Mon évolution maçonnique et citoyenne grâce à Schibboleth

Mon évolution maçonnique et citoyenne grâce à Schibboleth

Merci mon Très Cher Vénérable Maître pour ce sujet de planche.

Première réaction … Mais qu’est ce que je vais faire avec ça ?

Et puis je me suis dit, une planche est un peu là pour créer le débat, provoquer des réactions critiques, permettre d’échanger sur un sujet.

J’aurais pu m’arrêter là puisque mon évolution pourrait être d’ouvrir le dialogue sur ce sujet pour m’enrichir largement de l’apport d’informations, de connaissances, de vécus, d’avis, afin d’avoir une vision plus globale et non pas uniquement personnelle, étriquée ; puisqu’on le sait, la meilleure analyse se fait à l’aide de différents points de vue.

Néanmoins, le sujet parle de « mon » évolution et j’avoue que Schibboleth a quelque peu piqué ma curiosité.

Qu’est-ce-que Schibboleth peut avoir comme impact sur mon évolution maçonnique et citoyenne sachant que c’est le mot de passe au grade de compagnon.

En cherchant sa signification littérale, j’ai appris qu’il s’agit d’un nom hébreu qui signifie « épi ». Il est représenté par un épi de blé à côté d’un cours d’eau faisant référence à un épisode de l’Ancien Testament au Livre des Juges. Ce mot est utilisé par les gens de Galaad pour reconnaître ceux d’Ephraïm qui, incapables de le prononcer correctement étaient aussitôt égorgés sur les bords du Jourdain pour avoir tenté de le traverser.

A noter que dans ce mot de passe le Franc Maçon peut y voir une référence aux Mystères d’Eleusis où l’épi de blé était le symbole de l’immortalité. Eleusis pratiquait le culte de la fertilité et du renouveau de la nature par la germination. L’épi est donc considéré comme le symbole de la croissance et de la fertilité dans les civilisations agraires.

L’épi contient le grain qui meurt, soit pour nourrir, soit pour germer. Il est le symbole de charité et d’abondance, de nourriture et de semence. Il est l’emblème d’Osiris, Dieu du Soleil mort et ressuscité, qui dans l’Egypte antique représente le cycle naturel de la mort et de la renaissance.

Le parallèle que je fais avec l’épi de blé et mon évolution est tout tracé : planté dans le sol, le grain mort est le profane dans le cabinet de réflexion. Il va devoir grandir, sortir de terre pour atteindre la lumière. J’y vois l’initiation. L’Apprenti qui sort comme un « jeune épi » pour évoluer et se développer. Compagnon, il va lutter contre les éléments et parfaire son travail d’apprenti pour atteindre la maturité nécessaire afin lui aussi, en tant qu’épi, semer le grain mort permettant à un nouvel épi de naître – ce qui pour moi symbolise l’enseignement dispensé par le grade de Maître.

Le cycle de l’épi est ainsi perpétuel : naissance – évolution – maturité.

Ma deuxième analyse porte sur le statut de mot de passe.

Un mot de passe est un signe de reconnaissance, un usage particulier à un groupe social ou autre.

Les ressortissants du peuple d’Ephraïm étaient exécutés suite à la mauvaise prononciation.

Le mot de passe conditionne, donne l’accès. Mais en s’arrêtant là, cela signifierait que Schibboleth est une barrière, un outil de cloisonnement. Et qui dit cloisonnement, laisse entrevoir séparatisme, sectarisme, voire par extension, égoïsme et nous conduit sans détour à un isolement de la notion de Fraternité, précepte, ô combien cher à la Franc-Maçonnerie. Alors qu’en réalité, cette partie de notre rituel rythme l’évolution vers la maturité, nous permettant d’avancer raisonnablement pas à pas, d’être identifié, reconnu, puis d’appartenir à un groupe et le rejoindre.

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