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L'impact des différences culturelles dans la vie en collocation

Étude de cas : L'impact des différences culturelles dans la vie en collocation. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2019  •  Étude de cas  •  2 105 Mots (9 Pages)  •  593 Vues

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La vie en collocation et l’impact des différences culturelles










1.     Décrire un scénario de situation attendue

Deux mois avant de partir nous avions trouvé une colocation idéalement située dans le centre-ville d'Edimbourg. Le propriétaire avec qui nous avions eu un bon contact nous avait dit qu’il veillait toujours à mélanger des étudiants de différentes nationalités.
Nous nous réjouissons donc à l’idée d’être dans cette collocation interculturelle, où on pourrait entendre parler plusieurs langues, où chacun pourrait cuisiner des plats de son pays pour les autres... On l’avoue, on s’imaginait une coloc un peu selon l’image que renvoyait celle que l’on découvre dans le film l’
Auberge espagnole, avec cette solidarité entre étudiants, les soirées etc. Nous étions cinq à partager l’appartement.

La première de nos colocataires, Julia, était une étudiante américaine qui venait d’une université à Washington DC et qui était en échange pour un semestre. Elle avait beaucoup de projets pour le semestre et beaucoup de moyens car son père lui avait donné un budget très conséquent qu’elle était libre de dépenser à sa guise durant son séjour en Europe. Elle a tout de suite cherché à se renseigner pour faire des activités, en allant s’inscrire à la salle de sport par exemple, et des sorties, le plus souvent avec d’autres étudiants américains en échange rencontrés à travers des groupes. Elle s’est ensuite assurée de réserver de nombreux voyages à travers l’Europe, notamment pour son “spring break” durant lequel elle comptait retrouver d’autres étudiants américains venus étudier ici pour le semestre.

La seconde colocataire que nous avions s’appelait Yuan. C’était une étudiante chinoise en échange à Edimbourg pour un an. Elle avait voulu venir étudier en Europe pour améliorer ses compétences linguistiques et découvrir de nouvelles cultures. Elle venait déjà d’une famille aisée mais profita tout de même du temps passé à Edimbourg pour trouver un job à mi-temps et profiter d’offres exclusives aux employés. Alors que nous avions pour objectif de sortir et nous amuser, Yuan s’est avérée plutôt réservée, elle ne consommait pas d’alcool et était assez religieuse. Elle préférait donc se consacrer à d’autres centres d’intérêts, notamment celui de faire du shopping en très grande quantité, et de dépenser l’intégralité de son salaire et plus dans des vêtements et des sacs de luxe (moins chers qu’en Chine, du fait que ça soit des marques européennes).


        Enfin il y avait le seul garçon : Marcos. Un étudiant en droit mexicain, de la ville de Guadalajara aussi un échange pour le semestre. Pour lui c’est clairement le dépaysement total. Contrairement à tous les autres étrangers de la coloc, lui ne maîtrisait pas l’anglais à l’arrivée et se laissait complètement porter, ravi de pouvoir suivre les plans des uns et des autres. Il a tout de suite dit qu’il avait beaucoup de mal avec la livre, monnaie locale. Il passait son temps à essayer de faire des conversations dans sa tête mais surtout s’étonnait de la facilité avec laquelle on payait en carte bleu, dans les cafés ou les bars notamment. Pour lui, c’est certain le coût de la vie à Édimbourg était bien plus cher que chez lui, au Mexique.

2.     Décrire le scénario qui s’est déroulé

Nous avions clairement un rapport à l’argent différent les uns des autres, que ça soit sur le sujet de la gestion des ressources, des sorties, des voyages ou du shopping.

L’un des sujets de discussion les plus redondants dès le début de la coloc a été la nourriture et le partage des produits ménagers. Pour nous, c’était simple, frigo partagé, chacun son étagère et chacun fait ses courses, mis à part quelques ingrédients en commun, comme l’huile, ou que nous achetions grâce à un “pot commun”, censé être alimenté toute la semaine par chacun.

Nous sommes habituées à faire les courses une fois dans la semaine et ensuite faire avec ce qu’on avait pour le reste de la semaine. Marcos lui ne voyait pas d’inconvénient à nous dire, après coup, qu’il s’était servi un verre de notre jus d’orange et qu’il nous avait “emprunté” une tranche de jambon. “Empruntée” oui, car, il disait qu’il en rachèterait pour nous le rendre. Nous avons vite compris que le verre de jus d’orange était en fait, la moitié de la bouteille et que le jambon ne serait jamais rendu.

La pauvre Yuan, avait pour habitude en Chine de laisser plusieurs jours son riz cuit dans la casserole, simplement recouvert. Ce qui avait le don d’exaspérer Julia qui elle, accordait une grande importance au frigidaire qui devait toujours être très propre.

Yuan, elle, ne comprenait pas que Julia ou Marcos n’aient pas un régime alimentaire strict. En effet, ils avaient tendance à grignoter plusieurs fois dans la journée plutôt que de faire trois repas à heures fixes. Une règle à laquelle ne dérogeait jamais Yuan, qui nous disait toujours “il y a des heures pour manger”.

Mais aussi, nous, françaises avions une image très stricte et plutôt radine. On nous a souvent reproché de ne pas partager notre nourriture ou de ne pas automatiquement faire une assiette pour le personne assise en plus dans le salon alors que par exemple, si l’on voyait le liquide vaisselle vide, c’était un réflexe pour nous d’aller en racheter bien que le “pot commun” soit vide. Notre raison de départ était simple: le budget strict que nous nous étions fixées pour nous alimenter.

A la fin du semestre, Julia avait fini par garder tous les produits secs dans sa chambre et Yuan avait décidé de ne plus donner quoi que ce soit pour le pot commun.

Constatant que le travail de Yuan se passait bien et que j’avais (Claire) moi aussi du temps sur les bras, je me décidais à postuler au même corner du grand magasin Harvey Nichols d’Edimbourg et je finis par être engagée en tant que “Christmas Temp” (employée à temps plein sur la période des fêtes de fin d’années) à la fin de mon Erasmus. Je fus très surprise de constater que la marque pour laquelle je travaillais, une marque française, ne correspondait absolument pas à l’idée que je m’en étais faite. Le prix des vêtements augmentait considérablement d’un pays à l’autre (jusqu’à 30% plus cher au RU) et le soin porté aux vêtements placés dans la réserve était très discutable.

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