Dissertation sur une citation d'Alexis de Tocqueville

« L’un des principaux dangers auxquels doit faire face la démocratie est de ne pouvoir protéger la liberté de tous contre la liberté de chacun »

        Alexis de Tocqueville

Dans cet énoncé, Alexis de Tocqueville s’interroge sur la question sur ce qu’est le devoir d’une démocratie et quels sont ses dangers. A ses yeux, l’intérêt de la démocratie réside non dans la protection de la liberté de chacun, mais plutôt dans la protection de la liberté de tous. Il faudrait même, à l’entendre, inverser le rapport que l’on établit habituellement entre la démocratie et la liberté, celle du peuple, de vous, de nous, de chacun.

Ainsi, si l’on suit la pensée de Alexis de Tocqueville, une vraie démocratie est une démocratie où l’on défend la liberté individuelle et l’égalité politique. Pas une espèce d’évolution de la démocratie vers une dictature de la majorité au nom de l’égalité, pas une orientation socialiste, mais plutôt une démocratie où toutes et tous peuvent s’exprimer librement, un style de puissance et de grandeur national.

Avec cette citation, Alexis de Tocqueville démontre son fort attachement à une démocratie forte, droite et juste.

Cette thèse soulève néanmoins plusieurs questions importantes auxquelles je m’efforcerai de répondre. Tout d’abord, dans quelle mesure doit-on protéger la liberté de tous contre la liberté de chacun ? Ensuite, la liberté de chacun est-elle compatible avec le respect de l’intérêt général ? Et enfin, pourquoi les citoyens doivent-ils respecter la liberté des autres ?

Pour commencer, penchons-nous sur la première question : Dans quelle mesure doit-on protéger la liberté de tous contre la liberté de chacun ?

Dans une démocratie, il y a plusieurs dangers qui peuvent entraver à la liberté du peuple et auxquels doit veiller la démocratie. Tout d’abord, instaurer trop de règles, de lois, coupe toute liberté et éteint une quelconque forme de démocratie. C’est alors un régime que l’on peut nommer de totalitaire qui prend place et il n’existe en aucun cas une sorte de liberté pour le peuple, puisqu’il n’y en a tout simplement pas ! D’un autre côté, s’il n’y a pas de lois, ce n’est absolument pas bien non plus. Car il y aurait un espèce de régime du plus fort, tout simplement où le peuple n’a aucun droit et est continuellement contrôlé. Il reste encore quelques pays dans le monde  qui sont communistes, la Corée du Nord ou Cuba pour ne citer qu’eux. Là, tout est mis en place pour qu’il n’y ait plus de propriété privée des moyens de production et d’échange au profit de la propriété collective. On pourrait décrire cela en décrivant le communisme comme une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous, et par la même occasion l’enrichissement des personnes qui sont à la tête du régime. En fait, il n’y a plus qu’une seule organisation politique, plus qu’un seul parti qui dirige tout le reste du peuple. Il n’y a donc pas de libertés ce qui n’est évidemment pas bon pour un Etat souverain. Il faut donc trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes développées précédemment, où tout le monde est libre, mais ne fait pas n’importe quoi, qu’il n’y ait pas une forme d’égoïsme d’une partie de la population. Ils font donc des lois, mais pas trop. Prenons l’article 2 du traité de L’UE qui montre bien à quoi doit ressembler une démocratie et à la liberté de tous.

« L’union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme y compris des droits des personnes appartenant à des minorités »

Cela nous permet d’aborder la deuxième question : La liberté de chacun est-elle compatible avec le respect de l’intérêt général ?

Le respect de l’intérêt général correspond à ce que les lois reflètent ce que le peuple souhaite et exprime par son vote. Mais la liberté individuelle est parfois menacée par ces lois, du moins en apparence, car il existe plusieurs formes de libertés. D’une façon générale la liberté d’un individu disparaît toujours un peu lorsque la vie en communauté est primordiale et que c’est l’intérêt de la collectivité qui est en jeu.

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