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Le génocide dans la littérature et le cinéma.

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Par   •  18 Octobre 2021  •  Cours  •  1 203 Mots (5 Pages)  •  1 151 Vues

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 Le génocide dans la littérature et le cinéma.

Le sujet : Présentez une œuvre littéraire ou un film (documentaire ou fiction) de votre choix.

Introduction :

Nuit et brouillard est un film documentaire réalisé par Alain Resnais. D'une durée de trente‐deux minutes, le film a été supervisé par deux historiens de la déportation : Olga Wormser‐Migot et Henri Michel. Le texte a été écrit par un ancien déporté. Nuit et Brouillard tire son titre du nom donné aux déportés des camps de concentration par les nazis, en application des dispositions dites «Nuit et brouillard» de 1941. Ce film a marqué la place de la Shoah en France. On peut donc se demander…

Problématique : Quels ont été son intérêt et son rôle dans la construction de la mémoire du génocide ?

I- L’Intérêt du film dans la construction de la mémoire du génocide

L’intérêt du film a été de reconstituer le passé, c’est pourquoi il est défini comme étant un film documentaire. Ce documentaire part d’un parti pris simple, celui d’être le plus réaliste possible. On a donc une volonté de réalisme poussé, c’est pourquoi Alain Resnais va apporter/fournir des documents vrais.

Pour réaliser son film Resnais va se rendre sur place en Pologne à Auschwitz pour y filmer les baraques, bâtiments encore debout et il va également utiliser de nombreuses archives photos et filmées tirées des archives nazies ainsi que des archives des alliés qui ont libérés les camps.

Pour le montage de Nuit et Brouillard, il utilise le croisement entre les images en couleurs tournées en 1955 et les images d'archives en noir et blanc. Pour lui, cette alternance régulière des images correspond à une définition active de la mémoire. Pour le cinéaste, la mémoire est ce mouvement, du bas vers le haut, par lequel remonte à la conscience ce que l’esprit avait enfoui. Donc à travers ce montage, Alain Resnais veut faire en sorte que les images exhumées, revenues des profondeurs, puissent sédimenter ; qu’elles ne disparaissent pas aussitôt apparues ; qu’elles ne « passent » pas, qu’elles nous travaillent, qu’elles nous parlent. Il veut donc faire une distinction entre les couleurs. En noir et blanc c’est le récit et l’Histoire, il consacre donc le traitement des documents d’archives, l’évocation des délires nazis, la description minutieuse et complète du mécanisme de mort. En couleur c’est la charge d’empêcher la plaie de se refermer, il réserve donc les lents travellings méditatifs, filmés à Auschwitz.

Par ailleurs, les images sont accompagnées de la lecture d'un texte de l'écrivain français Jean Cayrol, rescapé des camps. Cela donne donc encore plus de force au texte. Son monologue poétique rappelle le monde de tous les jours des camps de concentration, la torture, l'humiliation, la terreur, l'extermination. Le commentaire s’adapte aux images avec beaucoup d’intelligence : parfois il suggère l’horreur mais sans la détailler ( «inutile de décrire ce qui se passait dans ces cachots » ); il précise un détail qui donne tout son sens à ce qu’on voit à l’écran ( les traces d’ongles au plafond des chambres à gaz )  et enfin, quand les images sont trop violentes, il sait tout simplement se taire. Lorsque le film décrit comment les Nazis « récupèrent » les corps de leurs victimes, le texte dit : « avec les corps,mais on ne peut plus rien dire, avec les corps, on fabrique du savon; quant à la peau… ». C’est donc le montage et l’écriture du commentaire qui font ressortir peut-être davantage l’horreur des images. Pour Resnais, il était donc nécessaire de montrer ces images pour que les générations n’oublient pas ce qui s’est passé. On parle du devoir de mémoire.

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