Suffit-il d’être incertain pour être dans le vrai ?
Dissertation : Suffit-il d’être incertain pour être dans le vrai ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar deborah68 • 17 Janvier 2018 • Dissertation • 1 038 Mots (5 Pages) • 823 Vues
Suffit-il d’être certain pour être dans le vrai ?
Problématique : La certitude est un état de l’esprit qui se croit en possession de la vérité. Elle est le contraire du doute, càd de l’hésitation de l’esprit le conduisant à suspendre son jugement, à faire l’examen des énoncés, à chercher le vrai. Le problème est de savoir si la certitude peut constituer un critère nécessaire et suffisant de la vérité. L’assurance subjective d’être dans le vrai a-t-elle une portée objective ?
I) La certitude serait plutôt le signe négatif d’une absence de connaissance vraie.
Les certitudes seraient en majorité des illusions d’un esprit non critique qui n’a pas approfondi sa réflexion et n’utilise pas son sens critique.
- Beaucoup d’hommes vivent en s’appuyant sur toutes sortes de certitudes : on peut les appeler « opinions càd croyances non fondées ou préjugés » et la plupart ne résistent pas à l’examen. Ainsi du préjugé le plus ancien et tenace selon Lévi-Strauss, l’ethnocentrisme, consistant à faire de ses propres croyances et coutumes les meilleures et de placer sa société en position de supériorité. Les autres dont nous ne savons souvent quasiment rien sont jugés comme « barbares ».
- Socrate a consacré sa vie à pratiquer l’examen de ces certitudes résultant de l’ignorance : mais révélant une double ignorance, celle de croire savoir ce que pourtant on ignore. Il appliquait à lui-même le précepte delphique du « connais-toi toi-même » mais se sentait aussi investi de la mission divine d’en faire bénéficier les athéniens, ses concitoyens, car « une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue » dit-il dans l’Apologie de Socrate de Platon. Par la démarche maïeutique (art d’accoucher les esprits) il soumettait toutes les opinions à l’examen critique : car c’est la première étape pour cheminer vers la vérité et la connaissance.
- De même au niveau scientifique : Bachelard a montré que l’esprit scientifique doit s’écarter du sens commun qui fait spontanément confiance à l’expérience sensible, à l’évidence sensible, ce qui constitue un obstacle épistémologique. Il doit apprendre à douter et d’abord désapprendre ce qu’il a appris empiriquement.
- En réalité, lorsque nous sommes certains de détenir la vérité, nous sommes semblables aux prisonniers de la caverne que Platon nous décrit dans son allégorie.
Le point de départ de la démarche philosophique ou scientifique de connaissance n’est-elle pas de se méfier des certitudes premières, d’un esprit trop assuré ? Le doute semble alors davantage nécessaire que la certitude.
II) La nécessité du doute comme moyen d’atteindre la certitude rationnelle : mais c’est comme évidence qu’elle se définit et elle est l’effet de l’idée vraie.
- Descartes, dans la première méditation s’aperçoit qu’il a reçu jusqu’alors « quantité de fausses opinions pour véritables » sur lesquelles il s’était cependant longtemps appuyé. Pour être sûr de trouver des idées vraies, il va user du doute méthodique pour se débarrasser des fausses certitudes et s’en prémunir à l’avenir. Il va « révoquer en doute » toutes les certitudes, sensibles comme rationnelles dans le but de trouver un indubitable, une vraie certitude. Arrivé à sa propre existence, D. trouve le cogito, qui est une idée si claire et si distincte,
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