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La musique, un langage universel

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Par   •  6 Mars 2022  •  Cours  •  1 765 Mots (8 Pages)  •  694 Vues

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De la musique avant toute chose ?Chapitre ISupport de cours

Chapitre I : La musique, un langage universel

  1. Les caractéristiques de la musique

D’abord et avant tout, il convient de s’entendre sur une définition de la musique. En se basant sur les indications données par les dictionnaires contemporains, il est possible de résumer la musique comme étant un art des sons combinés de manière plus ou moins harmonieuse, qui nous toucherait directement.

On la reçoit par l’ouïe en effet, et on ne peut pas ne pas l’entendre, s’en détourner, l’en empêcher : qu’elle nous plaise ou qu’elle nous agace, elle nous pénètre, dès qu’on l’entend (tandis qu’on peut toujours détourner les yeux ou la tête pour ne pas regarder une peinture, ou ne pas lire un livre) Elle délivre alors en nous un flot d’émotions vives, impossibles à contenir ou à empêcher.

La musique est donc une matière sonore composée de différents sons, produits par le corps, la voix ou des instruments fabriqués à cette intention (= instruments de musique) ou non (détournement d’objets du quotidien pour produire des sons : verres frottés, etc.)

La musique n’est toutefois pas seulement cette combinaison calculée de sons : c’est également avant tout un art qui s’adresse à notre âme, à notre cœur (en suscitant en nous des émotions vives), et à notre intellect (pour être à même de la produire, ou même de l’écouter de manière savante, attentive, consciente et appuyée).

Ainsi reliée à nos émotions, elle est liée au plaisir (ou déplaisir) qu’elle nous procure : d’où son caractère irrationnel (= elle s’adresse d’abord et avant tout à notre cœur, pas à notre raison ou notre logique…) et puissant… Ce qui explique sans doute que certains philosophes, tels Platon, se méfiait de son pouvoir : séductrice, elle nous plonge dans des états d’âme et des sentiments (mélancolie, nostalgie, joie, chagrin…) que nous n’aurions peut être pas éprouvés si on ne l’avait pas entendue.

Ce qui est passionnant : cette définition contemporaine de la musique reprend les mêmes termes et les mêmes attendus majeurs que celle que donnait déjà le philosophe Jean-Jacques Rousseau dans son article éponyme (c’est-à-dire intitulé « Musique ») paru dans la fameuse Encyclopédie des Lumières, en 1747. Il y disait ceci en effet : la musique est un art qui mêle rythme, sens, mélodie, connaissances théoriques et pratiques, capable de produire par ce biais des émotions.

La musique permet en outre parfois d’exprimer ce que les mots ne peuvent dire. Ainsi, lorsque ce même JJ Rousseau écrit que « dire et chanter étaient autrefois la même chose », c’est une manière de souligner la parenté entre langage et musique : tous deux servent à communiquer avec les autres.

Toutefois, loin d’être une autre langue dont les notes seraient l’alphabet et le rythme la grammaire, la musique, encore une fois, ne relève pas d’une logique rationnelle. Elle s’adresse à d’autres sphères de notre être : notre imagination, notre sensibilité, nos émotionsLa musique est un art de la suggestion, de l’imagination et de l’interprétation : là où le mot réfère, désigne, nomme et signifie, la musique inspire, et évoque. (c’est aussi ce qui explique son universalité : il n’y aura jamais de barrière de langues avec elle, par exemple…)

C’est ce qui fait d’elle une expérience auditive et émotionnelle singulière. Elle n’a pas seulement besoin d’être entendue, elle doit avant tout être sentie, ressentie, imaginée et vécue, éprouvée.

Ce qui explique que d’autres philosophes, à l’inverse de JJ Rousseau, refusent de parler d’elle comme d’un langage. Ainsi Vladimir Jankélévitch (notamment dans ses essais Quelque part dans l’inachevé et La Musique et l’ineffable), par exemple, pour qui elle propose plutôt un nouveau rapport au monde et au temps. Ce qui fait d’elle un art poétique, comme le souligne Paul Verlaine dans son célèbre poème « Art poétique »

A la différence d’un roman ou d’une pièce de théâtre, qui vont raconter une histoire suivie, logique et cohérente, avec des mots clairs et un début, un milieu et une fin, la musique, comme la poésie, ne vont pas raconter d’histoire formelle ni utiliser la rigueur et la logique des mots, mais susciter en nous des émotions pour traduire ce que c’est que vivre, aimer, mourir…

La musique, en parvenant mieux que les mots à toucher les êtres et à tisser du lien entre eux, est ainsi également pour chacun une manière d’accéder à sa propre intériorité (= pour comprendre celui ou celle que je suis vraiment, celui ou celle que je voudrais être, ce que je ressens profondément et intimement en moi…)

  1. La musique, un art accessible à tous ou une discipline élitiste ?

Tant au niveau des pratiques (= qui « joue » d’un instrument) que des écoutes musicales, on observe des différences culturelles.

D’où, selon certains sociologues, des types de musique opposés, auxquels on serait sensible en fonction de notre classe sociale.

On distingue ainsi parfois une « musique pour les élites » (souvent comprise comme de la musique classique, les opéras…) et une « musique populaire » (équivalente à du divertissement, et qui s’adresserait donc au plus grand nombre)

Cette distinction est notamment reprise par le sociologue américain Larry Portis dans son article « la musique populaire dans le monde capitaliste : vers une sociologie de l’authenticité », extrait de L’Homme et la société (1997)

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