Le terme éduquer
Fiche : Le terme éduquer. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Mai 2013 • Fiche • 2 486 Mots (10 Pages) • 788 Vues
INTRODUCTION :
Le dictionnaire le « Larousse » propose quatre sens nuancés du terme « éduquer » :
« 1- Former quelqu’un en développant et en épanouissant sa personnalité.2- Développer une aptitude par des exercices appropriés. 3-Développer chez quelqu’un, un groupe certaines aptitudes, certaines connaissances, une forme de culture. 4- Faire acquérir à quelqu’un les usages de la société. »
De nos jours il est courant d’utiliser les notions « éduquer », « instruire », « enseigner », « apprendre », « former », « élever », « discipliner » indifféremment alors que chacun renvoie pourtant à une attitude et à une pratique éducative singulière. Force est de constater que l’action d’éduquer et sa finalité n’est pas aussi simple et claire à définir. Compte tenu de sa complexité, beaucoup d’écrivains ont tenté d’en proposer un sens univoque dans des essais et des romans mais en vain. Pour Aristote éduquer visait à faire intégrer le sujet apprenant à la Cité , pour Locke il avait pour finalité de le rendre honnête , pour Rousseau lui apprendre à être libre et Freud discipliner ses instincts primitifs , Durkheim forger un homme social et d’autres encore y ont réfléchi. Après cette énumération, on se rend vite compte que l’éducation agit dans tous les domaines : morale, social, politique, psychologique... et s’annonce de ce fait plus « ambiguë ».
Jean Jacques Rousseau philosophe, penseur politique et pédagogue suisse est souvent présenté comme l’auteur de la pensée éducative moderne qu’il développe dans son « œuvre culte » Emile ou de l’Education. J’ai choisi de parler de cet auteur tout simplement parce que le concept éducatif « rousseauiste » me fascine et m’interroge d’autant plus qu’il s’oppose radicalement à ma vision de l’éducation et à mes préjugés (sensibiliser et donner le gout de la lecture aux élèves, beaucoup parler aux enfants). Comment penser l’éducation sans le recours au discours ? Rousseau qui refuse les fables affirme : « Je hais les livres. ». Il ne cesse de rejeter l’instruction verbale à l’expérimentation alors que dans le système éducatif actuel « la lecture » est une des « compétences clés » évaluées tout au long du cursus scolaire de l’élève par le biais du socle commun. Comment ? Pourquoi ? Afin de mieux comprendre son approche je tacherai dans un premier temps de présenter le contexte historique et social à l’époque de Rousseau qui ont lancé le débat, pour ensuite évoquer les principes, les idées et méthodes tant prônés dans son œuvre Emile ou de l’éducation.
DEVELOPPEMENT :
L’époque de Rousseau
Le XVIIIème siècle en Europe est celui des « Lumières », on assiste à une véritable transformation de la vie culturelle : l’ascension de la bourgeoisie, l’opinion publique se constitue(principalement des bourgeois, nobles, lettrés) indépendante du pouvoir politique de l’époque (monarchie absolu, despotisme).La cour du roi cesse d’être le centre intellectuel et social du pays au profit des salons où tous les lettrés échangent « billets » critiques et philosophiques qui traitent de religion et de politique. L’homme humaniste de la Renaissance qui vivait en harmonie avec la nature et ses semblables sans remettre en cause la tutelle du pouvoir n’existe plus. Les penseurs du siècle des Lumières croient au progrès de l’humanité et luttent contre l’intolérance religieuse et l’absolutisme politique. Cette foi dans le progrès se trouve confortée par une révolution scientifique avec la découverte de grands savants :Lavoisier, Legendre, Jussieu etc.… mais aussi par un essor démographique avec une hausse de la natalité et une baisse de la mortalité. Dans ce bouillonnement permanent, beaucoup d’idées neuves se répandent : les droits naturels de l’homme, l’utilité sociale, le droit au bonheur, la volonté d’organiser et de diffuser le savoir et l’attention portée à l’enfance et à l’ éducation.
« L’éducation », un bien grand mot que les philosophes des Lumières n’ont cessé de discuter sur ses buts, ses moyens et ses finalités car selon eux elle serait responsable du progrès et du bonheur social. Dans la première moitié du siècle, l’éducation se limite à l’étude des belles lettres et du latin et ce n’est qu’après 1700 qu’elle s’étend à la nature et à la science.
Le XVIIIème siècle est une époque charnière entre le courant scolastique du XVIème où l’élève ne sait rien et le savoir c’est le maitre et le XXIème siècle dont le postulat de base est que tout élève sait des choses et que le maitre est là pour prôner la participation active de l’élève. En effet actuellement tout est centré sur ce dernier qui peut travailler à son rythme (avec néanmoins des objectifs fixés) car il n’est plus récepteur d’un savoir mais devient acteur de ses apprentissages (du moins c’est ce dont nous nous efforçons). Avouez que l’évolution n’est pas des moindre et que « l’éducation » a fait du chemin pour arriver jusque là.
Rousseau contemporain de cette époque charnière à disserter sur ce sujet dans son livre Emile ou de l’éducation , véritable «traité d’éducation» portant sur « l’art de former les hommes ». Son projet politique qui anime Les discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité des hommes ou encore Le contrat social le mène à s’intéresser à l’enfant car selon lui il est voué à devenir un citoyen donc la première tache de l’éducation est bien celle de former de bons citoyens. Rousseau proposait à son élève une éducation radicalement différente de celle qui se faisait à son époque car il place l’enfant au centre de sa réflexion . Comment en est-il arrivé à penser cela ? Pour mieux comprendre il faut retracer « l’histoire », « le passé » de Rousseau . Quelque part le passé est intéressant en tant qu’expérience pour éviter l’errance ou de refaire les mêmes erreurs.
Le parcours de Rousseau
Avant même de naitre Rousseau est détenteur d’un immense fardeau : celui d’avoir volé la vie de sa mère en lui donnant naissance. La vie de ce dernier ne cessera d’être souffrance autant physique que psychologique : l’antipathie de son père (frappé gratuitement à plusieurs reprises par un père colérique ), forcé à l’isolement, abandon de son père et de ses trois mères de substitution, tyrannisé, battu puis malade (fièvre, saignement, douleurs intenses). A 10 ans il est abandonné
...