Les différences de perception de la sexualité
Étude de cas : Les différences de perception de la sexualité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lau_dhk • 29 Novembre 2020 • Étude de cas • 2 664 Mots (11 Pages) • 445 Vues
Les différences de perception de la sexualité
GRIMAL Clara, DZIRI Elodie, THOMAS Apolline, DEHAECK Laurine, AYMAR Romane, PETILLAULT Léane
Résumé
La sexualité libérée est un sujet tabou dans la culture occidentale. Cette réticence autour de ce sujet peut s’expliquer par plusieurs causes : un environnement familial et social assez fermé d’esprit, une éducation sexuelle potentiellement absente ou encore une identification au système élevé. Tous ces facteurs peuvent influencer le taux d’adhésion face à sa propre sexualité libérée ou celle des autres. Nous avons voulu voir dans un premier temps si le fait que les Femmes soient jugées plus négativement que les Hommes vis-à-vis de leur sexualité libérée était toujours d’actualité. Ensuite, pour aller plus loin, nous nous sommes demandé si lorsque la justification au système était élevée chez un individu cela aurait pour conséquence d’accroître le jugement négatif sur la sexualité libérée des Femmes ainsi que le jugement positif sur celle des Hommes. Pour cela un questionnaire sous forme dématérialisée à été utilisé pour évaluer à la fois le taux de jugement à propos de la sexualité libérée, puis le taux de justification au système. Une étude corrélationnelle nous montre que dans un premier temps cette inégalité sexiste n’est plus d’actualité. Aussi cette étude nous à montrer que la justification du système ne provoque pas une différence significative par rapport au jugement sur la sexualité libérée des Femmes et des Hommes.
INTRODUCTION
Depuis les années 1940 et notamment l'année 1944, avec le droit de vote et d'éligibilité des Femmes, la parole féminine semble se faire entendre de plus en plus. En effet les Femmes sont bien plus encouragées à parler librement et sans tabou, à se libérer des stéréotypes de beauté et de conduite psychologiques qui persistaient depuis longtemps sur elles. La légalisation de la prescription de la pilule contraceptive en 1967, puis la loi Veil en 1975 s’agissant de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), ont marqué une véritable avancée pour la liberté des Femmes et notamment la liberté de leurs corps et de leur sexualité. Peu à peu, tous les individus, Hommes et Femmes, semblants se diriger vers un pied d'égalité. Pour autant, malgré les avancées indéniables en faveur de l'émancipation des Femmes, il semble cependant persister des inégalités ainsi que des discriminations encore aujourd'hui et au sein même de notre société comme par exemple l’inégalité salariale ou certaines inégalités face à l’opinion publique et au jugement des autres. Nous avons ainsi vu au cours des derniers mois émerger des mouvements tels que Metoo ou encore Balancetonporc, aidant à la libération de la parole féminine, notamment sur des questions de discrimination et harcèlement de genre. Ces éléments peuvent nous conduire à nous poser diverses questions, et c’est pour cela que nous avons donc choisi de nous intéresser en particulier au domaine de la sexualité.
En effet, nous avons pu observer de grandes avancées par rapport au jugement interne et externe de la sexualité concernant les femmes. Cependant des questions majeures doivent se poser. La sexualité libérée est-elle jugée moins négativement chez les hommes que chez les femmes ? Mais aussi est-ce qu’une plus forte adhésion à une justification du système entraînerait un regard qui tendrait à être plus positif vis-à-vis des Hommes et plus négatif vis-à-vis des Femmes sur leur sexualité libérée ?
Nous avons mené une étude à l'aide d'un questionnaire diffusé sur internet afin de pouvoir répondre à ces questions et voir si nos hypothèses sont toujours d’actualité.
MÉTHODE
Participants : Nous avons récolté 168 réponses à ce questionnaire, avec 69% de réponses provenant de femmes et 29,8% de réponses provenant d'hommes. Les participants étaient tous âgés entre 18 et 25 ans, l'âge le plus représenté étant 20 ans avec 25,6% des voix.
Matériel : Le questionnaire que nous avons utilisé est disponible dans les annexes. C’est un questionnaire en ligne. Dans ce questionnaire, nous avons créé une échelle pour chaque hypothèse, dans la première hypothèse nous mesurons le taux de tolérance/d’adhésion vis-à-vis de la sexualité libérée (hommes et femmes confondus). Pour la seconde hypothèse nous mesurons le taux d'adhérence au système. Nous avons créé 5 items sur la sexualité libérée et 4 items en ce qui concerne l’adhérence au système. Chacun des items fut évalué sur une échelle allant de 1 (“ce n’est pas acceptable”) à 5 (“c’est acceptable”) correspondant à l’adhésion du participant au contexte ou à l’affirmation proposé.
Procédure : Pour obtenir un maximum de réponses, nous avons opté pour un questionnaire en ligne, diffusé notamment sur les réseaux sociaux (facebook, twitter, instagram, snapchat) et grâce aux bouches à oreilles. Afin de pouvoir accéder aux questions, chaque participant devait remplir un formulaire de consentement tout en prenant connaissance d’une note d’information. Tous les participants avaient les mêmes questions.
RÉSULTATS
Nous avons réalisé une analyse de fiabilité sur nos échelles. Les résultats nous amènent à conserver l’échelle de la sexualité libérée (α = 0.884), l’échelle de la justification du système (α = 0,689).
Une étude corrélationnelle, représentée par le graphique ci-dessous nous démontre qu’il y a une corrélation négative entre ce que les gens pensent de la sexualité libérée et leur adhésion à la justification du système. Plus la justification au système est forte, plus la sexualité libérée est jugée négativement chez les Femmes et les Hommes. On peut donc conclure qu’il y a d’autres facteurs qui entrent en jeu dans la vision que les gens ont de la sexualité libérée.
[pic 1]
Pour ce qui est du domaine du jugement de la sexualité libérée en fonction du sexe de la personne en question, nous pouvons constater sur le graphique ci-dessous que le jugement sur la liberté sexuelle est significativement plus faible chez les hommes (M=4,19), que chez les femmes (M=4,36 ; F=1,87 ; p<0,174)
[pic 2]
DISCUSSION
Rappelons que le but de notre étude était de démontrer que les Femmes étaient jugées plus négativement que les Hommes vis-à-vis de leur sexualité libérée mais, pour aller plus loin, nous voulions aussi démontrer qu’une forte justification au système aurait pour conséquence directe d’accroître ces jugements inégalitaires. Les résultats ne vont malheureusement pas dans le sens de ces deux hypothèses.
Dans un premier temps pour mesurer la différence de jugement entre la sexualité libérée des Hommes et des Femmes nous avons utilisé 10 items qui usaient de différents moyens afin de plonger le participant dans notre étude. Par exemple des items comportant des questions directes ce qui incitait le participant à répondre avec spontanéité, et d’autres items installaient des contextes précis auxquels ils pouvaient s’identifier facilement (soirées étudiantes, discussion avec un-e ami-e, etc). Nous avons pu constater alors que le jugement par rapport à la sexualité libérée d’autrui, qu’il soit très négatif ou au contraire beaucoup plus positif, restait le même que ce soit envers un Hommes ou envers une Femme.
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