La Politique économique Conjoncturelle
Analyse sectorielle : La Politique économique Conjoncturelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 15 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 1 643 Mots (7 Pages) • 1 111 Vues
La politique conjoncturelle vise à assurer l’équilibre en matière de croissance, d’emploi, de prix et d’échanges commerciaux. Ses deux principaux instruments sont la politique budgétaire, qui utilise le budget de l’État (fiscalité et dépenses publiques) pour agir sur l’offre ou la demande, et la politique monétaire, qui vise à contrôler la masse monétaire.
I. Les objectifs de la politique conjoncturelle
A. Le carré magique de Kaldor
Les quatre grands objectifs de la politique conjoncturelle sont :
– une croissance économique forte et durable ;
– la stabilité des prix (limiter le développement de l’inflation) pour garantir le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises ;
– le plein emploi de la main-d’œuvre ;
– l’équilibre des échanges extérieurs.
L’économiste britannique Nicholas Kaldor a représenté graphiquement la réalisation des objectifs à l’aide des quatre indicateurs.
En rejoignant les points, on obtient un quadrilatère qui représente d’autant mieux une situation économique favorable qu’il est proche du carré.
Ce carré est dit « magique » puisque aucun pays n’est en mesure d’atteindre les quatre objectifs en même temps car ils ne sont pas tous compatibles entre eux, certains étant même contradictoires (en particulier, le plein emploi et la stabilité des prix).
Il est donc nécessaire de hiérarchiser les objectifs, c’est-à-dire de définir ceux qui seront prioritaires pour la conduite de la politique conjoncturelle.
B. Objectifs de relance, objectif de rigueur
La politique conjoncturelle est mise en place après une analyse de la situation économique du pays. En fonction de l’objectif recherché, on distingue la politique de relance et la politique de rigueur (ou d’austérité).
1. La politique de relance
La politique de relance, d’inspiration keynésienne, a un objectif de stimulation de la croissance et de lutte contre le chômage.
Selon le principe keynésien, en période de ralentissement de l’activité économique, l’État doit relancer la demande (consommation et investissement) pour stimuler l’activité économique en distribuant des revenus, en augmentant la consommation publique et/ou en abaissant le taux d’intérêt (politique budgétaire et politique monétaire).
Mais la hausse de la demande peut se traduire par l’inflation si la production n’augmente pas suffisamment et une partie de la demande peut se porter sur des importations, ce qui déséquilibre la balance courante.
2. La politique de rigueur
La politique de rigueur a pour objectifs la maitrise de l’inflation et l’amélioration du solde de la balance commerciale (il s’agit de rendre l’économie compétitive).
La rigueur est salariale (freinage de la croissance des salaires), budgétaire (réduction des dépenses de l’État) et monétaire.
Ces mesures de rigueur ont l’effet inverse de la relance par la demande : elles diminuent la demande des ménages en freinant la croissance des salaires et la demande des entreprises en augmentant les taux d’intérêt. La demande devient inférieure à l’offre, ce qui fait baisser l’inflation. Par ailleurs, la baisse de la demande se traduit par une baisse de la consommation de produits étrangers (baisse des importations), alors que la diminution de l’inflation restaure la compétitivité prix et entraîne l’augmentation des exportations (les produits français sont moins chers).
Mais le ralentissement de la demande va diminuer la croissance et faire augmenter le chômage.
(Une politique « stop and go » est une politique qui combine une politique de relance et une politique de rigueur.)
II. La politique budgétaire
A. Les principes
Le budget de l’État est voté chaque année par le Parlement, dans le cadre d’une loi de finances qui prévoit et autorise les ressources de l’État (impôts et taxes) et ses dépenses.
Lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes, le budget est en déficit. La situation de déficit budgétaire se traduit par un recours à l’emprunt et par l’augmentation de la dette publique.
La politique budgétaire est une politique conjoncturelle qui a pour instrument le budget de l’État (dépenses publiques et fiscalité). Elle peut être orientée vers la relance par la demande (par le déficit budgétaire) ou, au contraire, vers l’assainissement de l’économie par le désendettement de l’État (réduction des dépenses publiques, rigueur budgétaire).
Dans la zone euro, les politiques budgétaires sont soumises au respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) : les déficits budgétaires des États membres ne doivent pas dépasser 3 % du PIB.
B. Les mécanismes
1. L’effet multiplicateur du déficit budgétaire
Le multiplicateur budgétaire est un multiplicateur keynésien : une augmentation du déficit budgétaire (accroissement des dépenses publiques ou baisse de la fiscalité) entraîne une variation amplifiée de la demande, et donc de la production nationale.
Le multiplicateur peut agir par le biais des dépenses publiques, c’est-à-dire que l’État remplace l’investissement productif défaillant, celui des entreprises privées, par des investissements publics : par exemple, les politiques de grands travaux (cf. Roosevelt et le New Deal). Le multiplicateur peut aussi agir à partir d’une baisse d’impôts qui va redonner du pouvoir d’achat aux ménages et relancer ainsi la demande.
L’effet multiplicateur du déficit
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