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La politique économique conjoncturelle

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Par   •  18 Mars 2018  •  Cours  •  1 677 Mots (7 Pages)  •  810 Vues

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Chapitre 6 - La politique économique conjoncturelle

La politique conjoncturelle vise à assurer l’équilibre en matière de croissance, d’emploi, de prix et d’échanges commerciaux. Ses deux principaux instruments sont la politique budgétaire, qui utilise le budget de l’État (fiscalité et dépenses publiques) pour agir sur l’offre ou la demande, et la politique monétaire, qui vise à contrôler l’évolution de la masse monétaire et des taux d’intérêt.

I. Les mécanismes de la politique conjoncturelle

A. Les objectifs généraux

Les quatre grands objectifs de la politique conjoncturelle sont :

– une croissance économique forte et durable ;

– la stabilité des prix (limiter le développement de l’inflation) pour garantir le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises ;

– le plein emploi de la main-d’œuvre ;

– l’équilibre des échanges extérieurs.

L’économiste britannique Nicholas Kaldor a représenté graphiquement la réalisation des objectifs à l’aide des quatre indicateurs dans un carré parfait (« carré magique ») qui représente la situation économique idéale.

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B. Les principes de la politique budgétaire

1. L’utilisation du budget de l’État

Le budget de l’État est voté chaque année par le Parlement. Si les dépenses sont supérieures aux recettes, le budget est en déficit. Cette situation nécessite un recours à l’emprunt et l’augmentation de la dette publique.

La politique budgétaire est une politique conjoncturelle qui a pour instrument le budget de l’État (dépenses publiques et fiscalité). Elle peut être orientée vers la relance par la demande (par le déficit budgétaire) ou, au contraire, vers l’assainissement de l’économie par le désendettement de l’État (réduction des dépenses publiques, rigueur budgétaire).

Dans la zone euro, les politiques budgétaires sont soumises au respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) : déficits budgétaires < 3 % du PIB.

Les stabilisateurs automatiques contribuent à amortir les variations conjoncturelles de l’activité économique (en cas de ralentissement de l'activité, les dépenses d’indemnisation du chômage évitent une baisse trop brutale des revenus, et donc de la demande).

2. Le multiplicateur keynésien

L’effet du multiplicateur budgétaire consiste en une augmentation du déficit budgétaire (l'État accroit les dépenses publiques ou baisse la fiscalité) qui entraîne une variation amplifiée de la demande, donc de la production nationale.

Ex :

- les politiques de grands travaux publics (cf. Roosevelt et le New Deal).

- la baisse d’impôts qui va redonner du pouvoir d’achat aux ménages et relancer ainsi la demande de consommation.

L’effet multiplicateur du déficit budgétaire n’est efficace qu’à condition que la demande supplémentaire des agents économiques s’adresse en priorité aux producteurs nationaux et non pas sur des biens importés.

C. Les principes de la politique monétaire

1. Les objectifs

La politique monétaire cherche à contrôler la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. Une politique monétaire restrictive a pour but la diminution de la masse monétaire pour lutter contre l’inflation, alors qu’une politique monétaire expansionniste a pour but l’augmentation de la masse monétaire pour stimuler la croissance.

2. La Banque centrale européenne

L’Eurosystème, composé de la Banque centrale européenne et des Banques centrales des États membres de la zone euro, conduit la politique monétaire de l’euro. L’objectif de cette politique est la stabilité des prix (inflation <2%). Deux instruments pour atteindre l'objectif : l’émission de monnaie fiduciaire et les taux d'intérêt.

3. Les instruments de la politique monétaire

• L’action sur les taux directeurs

Le taux directeur est un taux d’intérêt fixé par la Banque centrale pour les opérations de refinancement des banques. C’est le prix payé par les banques pour acquérir de la monnaie émise par la BCE dans le but de satisfaire les besoins des agents économiques et de régler les soldes interbancaires.

- La baisse des taux directeurs permet aux banques de se refinancer à moindre coût ; elles peuvent à leur tour baisser leurs taux d’intérêt. Les crédits à la consommation étant moins coûteux, la consommation des ménages va augmenter, de même que le crédit au logement et le crédit aux entreprises se développent, favorisant l’investissement en logement des ménages et l’investissement des entreprises puisque certains investissements deviennent rentables.

- La hausse des taux directeurs diminue la création de monnaie par les banques, qui sont incitées à accorder moins de crédits puisqu’elles se refinancent à un coût élevé.

Pour améliorer la balance du commerce extérieur de la zone euro, la BCE a la possibilité d’agir pour faire baisser le taux de change. Les exportations seront alors plus compétitives et les produits importés plus coûteux.

•  Les opérations d’open market

L’open market est une technique d’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire qui consiste à fournir ou retirer des liquidités aux banques en achetant ou vendant des titres (ex : bons du Trésor émis par les États).

- L’achat de titres sur le marché monétaire entraîne l’augmentation du taux d’intérêt sur ce marché. En effet, la demande de titres augmente plus vite que leur offre, donc leur « prix » (c’est-à-dire le taux d’intérêt) augmente. Elle élève ainsi le coût du refinancement des banques et leurs offres de crédit aux agents économiques.

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