Les fondements de la démocratie : de la démocratie antique directe à la démocratie contemporaine

De l’évolution des fondements de la démocratie

(de la démocratie attique directe à la démocratie contemporaine indirecte)

Introduction :

Accroche : La démocratie ou l’intelligence collective, tribune de Frédéric Gilli dans le journal Libération, paraissait le 1er Octobre dernier. Le choix de mettre en relation ce système politique qui semble presque normatif de nos jours et l’idée de l’intelligence collective mérite d’être étudié. En effet, la démocratie, dont le mot nous fait éminemment penser à la Grèce Antique, qui semble aujourd’hui aller de paire avec la société quoi de mieux que vivre intelligemment en collectivité pour former une société ? A propos des fondements de la démocratie, force nous est de constater que ces fondements n’ont eu cesse d’évoluer au cours des siècles.

Définition des termes :

Fondement = principes ou ensemble de principes que suppose un édifice conceptuel, parce qu’il repose sur lui

=> En l’occurrence, les fondements concernent le régime ET le système politique athénien : analyser à la fois le type (théorie de la constitution) et le système (pratique dans les faits)

2. Démocratie (du grec demos, le peuple, et kratos, pouvoir) : selon Abraham Lincoln, la démocratie est “le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple”

A ce sujet, on distingue deux types de démocratie. D’une part, la démocratie directe est caractérisée par un exercice direct du pouvoir par le peuple : elle correspond au modèle attique. De l’autre, la démocratie indirecte est définissable par un pouvoir du peuple exercé par des représentants élus par ce dernier, dans une logique démocratique plus contemporaine.

Historique : On traitera de toutes les démocraties à toutes les époques, en particulier du modèle athénien et de la démocratie contemporaine.

On peut ainsi distinguer deux phases dans les fondements de la démocratie. La première démocratie est la célèbre démocratie athénienne, née au 5e siècle av. J-C : on y trouve les premières notions de séparation des pouvoirs, de droit de vote et donc liberté d'expression.

Dans la deuxième phase, née pendant les lumières de nombreux auteurs s’attèle à redéfinir une démocratie fondée sur les droits de l’Homme.

1651

Hobbes dans « Le Leviathan » utilise la formule « l'homme est un loup pour l'homme ». Il constate que dans la nature règne la liberté et l'égalité. Cet état néanmoins est invivable car les plus forts écrasent les plus faibles les gens passent leur temps à se battre. Pour que le monde soit viable il faut qu’on abandonne tout les droits au léviathan cet abandon se fait par un contrat social.

- constat d'une nécessité pour que les Hommes soient libre et égaux de s'imposer des normes

1670

Spinoza donne une vision plus humaniste et moderne de cette question. Dans son tractatus politicus il s'oppose à l'idée de se soumettre au Léviathan, à une seule et même personne. Il est favorable aux libertés et surtout à celle de pensée et d'expression. Il ne renie pas la nécessité d'existence de lois. Elles doivent servir à faire respecter les droits naturels.

- il s'oppose à Hobs il n'y a pas nécessité d'abandonner ses droits à une unique personne qui détiendrait le pouvoir

1748 Montesquieu de l’esprit et des lois

Il différencie 3 types de gouvernement : le républicain et le monarchique et le despotique. Il définit « le républicain comme celui où le peuple (ou une partie) a la souveraine puissance. Le monarchique est celui où un seul gouverne, mais par des lois fixes. Enfin le despotique est celui où un seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et ses caprices. »

- apparition de la nécessité que le peuple soit le seul souverain pour avoir un régime démocratique

1762 Rousseau « Contrat social »

Rousseau publie "Du contrat social" où il traite de l’état de nature de l’homme, il propose de réconcilier contrat social et liberté de chacun. La société si elle se veut juste doit être gouvernée par tous et pour tous. Le contrat doit donc être l’expression du peuple.

- pour que les hommes soient libres et égaux ils doivent décider des lois, elles doivent être le reflet de leurs volontés et aspirations

Intérêts : Ce sujet présente plusieurs intérêts.

Tout d’abord un intérêt théorique : il s’agira de comprendre davantage le modèle athénien, sa définition propre de la démocratie malgré ses divergences avec le modèle contemporain.

On démontrera ensuite pourquoi un tel modèle de démocratie n’est plus applicable aujourd’hui pour des raisons pratiques (esclavage, droits des femmes…) et quels sont ses points forts que nos démocraties actuelles ont retenu.

Enfin, un tel sujet est utile en terme pédagogique puisqu’il servira à faire la distinction entre régime politique/système politique et démocratie directe/indirecte.

Pb : L’évolution de la démocratie est une caractéristique de notre société : De la démocratie attique directe (I) à la démocratie contemporaine indirecte (II). Il sera néanmoins fondamental de préciser que nos démocraties contemporaines s’inspirent grandement de la démocratie athénienne.

I- Au fondement de la démocratie, le modèle athénien : une démocratie directe mais imparfaite

A- Le modèle athénien : une démocratie directe

A Athènes le plus important est d’être dirigé par des lois, non pas par des hommes. La démocratie est directe, les principales fonctions sont exercées par des magistrats tirés au sort. Les lois étaient adoptées directement par les citoyens grâce au suffrage direct.

l’importance accordée aux débats

Les citoyens de toutes classes confondues allant des plus riches aux plus pauvres se réunissaient environ quatre fois par mois sur la colline du Pnyx. C'est ce qu'on appelle l'Ecclésia. Les citoyens débattent et votent à main levée les

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