Introduction | - Accroche : FOREST 1992 « L’école mixte n’est pas un lieu neutre pour les filles, elle est modelée par l’état général des rapports sociaux de sexe » : on conditionne dès la petite enfance les garçons à aller vers des jouets bleus et les filles vers des jouets roses.
2) Définir les mots clés : BERGE 2004 : « la mixité en EPS doit se situer au sein d’une problématique sur l’égalité des genres dans la société et dans le système éducatif. C’est un moyen de développer une coéducation qui, elle aussi, est un moyen de construire cette égalité homme/femme dans les faits et les mentalités »
Au sein de l’EPS il y a toujours eu les mêmes éléments, on a toujours fait de la danse, de la natation, de l’athlétisme. Mais au cours de l’histoire le poids des APSA n’a pas toujours été le même.
3) Question : En quoi la scolarisation des AA a-t-elle tenue compte des évolutions de l’école et de la société depuis 1880 ?
4) Problématique : NPSDD que la scolarisation des AA a pris en compte les évolutions de la société et a participé à la formation de l’élève attendu par l’école. Mais parfois avec une intégration différée dans le temps selon une volonté de répondre prioritairement à des enjeux de légitimité culturelle, sociale et/ou scolaire. De plus des décalages s’opèrent entre prise en compte institutionnelle et sur le terrain.
5) Plan |
| 1880 - 1986 Un scolarisation sexiste des AA excluant les garçons, et véhiculant les valeurs d’une féminité stéréotypée pour conformer les élèves dans des normes sexuées. | 1986 - 2008 Une scolarisation commune des AA les utilisant comme moyen pour former un élève autonome et responsable. | 2008 - 2018 Un enseignement personnalisé et pluridisciplinaire des AA véhiculant des valeurs de créativité et d’initiative afin de former un élève concepteur. |
Articles | - Contenus : Revue EPS n° 8 parue en 1951 : il est demandé aux garçons de travailler leur respiration « éducation respiratoire, éducation du ventre » afin d’obtenir une bonne posture pendant que les filles, elles, doivent réaliser des exercices rythmiques à la barre
- Méthodes : Revue EPS n°45 parue en 1959 : « Pédagogie élémentaire du rythme » PESQUIE, il explicite une pédagogie directive afin de plier toutes les filles à la même norme « battre des mesures à 2, 3 et 4 temps et tenir le « tempo » entre 88 et 200 battements par minute ».
| - Contenus : Revue EPS n°221 parue en 1990 : tous les élèves sont formés de la même façon afin de leur attribuer une culture commune. L’enseignant recherche l’expression et la communication des élèves. Ils doivent développer leur créativité, la coopération, l’implication et le respect de l’autre.
- Méthodes : Revue EPS parue en 1997 « Symbolisation en danse du plaquage en rugby » : CASTERA dit que pour amener la danse dans la leçon, l’enseignant va passer par une technique de placage. Il faut trouver des aménagements pour que les garçons fassent de la danse alors qu’on impose le rugby aux filles => problème d’équité
| - Contenus : Revue EPS n°374 parue en 2017 : MULLER et LOPPE proposent une leçon dans laquelle les élèves doivent « manipuler un engin, être en mouvement, réaliser des figures corporelles pendant que l’engin est mobile. Lancer et assurer sa réception, communiquer, échanger, se défier ».
- Méthodes : Revue EPS n°374 parue en 2017 : MULLER et LOPPE proposent une leçon dans laquelle trois modes d’entrée sont possibles : « l’exploit, l’originalité, l’esthétisme et l’émotion ».
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Contenus | Idée : contenus sexistes excluant les garçons de toutes activités artistiques.
- Filles : former une femme, exécutante, et désirante capable de procréer
- Garçons : former un homme fort et patriote
- Manuel 1880 :
• filles : danse avec chant « doux et gracieux »
• garçons : exercices d’application (militaire), « énergétique »
« on ne visera donc pas à développer les muscles de la femme » « développement harmonieux du corps »
- filles : volley, basket, hand (sports qui limitent le contact), « danse et créativité d’expression », « gym non sportive »
- garçons : rugby, sports de combat, « gym sportive »
| Idée : contenus asexués. Les garçons ont accès tout autant que les filles aux activités artistiques. On parle de mixité indifférenciée. Cependant on observe une domination des APSA connotées masculines
- On ne parle plus de filles et de garçons mais d’élèves, « développement de la personnalité de l’élève »
- « activités d’expression » pratiquées par les filles et les garçons, ils forment un groupe
- « le collège dispense à tous les élèves sans distinction une formation générale qui doit leur permettre d’acquérir les savoirs et savoirs faire fondamentaux constitutifs d’une culture commune »
- « Construire une danse collective » :
« Activités physiques artistiques » « Activités physiques de combat » | Idée : une leçon artistique et éclectique.
- BO 2008 : est rapporté dans l’APSA « art du cirque », que les élèves doivent « composer et présenter un numéro collectif »
- Programme 2008 « L’EPS a le devoir d’aider tous les collégiens, filles et garçons, à acquérir de nouveaux repères sur soi, sur les autres, sur l’environnement, de nouveaux pouvoirs moteurs pour construire une image positive de soi »
- Socle commun de connaissances, de compétences et de culture de 2015 : explicite que les élèves doivent, dans une leçon du champ d’apprentissage 3 « s’exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique », être capable de « communiquer des intentions et des émotions avec son corps devant un groupe. »
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Contenus | - COUBERTIN (1905) : « Il va de soi que par son objet même la gymnastique utilitaire ne convient pas aux jeunes filles »
- HEBERT (1911) : « Mais le rôle social et familial de la femme, les habitudes de vie, la façon dont on l’élève, sa mentalité, ses aspirations, dont il faut bien tenir compte, entravent son développement et ne la disposent pas en faveur des manifestations de force »
- BOIGEY 1922 « les femmes sont handicapées au point de vue du développement musculaire ; elles ne doivent pas rechercher les exercices qui demandent un déploiement de force. La puissance de leurs muscles est mesurée au dynamomètre et ne représente guère que les deux tiers de celle de l’homme »
| - VOLONDAT (1986), ce nouveau fonctionnement « cause bien du souci à ceux qui n’ont pas été formés ni préparés à enseigner au sexe opposé »
- LEMMONIER 2014 : « la non mixité des cours d’EPS et le recrutement démixé au CAPEPS demeurent un obstacle à l’établissement d’une danse pour tous »
- COGERINO (1986) : « il ne s’agit pas de réinventer une EP des filles mais de rééquilibrer une EP en faveur des filles »
- TRIBALAT : danser au lycée, 2001 : seulement 2% d’AA par rapport aux autres activités
| - HUMBERT (Revue EPS de 2016) : son propos démontre l’idée d’éclectisme des contenus, puisque ces derniers, en danse, doivent permettre de travailler le soutien (travail de contrepoids), le partage (relation entre danseurs à travers un objet), l’acceptation (accepter les propositions, se mettre à la place de l’autre), l’écoute, et la solidarité.
- VILLARDY (Revue EPS n°366 de 2016) : il éclaire également cette idée puisque pour lui, en danse, les élèves doivent « explorer », « élaborer », « composer »
- LOUVEAU 2013 « faire rentrer les garçons dans les pratiques historiquement associés au féminin »
- LIOTARD (2012) : « Malgré l’utopie égalitariste (…) elle ne produit pas de remise en cause des stéréotypes de genre mais maintient au contraire une différenciation sexuée dont les groupes de niveau puis les notes deviennent l’indicateur ».
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Méthodes | Idée : Activités envisagées de manière intégrative et directive visant à conformer les filles dans des normes féminines. Pédagogies sexistes des activités.
IO 62 : initiation au sport
- IO 67 : mettent en évidence une pédagogie intégratrice « sur les correspondances du geste et de la musique », l’enseignant doit corriger les élèves vers le mouvement juste et non susciter la créativité
- 6/5ème : « apprentissage d'enchaînements en musique, bien adaptés au niveau des élèves »
- Programmation différente des activités corporelles « 10H de danse pour les filles contre 0h pour les garçons »
| Idée : malgré une pédagogie différenciée et une nouvelle organisation, les méthodes proposées ne sont pas toujours en faveur des filles. - « Activités d’ expression », nouveauté les AA font parti des 7 groupements
- « pédagogie différenciée »
tous les élèves arrivent avec un niveau différent, le but est de proposer un enseignement différent
- Prog 97 : « la mixité doit être encouragée, mais sous peine de produire l’inverse des résultats recherchés, elle ne peut être conduite dans l’ignorance des différences »
- Prog 98 (3ème) : « les démarches d’enseignement doivent aussi prendre en compte l’évolution physiologique, psychologique, sociale et intellectuelle des adolescents, et particulièrement la différenciation filles/garçons. »
| Idée : Volonté de la part de l’enseignant d’une part de multiplier ses méthodes (pédagogie coopérative, réflexive et pédagogie de la mobilisation) et de donner à travers elles de l’autonomie et de la créativité aux élèves.
- Socle commun de connaissances, de compétences et de culture de 2015 :
- Cycle 3, « les situations où ils mobilisent savoir et savoir-faire pour mener une tâche complexe sont introduites progressivement puis privilégiées, tout comme la démarche de projet qui favorisera l'interaction entre les différents enseignements ». De plus, ce même socle commun de connaissances, de compétences et de culture, prévoit qu’au
- Cycle 4, « l'élève œuvre au développement de ses compétences, par la confrontation à des tâches plus complexes où il s'agit de réfléchir davantage aux ressources qu'il mobilise, que ce soit des connaissances, des savoir-faire ou des attitudes ».
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Méthodes | - COUBERTIN (1912) : « une Olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique, et nous ne craignons pas d’ajouter : incorrecte » ; « athlétisme mâle »
- ARGEL (1992) : « De même la conception d’un corps expressif et créatif à l’école est en rupture avec celle d’un corps performatif, valorisé au même moment par une EPS devenue sportive » L’EPS et la danse ou des faits et des femmes,
- LETESSIER (1963) : « Importance primordiale que nos épreuves distinguent nettement, comme le sens commun, les différentes valeurs individuelles, les âges et les sexes ».
| - POCIELLO (1995) : les femmes doivent chercher « la grâce », « la forme » et « les réflexes » alors que les hommes eux recherchent « la force » et « l’énergie »
- MOSCONI (1994) : elle définit un « masculin-neutre » => domination du masculin.
- PETROVIC (2004) : les stéréotypes « contribuent à maintenir les deux sexes dans deux cultures différentes et hiérarchisées tout au long de la vie de l’individu »
Activités co et duelles : - F jouent avec G « quand elles ont le niveau » => Valorisées au nom de sa compétence
- G contraints de jouer avec filles « quand ils sont faibles » => Dévalorisés au plan moteur mais aussi identitaire
| - DELIGNIERES (2009) éclaire l’utilisation, par le professeur, de méthodes nombreuses, pluridisciplinaires et personnalisées puisqu’il préconise « l’utilisation de la situation de référence comme indicateur de progrès ».
- DURU-BELLAT, 2010 « la mixité en elle-même n’est pas source d’égalité »
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Evaluation | Idée : pas de place aux AA dans les évaluations, elles ne sont pas quantifiables, c’est difficile car subjectif et pas de grille d’évaluation. L’expression corporelle ne se mesure pas elle s’apprécie.
Il y a des coefficients différents entre les garçons et les filles : Exemple : BAC 1960 Gym : filles coeff 2 et garçons coeff 1 Natation : filles coeff 1 et garçons coeff 1
- PRALONG (1968) : composition du barème en gym. Les élèves peuvent consulter le barème en début d’année.
- MACCARIO (1982) : « période chiffrée » ; « corps mesuré », table Letessier
« l’enseignant est un comptable des productions motrices »
| Idée : De nouvelles évaluations moins technicistes
=> Une place encore minorée des AA par rapport aux autres AA
- Limite BAC 87 : 3 activités à choisir dont 1 APS (athlétisme ou gym ou natation donc en défaveur des filles)
Au moins une activité chiffrable ! Les autres activités proposées sont peu les AA.
- Prog 2000 : les programmes « sont accessibles à tous »
• Selon, COMBAZ, 1992, DAVISSE et LOUVEAU, 1999, VOLONDAT, 2000 : - De nouvelles évaluations certificatives et discriminantes - Critères de différenciation uniquement chiffrés - Evaluation = outil homogène et cohérent pour tous (barèmes différents) | Des évaluations visant à refléter la compétence des élèves et permettant la réussite de chacun mais pourtant encore programmées de manière limitée par rapport aux autres APS. |
