SVT et calcaire

En 1940, en Dordogne, au sein de la vallée de la Vézière, on découvrit une grotte karstique, la grotte de Lascaux. Son ouverture au public a provoqué des dégradations des murs calcaires et menacé les peintures préhistoriques qui y figuraient.

Quels sont les processus qui ont provoqué l’altération des parois des roches de Lascaux et entrainer sa fermeture ?

On identifie trois processus distincts.

“La maladie verte”.

Tout d’abord, l’apport de poussière de microorganismes par les visiteurs (sur leurs vêtements leur respiration ainsi que la sueur) a gravement perturbe l’environnement jusqu’alors très préserve. Ces microorganismes photosynthétiques ont pu se développer grâce à la chaleur émise par les touristes et par les installations faites pour les visites notamment l’éclairage par de puissantes lampes électriques (document 2). En effet, ces organismes avaient besoin de CO2 (rejeté par les visiteurs), d’eau et de sels minéraux (vapeur d’eau avec la respiration humaine) ainsi que de lumière (ouverture de la grotte et installations lumineuses) afin de proliférer. Ainsi, après plusieurs années on a assisté à l’apparition d’algues vertes (document 4). Sans doute se sont-elles développées assez rapidement mais à une échelle microscopique ne permettant pas initialement de constater à l’œil nu les dégradations.

L’érosion des parois calcaires.

L’expérience réalisé dans le document 3 montre que sous l’effet d’un apport riche en CO2, les cristaux de calcites se détériorent. Or, les parois de la grotte de Lascaux, sur lesquelles sont peintes les fresques préhistoriques, sont en roches calcaires (document 1). L’augmentation substantielle de CO2 au sein de la grotte causée par la respiration humaine, détériore donc les parois qui s’effritent.

“La maladie blanche”.

Le document 3, indique également que lorsque la teneur en CO2 dans un environnement calcaire aqueux diminue, une réaction des ions en présence peut alors former de la calcite (CaCO3). Or, la grotte de Lascaux a été exposé à une augmentation importante de CO2, de chaleur (corporelle) et de vapeur d’eau dans l’air en journée lors des visites, suivie de baisse de la teneur en CO2 ainsi que de la température la nuit, après le départ des visiteurs. Des taches blanches de cristaux de calcites se sont donc formées sur les parois et les peintures (document 4).

En conclusion, les roches des grottes se détériorent à cause de la présence humaine et de tout ce qu’il peut dégager (CO2, chaleur, vapeur d’eau etc.) ainsi que les installations qu’il a mis en place. Pour préserver les peintures préhistoriques et garder un héritage ancien, certaines grottes se sont vues obligées de devenir fermées au public.

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