Les théories néoinstitutionnalistes

Chapitre 10 – Les Théories néo-institutionnalistes

En réaction à la théorie de la contingence structurelle, à partir des années 1970, un nouveau champ de réflexion organisationnelle se développe à travers les travaux de Nils Brunsson, James G. March, John Meyer, Johan Olsen, Paul DiMaggio, Walter Powell, Neil Fligstein, Richard Scott, Brian Rowan ou encore Lynne Zucker. Ils placent l’institution au cœur de l’analyse.  

• W. R. SCOTT (1995), Institutions and Organizations. Ideas, Interests and Identities, Sage  
• L. ZUCKER (1988) Institutional patterns and organizations : culture and environment, Ballinger  
• W. POWELL, P. DI MAGGIO (1991) The new institutionalism in organizational analysis, University of Chicago Press

Qu’est ce qu’une institution

Une institution est un univers porteur d’identités et de culture. 

Selon Jepperson (1991), une institution est « un schéma d’interprétation, un ensemble de représentations acceptées socialement, un système de règles conduisant à la reproduction de routines au sein d’un champ ». 

Les organisations, une fois formée, sont « infusées de valeurs » par leurs membres et deviennent des institutions, c’est à dire des univers porteur d’identités et de cultures, qui échappent donc partiellement à la volonté de leurs initiateurs.

De ce fait, l’approche en terme d’institutions propose une vision des organisations moins rationnelle et moins « intentionnelle ».

Selon Scott « une institution est un ensemble de processus régulateurs normatifs, culturels et cognitifs qui donnent naissance à des arrangements qui donnent un sens ».

L’institutionnalisation repose sur la notion de répétition et de conception partagée de la réalité. Les organisation (mais aussi des actions comme voter, se serrer la main…) sont conceptualisées, telles des institutions évoluant dans des sociétés au sein desquelles des actions sont répétés de telle sorte qu’on leur donne une signification analogue, conduisant à une perception partagée de la réalité.

La répétition des actions vient de l’existence de règles explicites (influences légales et politiques), d’activités sous tendues par des normes ou des valeurs (influences cultuelles) ou encore par le souhait de ressembler à d’autres institutions (influences sociales).

Selon Scott (1995), trois fonctions principales des institutions sont distinguées :

• Fonction régulatrice : l’institution propose un comportement social qui s’impose à tous, car il est dans l’intérêt de  chacun de le reconnaitre et de l’adopter.  
• Fonction normative : l’institution propose des comportements qui s’imposent socialement du fait des attentes réciproques entre acteurs.  
• Fonction cognitive : les institutions représentent tout ce qui est tenu pour acquis et comme allant de soi. Cette représentation du monde, socialement construite, s’impose à tous.  

...