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Demande d’asile

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Par   •  4 Mars 2019  •  Fiche  •  8 527 Mots (35 Pages)  •  471 Vues

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Le travail social comme réponse à la question sociale

Approche historique et sociologique

Plan : Diapo n°1 et 2

Intro : Diapo n°3

Le Travail social s'est donc construit autour de deux grandes catégories de professions :

- les professions centrées sur les familles : aide ou appui auprès des familles. Ses professions s'inscrivent dans l'histoire du traitement de la question ouvrière, essentiellement sur les familles ouvrières qui rencontrent des difficultés ;

- les professions éducatives qui s'inscrivent davantage dans l'accompagnement de l'enfance inadaptée, enfants qui ne sont pas dans la norme. Même si ces professions s'ouvrent de plus en plus à la question de l'exclusion et de l'insertion.

I  La question sociale telle qu'elle se pose jusqu'à la fin du 19ème siècle (1780-1914)

Définition : Qu'est-ce que la « question sociale »  ?

 L'adjectif  « social » s'ajoute à une expression lorsqu'il s'agit d'étudier des grands groupes constituant la société, leur logique constitutive, leur dynamique, mais également les relations qui s’établissent entre eux.

C'est l'individu dans le groupe et le vivre ensemble dont il est question.

a)  Une société en mutation

l'expression "question sociale" a été forgée dans les années 1830 dans le courant du catholicisme social qui se développe à l'époque.  Elle renvoie à l’étude des structures et des dynamiques sociales et  implique l’existence d’un problème, de difficultés, voire de troubles ; il convient alors de s’interroger sur les tensions, les dysfonctionnements que l’on peut identifier dans la France du 19ème.

Le 19ème est une période de basculement, de passage d’un monde à l’autre : le passage du monde rural au monde urbain, du monde agricole au monde industriel

La  dynamique sociale est reliée à la dynamique économique, celle de la Révolution Industrielle comme le souligne Karl Marx «  la question sociale est déterminée par l'organisation économique » mais la dynamique sociale est aussi dirigée par la question du pouvoir, des modalités de l'organisation des groupes sociaux, ainsi que l'intervention d'un acteur spécifique : L'Etat,

Jacques DONZELOT, l'invention du social,1984, Paris, Fayard

« Du social, il est le plus souvent question comme de ce qui divise dans la démocratie […] Mais tous les parties s’accordent pour faire du social l’objectif déclaré de leur politique »
Jacques Donzelot tente d’expliquer, à travers notre histoire, de la Révolution à nos jours, la place majeure qu’a pris le social dans notre démocratie, et comment s’est mis en place l’Etat-Providence, aujourd’hui remis en cause. 


1. La question sociale
Dans ce premier chapitre, l’auteur présente la situation de la France aux lendemain de 1848, après la proclamation du suffrage universel direct , et l’apparition de la question sociale : « La question sociale apparaît avec l’inauguration de la République, lorsque l’application du suffrage universel fait ressortir le contraste entre l’égale souveraineté politique de tous et la tragique infériorité de la condition civile de certains […] » (J. DONZELOT, l'invention du social)
Après les batailles pour obtenir la souveraineté et l’imaginaire harmonieux qui s’y rattachait, la situation économique d’une partie de la population lui laisse un goût amer. Afin de concrétiser les espoirs liés à la République, il est promulgué des droits (nouveaux instruments de l’Etat), tel que le droit au travail, qui se révèlent par la suite difficile à appliquer. 
Ainsi, s’installe un « vide social » et un écart entre le peuple, avec des attentes importantes, et l’Assemblée.
L’Etat est tiraillé entre les attentes opposés des libéraux (prônant « une société libre de toute empreinte étatique » ) et des socialistes (réclamant une « société volontaire, mais intégralement étatisé »). C’est le conflit entre le désir de liberté et celui d’égalité, tous deux attendus avec la mise en place de la République. Entre les deux, l’Etat ne trouve pas sa place, ne souhaitant pas être perçu comme penchant vers l’un ou l’autre des camps, au risque d’une nouvelle guerre civile, mais étant attendu comme représentant d’une volonté générale indéfinissable. Ici, l’auteur s’interroge : « Au nom de quoi peut-on fonder l’intervention de l’Etat, assurer son autorité et limiter les craintes qu’elle inspire » sans pencher vers l’une ou l’autre de deux extrémités « aussi dangereuse l’une que l’autre pour la gouvernabilité de la société dans le cadre républicain » ?

2. L’invention de la solidarité

Afin de répondre à cette question, la IIIème République a forgé la notion de solidarité, pour recréer une cohésion sociale au sein de la société et apporter une « théorie cohérente de l’ordre social ». 
C’est Durkheim qui va développer l’idée selon laquelle les individus ont perdu la sensation de faire partie d’une société. Pourtant, avec la division du travail, les individus demeurent interdépendants, et la solidarité est donc « la loi constitutive de la société ». L’Etat se doit donc de favoriser le lien social, la cohésion, et donc la perception d’une solidarité effective.

Léon Duguit et Maurice Hauriou, deux théoriciens du droit, vont s’appuyer sur la notion de solidarité pour développer leurs propres théories, à la fois en accord et en opposition. Selon le premier, « puisque l’Etat est la souveraineté concentrée de tous, rien ni personne ne pourra lui résister ». Il est donc important de fixer des limites à son intervention qui pourrait être arbitraire. Il créé ainsi la notion de « service public ».
M.Hauriou, lui, craint la subjectivité de celui qui devra décider de « ce qui est solidaire et de ce qui ne l’est point ». Afin d’y faire face, il crée la notion d’ « institution », l’Etat étant « l’institution des institutions », mais, en tant que telle, consacré à la réalisation de ses propres buts. Ainsi, la solidarité apporte « tout à la fois un fondement et une limite à l’intervention de l’Etat ». « L’état devient comme l’ange gardien de la société, esprit tutélaire entretenant les mécanismes de son fonctionnement ». Léon Bourgeois invente ensuite la doctrine du « solidarisme », qui va permettre une articulation entre les droits, les devoirs et l’autorité de l’Etat. Selon lui, nous sommes les « débiteurs d’un patrimoine collectif », ayant le droit d’user des apports de notre histoire. La solidarité limite le rôle de l’Etat, qui doit régler notre « dette sociale » et soigner les maux que notre société produit, avec par exemple, la division du travail (qui produit l’exclusion d’une partie de la population) 
La solidarité doit permettre le progrès, même si, pour cela, nous devons déléguer une grande partie de notre souveraineté à l’Etat.

3. La promotion du social
La création du «droit social » dans le cadre de la solidarité, permet donc de « réparer les carences de la société ».
L’Ecole Nouvelle, synthèse de divers courants de pensée, va s’employer à promouvoir la « technique assurantielle », la socialisation du risque : chacun cotise pour les risques pouvant tous nous concerner (ou plus particulièrement les plus fragiles de la société), ces risques étant le fait de la société elle-même. C’est dans ce cadre que des lois ayant pour but de protéger la population sont votées (accidents du travail...).
L’augmentation des droits sociaux et l’amélioration de la condition de l’ouvrier, permet la disparition progressive de l’assujettissement de l’ouvrier au patron : « Le droit social sape la forme militaire que le pouvoir patronal s’est donnée au nom de la responsabilité pleine et entière du patron dans son domaine »

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