L'eclectisme Actuel
Mémoire : L'eclectisme Actuel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 2 Janvier 2014 • 1 383 Mots (6 Pages) • 1 187 Vues
L'ÉCLECTISME ACTUEL
Actuellement on peut dire qu’on assiste en didactique du français langue étrangère à une crise des méthodologies. Il n’y a pas de méthodologie unique, forte, globale et universelle sur laquelle tous seraient d’accord.
Pour certains méthodologues, l’approche communicative est entrée en déclin non parce que ses principes sont invalidés ni parce qu’une nouvelle méthodologie l’a supplantée, mais tout simplement parce qu’en France elle a été employée comme une méthodologie constituée, alors que pour beaucoup elle ne l’était pas. C’est pourquoi depuis une quinzaine d’années on assiste à la montée d’un éclectisme méthodologique qui tend à la diversification des matériels et des approches proposés.
La nouvelle génération d’enseignants refuse toute imposition et ne se sent plus liée aux méthodologies constituées ni aux manuels que l’on trouve sur le marché. D’après R. Galisson ce type d’enseignants a une forte tendance à l’éclectisme et utilise d’une manière subversive le manuel car il refuse d’employer la méthode telle que l’auteur la préconise. Il n’adopte plus un manuel, en réalité il l’adapte et le transgresse. Les professeurs, grâce à la photocopieuse se construisent une méthode propre en empruntant des éléments de cours à différentes méthodes déjà publiées. Les méthodologues rigoureux critiquent cet éclectisme excessif en l’apparentant plus au bricolage qu’à une reconstruction fondée sur une analyse méthodologique originale.
Cependant pour J. C. Beacco le choix éclectique des pratiques de classe signifie une sélection raisonnée et non un ensemble hétéroclite de techniques d’enseignement. D’après lui, les enseignants savent qu’il est nécessaire de rendre cohérentes des techniques empruntées ça et là, de manière à permettre aux apprenants de participer activement au processus d’enseignement-apprentissage en leur faisant comprendre les différentes étapes du parcours méthodologique. Par conséquent J.C. Beacco considère qu’il existe une méthodologie circulante sur laquelle les méthodologies constituées viennent se greffer ou se diluer. Elle se caractérise essentiellement par une stratégie de polyvalence, c’est-à-dire de souplesse et d’adaptabilité que l’on reconnaît à certains traits: les séquences didactiques sont longues, elles présentent une faible cohésion méthodologique qui tourne autour de thèmes comme la fête, l’amour, l’argent, etc. sans liens apparents entre eux.
Cette méthodologie s’articule autour d’un dialogue principal qui sert de base à l’essentiel des activités de systématisation qui exploitent ce support au niveau du lexique, de la grammaire, de la graphie, de la correction phonétique, des dimensions culturelles, etc. Les activités sont présentées dans un ordre aléatoire et la cohésion entre le support souvent authentique et les activités proposées est faible. L’acquisition des compétences formelles est privilégiée (morphologie et syntaxe), les compétences culturelles par contre sont abordées en fin d’unité didactique. D’autre part, l’exercice à trous est largement utilisé.
La tendance actuelle veut réduire le décalage excessif de l’écrit par rapport à l’oral et ainsi éviter le phénomène d’oralisation de l’écrit. Il faut donc proposer une progression d’exercices de compréhension et d’expression écrites dès les premiers moments du passage à l’écrit. L’écrit authentique serait plus motivant pour l’élève, mais il doit être dosé afin que l’écrit artificiel serve dès le début de filtre à l’authentique pour en arriver à une étape où tout l’enseignement reposerait sur des textes réels de la communication entre Français.
D’après G. Vigner dans les démarches actuelles le moteur de l’apprentissage est l’interactivité en classe à partir de supports variés qui déclenchent des prises de parole. Cependant le traitement de l’apprentissage n’est pas si différent de celui des méthodes antérieures, car le schéma des leçons ne varie pas: une situation de départ qui propose une première approche globale de la langue sur laquelle on réalise un travail d’analyse par le moyen d’exercices (souvent structuraux) pour en finir par un travail de synthèse et de réintégration à travers des activités écrites. En matière d’apprentissage, selon cet auteur, on assiste à un éclectisme de surface sur fond de classicisme.
Dans la plupart des manuels actuels utilisés dans l’enseignement du FLE on remarque que les contenus grammaticaux ne sont pas présentés d’une manière cohérente: il s’agit la plupart du temps de tableaux grammaticaux qui mélangent les procédés inductif et déductif, qui utilisent un peu à la légère le métalangage grammatical et qui présentent les points de grammaire partiellement et hors situation.
Il ne s’agit pas de “gaver” nos élèves d’un
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