Lecture analytique - Le laboureur et ses enfants, Jean de la Fontaine
Fiche de lecture : Lecture analytique - Le laboureur et ses enfants, Jean de la Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kim Rojas • 31 Mars 2017 • Fiche de lecture • 863 Mots (4 Pages) • 10 300 Vues
Lecture analytique 6 : Le laboureur et ses enfants, Fable , Jean de la Fontaine
I- Une fable originale
a) L'absence d'animaux
- La Fontaine a choisi de mettre en scène des humains plutôt que des animaux
- on voit un laboureur moribond avec ses enfants → dans le but de faire réfléchir sur le travail
- laboureur → laborare (lat) = travailler
→ par cette origine, le laboureur représente une allégorie du travail et c'est renforcé par le rôle qu'il joue dans la société
- son travail est de nécessité physique, il produit les aliments et nourri toute la société
- pour rendre la réflexion plus intéressante il oppose le laboureur à ses enfants fainéant qui ne font rien (= étymologie du mot fainéant)
b) L'apostrophe au lecteur
- l'auteur interpelle le lecteur en s'adressant à lui dès le 1er vers « Travaillez, prenez de la peine »
- on retrouve cette marque d'oralité au vers 13 « vous »
- discours direct du vers 5 à 12 → fait croire à un dialogue
- les paroles du père sont directes et vont à l'essentiel ce qui permet de se rendre compte de la réalité de la scène « Remuez votre champ » (v.10) « Creusez, fouillez, bêchez » (v.11)
- l'évocation de la mort prochaine ramène à la réalité
- le laboureur laisse supposer de la grandeur de richesse pour appâter ses fils « un trésor » « vendre l'héritage »
c) La variété du récit
- alternance des alexandrins et octosyllabes → pour souligner les propos
- il joue avec les rimes : croisées du vers 1 à 4
embrassées du vers 5 à 8
plates du vers 9 à 18
- vers longs → allusion à la mort, solennité (v.4), dur labeur (v.9-11)
- vers courts → révéler un mystère (v.6,7), évoquer l'idée de richesse (v.15,18)
- enjambements et rejets beaucoup utilisés → presque une allure de prose
- dès le décès du père, les enfants partent travailler → dynamisme des actions
- utilisation de verbe d'action → le travail est un effort
- « Creusez, fouillez, bêchez » (v.11), « de ça, de là, partout » → rythme ternaire
→ soulignent l'idée au travail
II- Le laboureur, figure allégorique du travail
a) L'importance du travail
- impératif dès le premier vers « travaillez » → surprend le lecteur
- nombreux verbes à l'impératif en début de vers → amplifier l'effet et le rythme ternaire « Creusez, fouillez, bêchez »
- ce rythme est repris quelques vers après « de ça, de là, partout »
→ cet écho donne une impression de travail incessant et très soutenu
- verbes d'actions → rendent sensible l'impression d'efforts fournis pour accomplir le travail → tout les verbes forment une accumulation à l'image du travail que fournissent les enfants pour découvrir le trésor
b) Travail et quête du trésor
- termes se rattachant au vocabulaire agricole « laboureur » « champ » « bêchez » ainsi que des termes développant l'idée de fortune « riche » « héritage » « argent »
→ travail de la terre et richesse liés
- peu d'indices spatio-temporels → mais les termes « nulle place » et « deçà, delà, partout » font prendre conscience de l'étendue du travail
- repère de temps « l'août » et « au bout de l'an » soulignent l'acharnement et la patience des laboureurs → ils déploient tous leurs moyens pour parvenir au trésor
- même idée évoquée au vers 1 et 18 : l'ardeur et le dévouement déployés pour accomplir une tâche ont plus de valeur que le fruit du travail.
- Le narrateur montre le côté essentiel du travail en incitant les hommes à s'y consacrer
III- L'efficacité argumentative de la fable
a) Une structure efficace
- récit bref mais l'auteur réussi à porter l'intérêt du lecteur sur le dénouement
→ le lecteur suit les actions des personnages jusqu'au dénouement
- le dénouement dévoile le résultat du travail → effet de surprise
- La Fontaine cherche à enseigner la sagesse, il encourage le sentiment le plus noble : l'amour et le travail
b) L'efficacité de la morale
- l'efficacité morale s'appuie sur l'apologie du travail
- le père profite de l'avarice des fils pour éveiller leur curiosité et leur faire connaître les bienfaits moraux du travail
- cela permet aux enfants de collaborer, d'unir leurs forces
- le laboureur ne lègue pas un bien matériel à ses enfants mais un modèle d'instruction que l'auteur transmet à ses lecteurs → subterfuge du travail
Conclusion : dans cette fable, Jean de la Fontaine fait réfléchir le lecteur sur l'importance du travail. Pour cela, il a plongé l'histoire dans une atmosphère vive et réaliste qui a permis au lecteur de s'impliquer d'avantage dans sa lecture ou même de s'identifier aux personnages. Lorsque le laboureur a donné une leçon a ses enfants en les faisant travailler, l'auteur veut montrer que l'on peut voir différemment l'activité de travailler.
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