheureux de sa passion.

«
 ne pas écorcher les malades » : forme de comique classique, assimilation sens propre (médical) et sens figuré (financier).


        
2- Le lavement
C’est un
synonyme de clystère : les soins s’empilent et se ressemblent.

L’ironie du terme « serviteur » rappelle qu’il est conscient des excès de facture de Fleurant.

«
 en langage d’apothicaire » la valeur des soins doublent.


        
3- Le clystère détersif
Les «
 Plus » qui ponctuent le texte font ressortir l’aspect infini voire promotionnel.

L’adjectif «
 bon » a une valeur quasi sentimentale qui s’avère comique.

On entre alors dans le
réseau lexical du nettoyage qui réifie le corps : « balayer » « laver » « nettoyer » le bas-ventre.

        4- Le julep hépatique
Pléonasme ridicule « soporatif et somnifère » appuyé de l’explication « pour faire dormir »
2 termes scientifiques et une explication qui les traduit, cette vulgarisation dénonce l’
orgueil des savants.

La litote « je ne me plains pas » est une expression de la soumission d’Argan qui croit en ce remède car il dort. Il y a aussi l’idée d’un Argan cartésien qui paye au résultat.


        5- Le remède purgatif
L’adjectif «
 purgative » annonce en finesse l’arrivée dans le discours du médecin Purgon.

Le nom est également
comique : il fait purger les intestins d’Argan, et sa bourse.

Le «
 Monsieur » traduit l’admiration et témoigne d’une hiérarchisation.

La « bile de monsieur » : chaque prix et soin trouve sa justification dans une jolie formule, sorte d’éloge qui en fait une flatterie pour faire passer la pilule financière.

On retrouve souvent des éléments exotiques et des plantes rares dans les remèdes : «
 sénélevantin », « casse ». Ces éléments vont de paire avec le charabia médical et l’extase que cela peut provoquer chez Argan.

On peut noter la
répétition de l’adjectif « bonne », et un nouveau pléonasme avec « évacuer », « expulser ».

...

Télécharger au format  txt (11.4 Kb)   pdf (88.4 Kb)   docx (13.5 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com