Approche cognitive du développement de l’enfant : le constructivisme de Jean PIAGET (1896-1980)
Cours : Approche cognitive du développement de l’enfant : le constructivisme de Jean PIAGET (1896-1980). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jemie Mila • 27 Octobre 2022 • Cours • 3 408 Mots (14 Pages) • 333 Vues
Approche cognitive du développement de l’enfant : le constructivisme de Jean PIAGET (1896-1980)
- Introduction
Les questions posées par le développement psychique de l’enfant se sont bcp renouvelées ces dernières années. Aujourd’hui, il n’y a aucun doute que l’hérédité joue un rôle déterminant dans ce développement, il ne fait pas de doute non plus que le rôle de l’environnement est tout aussi essentiel, c’est surtout la conception des rapports entre inné et acquis qui s’est modifié et qui s’est précisé.
D’un point de vue psychologique, on sait que si l’organisation anatomique du système nerveux est dans ces grandes lignes déterminées par le programme génétique, sa microanatomie et son fonctionnement dépendent de l’interaction avec le milieu : la plasticité cérébrale (pour s’adapter).
Il est plus difficile d’identifier la part respective de chacun de ces deux aspects de ce développement. En effet, il existe un obstacle méthodologique qui est le plus souvent impossible à surmonter : comment faire la part de ce que l’enfant apporte de son équipement génétique et de l’influence du milieu ? Il faudrait pour cela, soit déterminer l’équipement héréditaire de l’enfant et faire varier les conditions du milieu, soit fixer les conditions du milieu et faire varier l’équipement génétique.
Il semble que dans le domaine du psychique, l’épygénèse (interaction entre l’héréditaire et le milieu) est la manière dont un individu est façonné au cours des interactions de l’environnement. Sans exclure l’influence de l’hérédité, il s’agit d’une interaction dynamique entre le programme génétique et l’influence du milieu.
Derrière la variabilité des personnalités et des conduites, il y a des invariants qui permettent de parler du psychisme humain en général, et de faire référence à la phylogenèse (évolution des espèces) et à l’ontogenèse (évolution de l’individu).
- Au niveau phylogénétique (évolution des espèces)
Ce qui caractérise l’espèce humaine c’est l’immaturité biologique du nouveau né : il est incapable sans aide extérieure de subvenir aux moindres de ces besoins.
Ce 1er constat qui peut paraître défavorable dans une 1ère évaluation, a permis à l’homme de s’adapter à des circonstances beaucoup plus variables, bcp plus changeantes, et cela est probablement lié au développement de son intelligence.
Autre conséquence : cette immaturité, entraîne la dépendance prolongée entre l’enfant et son entourage, ce qui nécessite et permet le développement d’une communication extrêmement étroite et intense. Cet état de dépendance joue un rôle fondamental dans le développement affectif de l’être humain.
L’attachement : depuis 1958, Bowlby a développé une théorie appelée « théorie de l’attachement ». L’attachement du bébé à sa mère trouve son origine dans un certain nombre de système de comportements caractéristiques de l’espèce humaine s’organisant autour de la mère comme objet principal : sucer, s’accrocher, suivre, pleurer, sourire, est ce qui permet de mettre en place une véritable communication entre la mère et l’enfant.
- Au niveau ontogénétique (évolution de l’individu)
Quel que soit le secteur du développement de l’enfant, on assiste toujours à un processus de différenciation, càd que ce qui était d’abord confondu devient distinct. L’enfant effectue son développement en découvrant de nouvelles distinctions. C’est ainsi que dans son développement affectif, l’enfant doit progressivement se différencier de l’autre et différencier les autres entre eux.
On retrouve la même loi dans des développements linguistiques, psychomoteurs et intellectuels. Pour comprendre ce qui se passe dans les tout 1ers stades du développement, il faut donc se départir d’un point de vue naïf, qu’il nous faut considérer beaucoup de choses comme évidentes : par exemple, que nous sommes différents, que notre imagination est différente des phénomènes extérieurs.
- Au niveau épygénétique (interaction entre hérédité et environnement)
Pour les uns, le milieu humain est défini par l’apport d’un certain nombre de stimulations sensorielles, cognitives, émotionnelles…, qui sont nécessaires à l’apprentissage. Faute d’un type de stimulation, le développement correspondant ne se fait pas. C’est le cas par exemple des enfants sourds et muets qui n’apprennent pas à parler spontanément.
Pour d’autres auteurs c’est d’avantage : c’est un véritable organisateur, une matrice à l’intérieur de laquelle se développe le psychisme.
- Le développement de l’intelligence
Piaget oriente ses réflexions vers l’épistémologie : c’est une théorie de la connaissance scientifique fondée sur l’analyse du développement de la connaissance et sur celle de la constitution des concepts utilisés par chaque science particulière au cours de son histoire.
L’épistémologie étudie les principes, les hypothèses, les méthodes et les résultats des sciences pour en révéler la logique et en extraire la philosophie. La question fondamentale à laquelle tente de répondre l’épistémologie génétique, est de savoir comment s’accroissent les connaissances.
Piaget cherche à comprendre comment se construit la logique humaine. Un des points de départ de ce fonctionnement est lié au constat sur les particularités de raisonnement sur l’enfant. Il observe que les enfants semblent tous faire le même genre de découvertes sur le monde, qu’ils font les mêmes erreurs et qu’ils arrivent aux mêmes conclusions. Il émet l’hypothèse que par nature l’être humain s’adapte à l’environnement. Il s’agit d’un processus actif et non passif. Il veut expliquer le processus d’évolution et cherche à comprendre comment on passe d’un état initial de connaissance à un état de plus grande connaissance.
...