Analyse de pratique professionnelle EHPAD

Analyse de pratique professionnelle

• Lieu et contexte de la situation :

Je suis en première année de formation en soins infirmiers. J’effectue mon premier stage en EHPAD. Cette structure possède une capacité d’accueil de 60 résidents. L’équipe soignante est composée de 15 aides-soignantes et de 4 infirmiers. Le but de cet EHPAD est le maintien de l’indépendance et de l’autonomie de ses résidents.

• Description de la situation vécue :

La situation se passe le mardi de la 3ème semaine de stage.

Vers 16H30, une aide-soignante me demande de récupérer Mme S qui se trouve dans le salon du premier étage qui regardait la télé avec une de ses amies de la résidence. Je devais alors la mettre en pyjama et la coucher car Mme S mange en chambre le soir. Mme S est à l’EHPAD depuis peu de temps, seulement depuis le 7 octobre 2020. Cette femme de 90ans est atteinte de la maladie d’Alzheimer au stade démentiel évolué ainsi que d’un syndrome anxio-dépressif. Mme S est de nature sociable mais aussi très franche quite à vexer les autres résidents, elle n’hésite pas à dire les choses. J’avais rencontré plusieurs fois Mme S avant ce jour-là et cela s’était toujours bien passé.

Je vais la chercher dans le salon, et lui explique qu’il est l’heure d’aller se mettre dans le lit, pour se reposer un peu avant de diner. Mme S me dit que je la dérange car elle est en plein travail. Elle m’explique qu’elle était en train de ranger le magasin qui était en fait, le salon du premier étage. Je réponds par un hochement de tête, et lui redit une nouvelle fois que je vais l’amener dans sa chambre afin de l’accompagner pour se coucher. Mme S est maintenant d’accord pour que je l’amène en fauteuil à sa chambre. Arrivées dans la chambre, je laisse Mme S dans son fauteuil, et prépare son pyjama, met son lit à sa hauteur afin que le transfert fauteuil/lit se passe bien, ouvre le lit, prépare un verre d’eau sur l’adaptable, et enfin ferme les volets. Je retourne vers Mme S et lui dit qu’il est temps que je lui enlève ses chaussures, son t-shirt et son pantalon afin de lui mettre sa chemise de nuit. Or Mme S me dit qu’il faut que je prévienne sa mère et mes amies de sa venue chez moi. Ce qui était en fait sa chambre. Je rappelle alors à Mme S en me mettant à sa hauteur que nous sommes dans sa chambre et je ne relance pas le sujet de sa mère. Elle retorque que non, qu’elle est bien chez moi et qu’elle ne se déshabillera pas tant que je n’aurais pas prévenu son mari qui pourrait s’inquiéter car elle est chez moi. Je réponds encore une fois avec un ton bienveillant que nous sommes dans sa chambre et qu’il faut qu’elle se repose avant le diner et je lui montre sa chemise de nuit pour qu’elle comprenne qu’il faut qu’elle se déshabille et se mette en pyjama. Je devais garder mon calme, rester impassible, et ne laisser échapper aucune émotion négative. Cela a favorisé un climat de confiance et de compréhension.  Elle accepte que je lui enlève les chaussures et les bas mais impossible de retirer son t-shirt car elle ne veut pas me déranger. Avant je dois prévenir sa « copine » de sa visite chez moi, et qu’après elle se mettra en chemise de nuit et se reposera. Pour rassurer la résidente, je lui ai dit que je préviendrai son amie dès que je sortirai de sa chambre et tente une approche avec l’humour, ce qui lui a permis d’être de nouveau en confiance et se laisser manipuler pour la préparation au coucher. J’ai commencé à lui parler de son mari, lui poser des questions, sur ses enfants etc. La suite du soin se déroulera bien, Mme S me parlera de sa vie, de ses enfants, et ne me parlera plus de sa « copine ». Mais elle me demandera toujours si ça ne me gène pas qu’elle dorme chez moi. Et après lui avoir répété plusieurs fois que nous sommes dans sa chambre, je décide de lui dire que non elle ne dérange personne. Mme S est dans son lit, calme et se repose avant le diner.

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