Le déclin de la démocratie représentative

Dissertation : Le déclin de la démocratie représentative

« La très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants ». Propos de l'abbé Emmanuel-Joseph Sieyès, prononcés le 7 septembre 1789 dans le cadre d'un discours à l'Assemblée constituante.

L’idée est alors assez révolutionnaire : il s’agit de mettre en place un système politique dans lequel les citoyens nomment des représentants pour participer à leur place à l’élaboration des droits. Bien que ce modèle représentatif ait souvent été critiqué, c’est la conception qui prévaut trois siècles plus tard.

Aujourd’hui, la démocratie représentative est considérée comme la solution la plus praticable. Etymologiquement, représenter signifie « rendre présent un autre qui n’est pas là ». Principe d'ailleurs inscrit dans la Constitution française actuelle, à l'article 3 alinéa 1er : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum ».

Pour autant, au cours des dernières années, différentes tendances ont relancé le débat autour d’un éventuel déclin du système représentatif (Gilets jaunes). On observe une méfiance vis-à-vis du gouvernement et plus globalement un désintéressement politique.

Ainsi, peut-on parler d’une crise de la démocratie représentative ?

Dans un premier temps, nous verrons de quelle façon la méfiance des citoyens face à leurs représentants se manifestent. Dans un second temps, nous montrerons qu'en réalité, il s'agit plutôt d'un désintéressement global du peuple vis-à-vis de la politique.

...