Pourquoi obéit-on au droit ?

La formule latine « Ubi societas, ubi jus » qui signifie littéralement que là où il y a une société, il y a du droit souligne qu’une société ne peut vivre sans droit, sans lois et que par conséquence le droit est un produit social. Le droit peut alors se définir comme étant un ensemble de règles destinées à régler le statut des personnes et des biens, ainsi que de réglementer les rapports entre les hommes dans une société donnée. L’apparition du droit remonte en 2100 avant notre ère avec le Code d’Ur-Nammu qui est la plus ancienne tablette contenant des fragments d’un recueil de lois rédigées en sumérien. Dans le code d’Ur-Nammu les lois sont exprimées sous une forme casuistique c’est à-dire que si un crime est commis alors il aura tel châtiment.

Ainsi, pour quelles raisons les hommes se soumettent volontairement à des règles de droit alors que celles-ci les privent de leur liberté individuelle ?

Le droit est un système universel commun qui, dans un même temps, oblige les individus de la société à se soumettre aux règles.

I. Adhésion aux principes du droit

Le droit présente un lien de corrélation très étroit avec la morale, et les individus adhèrent à ces règles qui leur paraissent censées et qui leur sont également nécessaires.

A. Le droit est une valeur commune qui provient de la morale

Une société est régie par un corpus de règles qui imposent aux individus un certain comportement à adopter afin d’assurer une cohésion sociale. Toutefois, ces règles imposées ne sont pas en complète contradiction avec les valeurs et les aspirations individuelles que partagent les hommes qui composent la société. En effet, la règle de droit va venir exprimer les valeurs de la société qu’elle encadre comme par exemple la Déclaration des droits de l’homme de 1789 qui va venir affirmer les droits que l’homme a toujours eus mais qui ont été bafoués et ignorés par le régime précédent. Le droit entretient un rapport étroit avec de nombreuses règles dont la règle morale. En effet, certaines règles sont à la fois juridiques et morales. On peut alors remarquer un lien de corrélation très étroit entre le droit et la morale. Horace disait dans sa vingt-quatrième ode « que sont les lois sans les mœurs, que sont les mœurs sans les lois ? » (« mœurs » signifiant du latin « morale »). Selon Horace, le droit et la morale sont deux notions complémentaires dans le sens où se sont deux systèmes normatifs qui s’adressent à la société dans un but de faciliter et de pacifier les rapports sociaux. Le droit et la morale expriment tous deux un ensemble de valeurs et des règles de comportements. En effet, il existe un lien étroit entre la règle de droit et la morale qui font que les individus de la société vont adhérer, généralement de manière naturelle, aux règles de droit. Par exemple, la loi rejoint la morale lorsqu’elle instaure une protection particulière en faveur de ceux qui sont considérés comme étant dans une position inférieure, c’est le cas notamment avec la loi de 2005 qui encadre un effort de l’ensemble de la société en faveur de l’insertion des personnes handicapées, ou les autres lois qui protègent les locataires par rapport aux propriétaires ou les salariés par rapport aux patrons. Il y a également l’interdiction morale et religieuse de tuer ou de voler qui est encadrée juridiquement.

B. Qui impose le respect

L’homme est contraint de vivre en société pour plusieurs raisons apparentes. Premièrement, l’homme peut difficilement satisfaire à lui seul tous ses besoins. En effet, les individus sont dépendants les uns des autres : un homme qui produit des légumes aura besoin d’un homme qui construit des maisons, un homme qui soigne les autres aura besoin d’une voiture et inversement. L’homme a donc besoin du savoir des autres pour satisfaire ses propres besoins. Ensuite, l’homme est contraint de vivre en société pour son épanouissement personnel. En effet, l’homme est un animal social selon Aristote, les hommes ne sont pas de nature solitaire, ils ont besoin du contact des autres, notamment de l’éducation à l’école dès l’enfance pour acquérir les savoirs fondamentaux qui leur permettra de s’insérer dans la société. Tout d’abord, cela les aide à maintenir un certain équilibre mais également cela leur est grandement bénéfique car au contact des autres les hommes apprennent de nouveaux savoirs.

Bien que les individus adhèrent généralement aux règles de droit, celles-ci sont également nécessaires. En effet, il n’est pas envisageable qu’une société puisse fonctionner de manière pacifique et équitable s’il n’y avait pas de règles de droit. Une société sans droit ne serait qu’anarchie et violence où les plus forts domineraient les plus faibles et feraient ce qu’ils veulent. Hobbes décrit cet état de fait dans le Léviathan en précisant que « l’homme est un loup pour l’homme ». Le droit est là pour imposer une règle de conduite entre les hommes qui vise donc le bien-être de la population permettant d’instaurer une harmonie au sein de la société. Mais le droit est là aussi pour imputer aux hommes leurs actes les obligeant ainsi

...