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A quel genre littéraire rattacher les pensées de Pascal

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Par   •  12 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 092 Mots (5 Pages)  •  562 Vues

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1 A quel genre littéraire rattacher les Pensées ?

Le titre « Pensées de Monsieur Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets » a été donné aux notes laissées par Pascal qui projetait d’écrire une « Apologie de la religion chrétienne ». Pascal hésitait lui-même sur la forme à donner à son ouvrage, comme le prouvent les pensées de la liasse «Ordre ». Telle qu’elle nous est parvenue dans son inachèvement l’œuvre relève de plusieurs genres littéraires en vogue au XVIIe siècle, le fragment moraliste, le dialogue, et bien sûr, l’apologie.

I le fragment moraliste

Le XVIIe siècle a été marqué par les moralistes, La Bruyère, auteur des Caractères et La Rochefoucauld auteur des Maximes, pour ne citer que les plus célèbres, dont les œuvres présentent un aspect discontinu. C’est aussi un trait de l’œuvre de Pascal. Dans la partie de l’ouvrage qui est au programme, ses « pensées » regroupées par liasses se rattachent à un titre indiqué au début de la liasse, qui concerne le comportement moral de l’homme : « Vanité », « misère », ennui » « contrariétés », divertissement ». Mais à l’intérieur des liasses, elles se succèdent parfois sans aucun lien, comme en témoigne cet extrait de « Vanité » :

« 17 Il a quatre laquais. 18 Il demeure au delà de l'eau. 19 Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même. » Aucun thème commun entre ces trois pensées, dont seule la dernière est développée sur plusieurs phrases. C’est pourquoi l’on parle de « fragments ».

Parmi les pensées les plus lapidaires, certaines se rattachent au genre de la maxime (sentence brève d’ordre moral). Ainsi ce fragment 124 de la liasse « Divertissement » : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. » caractérisé par le présent de vérité général et l’universalité explique l’origine du divertissement.

D’autres fragments apparaissent comme des aphorismes (du grec aphorismos : définition = formule brève et frappante) : « Il n’est pas bon d’être trop libre. Il n’est pas bon d’avoir toutes les nécessités. » 53 Ici, la formule est frappante à cause de l’anaphore, et du paradoxe qu’elle expose. Elle n’apparaît pas comme une réflexion inachevée, mais une phrase qui se suffit à elle-même. En cela, elle est caractéristique de l’aphorisme.

D’autres pensées apparaissent davantage comme des notes incomplètes, ou des plans. Ainsi « Deux infinis, milieu » (« Vanité », 38) la lecture du fragment 185 de la liasse XV « Transition de la connaissance de l’homme à dieu » apparaît comme un développement de cette note.

Il est donc difficile de déterminer si les pensées relèvent vraiment du genre du fragment. C’est clair pour certaines d’entre elles, mais d’autres sont beaucoup plus développées et donnent à penser que Pascal songeait à élaborer une apologie entièrement rédigée.

II Une apologie

Une apologie est un texte argumentatif visant à défendre quelqu’un ou quelque chose. C’est un genre ancien datant de l’époque où les Chrétiens devaient défendre leur foi contre le paganisme. Au temps de Pascal, elle prend une autre forme : il s’agit de lutter contre une incroyance qui semble mettre en danger la foi et l’Eglise. Les huit premières liasses ne constituent qu’une partie d’un

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