Travail de création d’une nouvelle fantastique

Cespedes-Dionne, Frédérik

Travail de création d’une nouvelle fantastique

Transformistes

Travail présenté à

Marie Odile Cormier

Dans le cadre du cours

Littérature et imaginaire

601-102-MQ, Groupe 5 (vendredi 12H30)

Techniques d’intervention en loisir

Cégep du Vieux Montréal

23 octobre 2020

J’atteste que je suis l’auteur de ce travail et que j’ai indiqué mes sources pour tous les emprunts de

textes ou d’idées (provenant de documents écrits, oraux ou visuels).

Signature de l’étudiant :

__________________Frédérik Cespedes-Dionne _____________________________________

Transformistes

Je vous raconte cette histoire, parce qu’elle vaut la peine d’être racontée. J’avais 18 ans à l’époque, je n’avais pas une grande confiance en moi, à un tel point où je marchais tout le temps tête baissée ayant peur de croiser les regards des autres. Peut-être parce que mes parents me faisaient toujours des reproches injustifiés, peut-être parce que je n’avais jamais fait partie d’un cercle social à l’école ou bien peut-être parce que personne n’était jamais tombé amoureux de moi. Ça faisait environ un trois ans que seul, dans le sous-sol de mes parents, je m’amusais à recréer des looks de Dragqueen de l’émission Ripaul Drag Race. Du maquillage aux talons hauts de ma mère, un peu très serré, de la perruque d’un magasin d’Halloween aux bas collants du Jo Coutu. J’avoue, au début j’avais l’air de rien, mais grâce à plusieurs tutoraux YouTibe sur le maquillage, j’ai réussi à me créer une face qui avait de l’allure. Je me suis même démarré une page Instagrim pour ma drag. Le nom de mon alter ego est Nina HeadUp. Après 2 mois à publier de nouveaux maquillages et de nouveaux looks, j’ai atteint le plateau des mille abonnés sur ma page. Je n’avais jamais eu autant confiance en moi, même si c’était Nina qui avait des likes. Finalement, ça me faisait du bien à moi. J’ai commencé à sortir dans un bar pas très loin de chez moi. Dans ce temps-là, je n’avais jamais encore vu de Dragqueen en vrai.

J’ai toujours eu l’impression d’être petit même du haut de mes six pieds et trois pouces, mais lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois au dans un cabaret de drag, je me suis senti comme un géant! On dirait, que la machine à boucane fonctionnait déjà, les lumières tamisées enveloppaient chaque personne qui entrait et les murs d’un rouge bouillonnant, mais calmant à la fois puis rendaient l’endroit chaleureux. C’était un samedi glacial de janvier et lorsque j’avance la chanson I’m every woman commence à jouer.  À l’entrée, il y avait une badass Queen qui me dit en plusieurs langues : « Bonsoir, buenas tardes, salam alikoum, nǐ hǎo ».

 Bandana rouge sur la tête, deux longues tresses de chaque côté, deux gros anneaux pendus à ses oreilles, un maquillage impeccable. Après un deuxième regard, je remarque que sa langue a une séparation au centre. Je me dis : « Qui suis-je pour juger »? Le doorman, vêtu tout de noir bien bâti, cheveux longs noirs reluisants, extrêmement poilus des mains, du visage et de mon gout, sourit et m’accueille; « Bienvenue au Cabaret Mady. Ce soir c’est quinze dollars par personne pour le show. » Moi bégayant, fidèle à moi-même; « Euh oui b-b-bien sûr! »  Il était tôt, je voulais arriver en avance pour avoir une bonne place. Je suis allé m’assoir au bar près de la mythique scène où tant de reine et maintenant de roi ont foulé les planches. Le barman se présente comme étant Stefano et me demande ce que j’aimerais boire, « Un petit cosmopolitan à siroter en attendant le show ça se prendrait bien », lui dis-je. Pendant que je paye, je vois qu’il semble avoir trois ou quatre ongles qui décollent du bout de ses doigts, il me demande si c’était ma première fois ici. Cela m’a troublé et dégouté, mais je me ressaisis en me disant que cela doit être une réaction que les barmans font avec tous les mélanges d’alcool et de produits nettoyants et lui réponds : « Oui, c’est ma première fois et j’ai hâte de voir les performances de ce soir »!  

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