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Analyse de pratique professionnelle en EHPAD

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Par   •  18 Novembre 2020  •  Résumé  •  2 694 Mots (11 Pages)  •  874 Vues

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Description de la situation

Le sujet que j’ai choisi pour cette Analyse de Pratique Professionnelle s’est passé durant mon stage

dans l’EHPAD.

Lors du premier jour, j’ai pu faire la connaissance de Monsieur T lors de mon arrivée. J’avais

accompagné ce jour-là une aide-soignante et une ASH pour sa toilette au lit, car le protocole du

service stipulait qu’elles doivent être deux soignantes pour le soin. L’aide-soignante m’a prévenue

avant de rentrer dans sa chambre que Monsieur T n’aime pas la toilette, et que donc sa réaction est de

frapper, d’insulter et de tenter de mordre.

Le déroulé du soin s’est passé dans l’agressivité.

Monsieur T à 94 ans, il est entré dans l’EHPAD en Juillet 2014 avec sa femme qui est par la suite

décédée en Octobre 2017. Depuis le décès de son épouse, Monsieur T ne veut plus être levé, exprime

son souhait de mourir et reste donc dans sa chambre alitée.

Cette après-midi-là, je suis allée lui donner un gouter, et ayant souvenir du soin du matin, j’avais

quelques appréhensions puisque je ne connaissais pas Monsieur T et par rapport à ce que j’avais vu

de la toilette le matin.

J’ai également accompagné une aide-soignante pour la toilette de Monsieur T. Cette aidesoignante m’a expliqué qu’en Octobre 2017 Monsieur T a perdu sa femme et depuis il n’a plus voulu

bouger de son lit et a eu d’ailleurs une période où il ne mangeait plus.

Ce matin-là, lors de sa toilette, Monsieur T s’est montré agressif, mais moins que le premier jour. Il

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a dit à plusieurs reprises « Laissez-moi tranquille », « Ne m’emmerdez pas », « Je veux mourir,

laissez-moi mourir » et a aussi dit des injures à notre égard…

Il a répété à de nombreuse reprise « Je veux mourir ». J’entendais dans sa voix du désespoir.

Ça m’a fait « bizarre » d’entendre une personne dire clairement qu’elle veut mourir et de percevoir

du désespoir dans l’intonation. L’aide-soignante a répondu à cela « Ce n’est pas nous qui décidons

malheureusement ».

Pendant tout le temps du soin, elle disait à Monsieur T qu’elle faisait vite, que cela n’allait plus être

long, qu’elle allait arrêter de l’importuner.

Monsieur T soupirait par moment.

C’est suite à ces nouvelles informations et aux dires de Monsieur T que ce jour-là, le midi, je

suis allée lui apporter son déjeuner en chambre.

J’y suis allée dans l’optique de le déranger le moins possible, qu’il ne se sente pas agressé, ni forcé.

Je voulais qu’il se sente le mieux possible.

J’ai frappé à la porte de sa chambre avec le plateau de son déjeuner dans les mains. Je suis entrée et

je lui ai dit « Monsieur T, je viens vous apporter votre déjeuner ! ».

Il regardait dans le vide quand j’ai posé le plateau sur l’adaptable. Je lui ai alors répété que je lui

apporter le déjeuner. Il n’a pas répondu. Je l’ai installé dans le lit en relevant le dossier pour qu’il soit

en position plutôt assise, remonté le lit après l’avoir prévenu et après lui ait mit une serviette pour

qu’il ne se salisse pas.

J’ai enlevé une barrière du lit pour être plus à l’aise.

Tout en faisant cela, je lui ai demandé s’il avait faim. Il a alors répondu « Un peu », d’une voix

monotone et lasse de mon ressenti.

Je lui ai alors dit que lorsqu’il n’en voudra plus, je ne le forcerais pas à finir et qu’il n’aurait qu’à me

le dire. Je ne voulais pas le forcer alors que lors de la toilette il répète qu’il ne veut pas être

« emmerdé » et qu’il veut « mourir ». Je voulais respecter sa volonté de ne pas être importuné et

voulais être la plus douce possible. De plus, j’ai pour but qu’il y ait un plaisir à manger, donc si

Monsieur T se sent forcé, il n’aurait pas de plaisir à en tirer.

J’ai rapproché l’adaptable du lit, et j’ai alors commencé par donner à Monsieur T l’entrée tout en lui

disant ce que c’était.

Il avait toujours le regard dans le vague droit devant lui.

J’ai donné la première cuillère et lui ai demandé s’il trouvait ça bon. Il a fait un petit mou en guise de

réponse. J’ai continué à lui donner l’entrée, en suivant son rythme.

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Cuillère après cuillère, en écoutant si Monsieur T ne voulait pas d’autres cuillères. N’exprimant pas

de refus, j’ai donc fini de donner l’entrée à Monsieur T, puis je lui ai demandé s’il voulait un peu

d’eau gélifiée. Il m’a dit que oui, j’ai donc commencé à lui donner l’eau gélifiée à la cuillère. Arrivé

à la moitié du verre, il m’a fait comprendre en disant « Ça suffit ». Puis je lui ai parlé du plat et de la

crème dessert à la vanille.

Monsieur T a alors dit « La crème à la vanille » toujours les yeux dans le vague droit devant lui. J’ai

donc demandé pour être sûr, s’il ne voulait pas du plat, il a

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