CORRECTION DE L’EXERCICE DU CORPUS – ALTERITE -
Cours : CORRECTION DE L’EXERCICE DU CORPUS – ALTERITE -. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar XddX1502 • 10 Février 2018 • Cours • 614 Mots (3 Pages) • 850 Vues
CORRECTION DE L’EXERCICE DU CORPUS – ALTERITE -
Dans « Des cannibales », Essais, Montaigne ( 1580) compare la barbarie des sauvages anthropophages à celle des européens dans les guerres de religion. Il relaie Léry qui insiste sur notre barbarie fanatique. Dans la gravure de Hans Staden Nus, Féroces et Anthropophages, 1557, on voit que les cannibales sont également une forme de civilisation. Enfin, dans « Nuit de la Saint-Barthélemy », 1572, François Dubois dénonce un massacre fanatique. Le groupement dénonce donc la barbarie de l’Homme. Nous verrons d’abord que les sauvages sont particulièrement cruels, mais que les européens sont pires dans leur guerres religieuses.
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Les cannibales sont unanimement présentés comme féroces.
Dans le texte 1, Montaigne souligne qu’ils particulièrement belliqueux, téméraires et déchaînés au combat, ne faisant pas de quartiers : « la fermeté de leurs combats,(…) meurtre et effusion de sang ;(…) [l’]effroi, ils ne savent que c'est. » Les européens sont édifiés par les scènes de têtes coupées clouées sur leurs portes : « Chacun rapporte pour son trophée la tête de l'ennemi qu'il a tué, et l'attache à l'entrée de son logis », ou par les cérémonies d’exécution de prisonniers ensuite dévorés : « l 'assomment à coups d'épée. rôtissent et en mangent en commun. » On trouve terrifiant ce cannibalisme. Dans le texte 2, Léry le concède également : les cannibales sont effroyablement barbares : « la cruauté des sauvages » , « « avoir horreur, et dresser à chacun les cheveux en la tête ». On le retrouve enfin dans la gravure où l’on retrouve des membres découpés et identifiables, des hommes quasiment nus et dévorant ces hommes à main nue, sans couvert. Ils sont assez animalisés.
Mais les européens ne sont pas moins barbares.
En réalité, Montaigne comme Léry se servent d’une analogie entre le cannibalisme et la barbarie des guerres de religion entre catholiques et protestants, notamment lors de la Saint-Barthélemy. Ainsi, Montaigne souligne d’ailleurs la comparaison : « suis bien marri que jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres. » Il dénonce alors la sauvagerie des combats entre ligues catholiques et protestants lors du 24 août 1572, la Saint-Barthélemy, rapportant des scènes d’assassinat : « déchirer (...) rôtir, (…) faire mordre ». Montaigne souligne que les européens se livrent de surcroît à des guerres civiles alors que les sauvages combattent des peuples ennemis : « entre des voisins et concitoyens ». Il rapporte d’ailleurs que ce sont les européens qui ont raffiné la barbarie des cannibales. Alors que ceux-ci exécutent d’un coup leur ennemi, les Portugais les font davantage souffrir en s’en servant comme cible au tir à l’arc avant de les pendre ! : «(…) ils les prenaient, (…) les enterr[aient] jusques à la ceinture, et tir[aient] au demeurant du corps force coups de trait, et les pend[aient] après. Il rejoint Léry qui passe presque sous silence la barbarie des cannibales pour majorer celle des européens. Elle est d’abord morale, comme le
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