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Suffit-il De Prendre Conscience De Ce Qui Nous détermine Pour Nous En Libérer ?

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Par   •  16 Février 2014  •  1 102 Mots (5 Pages)  •  5 497 Vues

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L’Homme est pensée et liberté puisque la conscience de lui-même le conduit vers la vérité qui elle-même exige un détachement des données immédiates. La liberté implique donc une transcendance c'est à dire que l'homme est conscience de soi et présence au monde. Il est présent au monde et à lui-même, cela parce qu'il en est capable de nature. Il possède cette condition de possibilité d'être conscient. La conscience est ce qui permet l'étonnement devant le monde. Le mode d'exister de la conscience la distingue donc du monde. Elle existe comme une capacité, un pouvoir d'interrogation radicale. "La nature de l'esprit n'est que de penser", écrivait Descartes. Si bien que notre existence d'être humain ne serait rien d'autre qu'une libération, un accès à la liberté dans ce monde, à la fois sous une forme pratique que sous une forme spirituelle. Cela ne va pas sans rencontrer des difficultés. Mais alors par quoi l’Homme est-il déterminé ? Comment atteindre la liberté ? La conscience est-elle suffisante pour être salvatrice ? Tels sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre.

Jetés dans le monde sans l'avoir voulu, étonnés, pressés de le connaître, le temps nous est compté, peu importe, nous mettons en jeu toute nos facultés pour joindre action et contemplation, spéculation et pratique et, puisque par notre corps nous sommes des éléments infime du cosmos, nous allons essayer de vivre librement.

Si la liberté existe, elle consiste à consentir ou bien au déterminisme inéluctable de la Providence ou bien à ce à quoi notre essence nous détermine selon Spinoza. Ce qui détermine notre liberté, ce ne sont pas tellement les obstacles que nous rencontrons sur notre route mais ce qui nous pousse à désirer ou à vouloir ceci plutôt que cela, c’est notre essence déterminée. De même ce qui détermine et limite la liberté d’une pierre dans une pente et à qui l’on prêterait la conscience n’est pas l’ensemble des obstacles qu’elle rencontrerait sur sa trajectoire mais l’impulsion qui la met en mouvement et sa nature pesante (cf. Spinoza dans une lettre A Schuler). Se libérer alors consistera à comprendre l’essence qui nous détermine et à comprendre les déterminismes extérieurs qui nous empêchent de réaliser notre essence.

D’autre part, le stoïcisme nous apprend à accepter la nécessité, ce qui ne peut pas ne pas être. Pour cette école fondée par Zénon au IVème siècle avant J-C et jusqu'à Épictète et Marc Aurèle, être libre c'est adopter de bon cœur le déterminisme inéluctable. Il faut bien remarquer qu’accepter n'est pas se résigner. Encore une fois notre esprit ne peut pas être passif. Accepter c'est comprendre et consentir à la nécessité. Pour être libre dans l'univers il suffit d'accepter l'univers, on ne peut pas avoir tout ce que l'on veut, on se libérera en voulant ce que l'on a. Mais comment accepter tout ce qui nous arrive?

Spinoza adopte le point de vue des stoïciens et nous indique que le moyen pour se libérer est l'intelligence. Il nous suffit de comprendre que tout ce qui nous arrive était nécessaire, il suffit de coïncider par notre intelligence avec cette nécessité inévitable, ce déterminisme auquel nous sommes soumis. En effet pour Spinoza, la liberté est une illusion. Nous ne sommes pas libres car être libres "c'est être la seule cause de ces actes". Or nous ne sommes pas spontanément la cause entière

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