Roman, Arthur Rimbaud

Le texte que nous allons commenter est une poésie Roman, écrite par Arthur Rimbaud à la fin du XIXe siècle durant le symbolisme.
Dans ce poème, forme privilégiée de ce mouvement, Rimbaud, une des premières figures de la littérature française, nous décrit la découverte amoureuse d'un adolescent.
La poésie prend la forme d'un petit scénario qui rappelle la construction d'un roman.
Aussi, nous verrons comment Rimbaud joue des genres littéraires pour décrire l'aventure amoureuse d'un adolescent.
Nous allons voir dans un premier temps comment le poème prend la forme d'un roman et nous raconte l'histoire d'un adolescent, puis nous nous interrogerons sur l'illusion amoureuse de l'adolescence.

On constate que ce poème suit une certaine structure. Ce poème s'intitule Roman. Ce mot est répété vers 17 « à travers les romans ». L'auteur désirant raconter  l'histoire d'un adolescent , le fait, sous la forme d'un poème structuré comme un roman. Un effet de surprise est créé chez le lecteur, par l'association paradoxale du roman à la poésie. De plus, cette forme nous est confirmée par les annotations « I,II,III,IV » désignant les différents chapitres de ce « roman ». Ainsi, le texte est découpé en quatre parties, modélisant les étapes de l'histoire du jeune homme. Dans la première partie celui-ci fuit les cafés, puis il éprouve des sentiments, et tombe ensuite amoureux à la rencontre d'une femme. Enfin la dernière partie est une désillusion.
Cette structure est renforcée par un parallélisme entre le vers 1 et le vers 31 « on est pas sérieux quand on a dix-sept ans ». Un effet de retour en arrière est rendu. L'auteur utilise également de nombreux tirets à travers son poème, pour ainsi mettre en avant des événements ancrés dans le temps.
On trouve aussi des marques temporelles « les bons soirs de juin » vers 5, « nuit de juin » vers 13 « jusqu'au mois d'août » vers 25. Ces indices mettent en évidence les moments propices à l'amour.
Ce poème prend donc bien la forme d'un roman pour nous raconter l'histoire d'un adolescent.

Par ailleurs, la ponctuation qui se déploie est principalement constituée de points de suspension, se situant pour la plupart en fin de strophe. Des mystères sont ainsi créés. On relève aussi la répétition vers 5 de « bon ». Ici le bien être du jeune homme est mis en avant. D'autre part, les marques temporelles que nous avons cités précédemment soulignent l'idée d'un amour temporaire.
Enfin, l’allitération des « t » vers 21 à 23 (« trouve ; tout ; trotter ; petites ; bottines ; tourne ; alerte ») crée le son des pas de la jeune fille, ce qui accentue l'effet d'illusion.
Pour finir, les deux dernières strophes créent une désillusion. Le début commence par une figure d'insistance, l'anaphore « Vous êtes amoureux » répété vers 25-26. Une autre insistance sur le « La » avec la majuscule vers 26, met en avant la jeune fille. Ces procédés introduisent l'élipse vers 28/29,
qui cache la rupture entre les deux amants. Dans la dernière strophe, le jeune homme retourne aux cafés. Rimbaud dépeint donc un amour d'été d'adolescent, sans lendemain. L'adolescent reprend sa vie, un nouveau cycle.

En conclusion Rimbaud joue de cette osmose entre les deux genres afin d'évoquer les émois amoureux de l'adolescence. Il s'agit bien là d'un poème de Rimbaud qui a écrit toute son œuvre durant son adolescence.

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