L’accélération du monde moderne nous emporte-t-elle dans une spirale dont on peut remettre le sens en question ?
Dissertation : L’accélération du monde moderne nous emporte-t-elle dans une spirale dont on peut remettre le sens en question ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Stéphanie Clerx • 11 Mai 2019 • Dissertation • 1 573 Mots (7 Pages) • 654 Vues
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SUJET : L’accélération du monde moderne nous emporte-t-elle dans une spirale dont on peut remettre le sens en question ?[pic 2]
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Tout d’abord, le temps ne s’accélère pas car il s’agit d’une donnée objective et stable, en effet, elle peut être mesurée par des instruments de précision comme la montre, le chronomètre, etc. En revanche, les rythmes et les cadences que l’on s’impose provoquent l’illusion que le temps passe plus vite qu’auparavant. Ce sentiment caractérise notre époque moderne que le courant philosophique des structuralistes, né au XXème siècle, nomme la « postmodernité », la « seconde modernité » ou encore la « modernité tardive ». Dans la postmodernité, l’individu serait fragilisé par la fragmentation des tâches à accomplir et la multiplication des rôles à tenir[1]. En effet, nos sociétés modernes sont en constante accélération. Le progrès technique, et donc l’évolution des modes de communication, des moyens de transport, des processus de production des biens et des services et des structures sociales ont contribué à la densification du temps. Ainsi, on peut mettre en évidence un paradoxe : Plus nous gagnons du temps, moins nous en avons. Dès lors, on peut se demander pourquoi sommes-nous surchargés, en manque de temps, alors que le progrès technique est censé nous en avoir libéré ?
Le phénomène de l’accélération du temps mis en évidence précédemment n’est pas neuf. Il apparaît au XIXème siècle avec l’apparition du chemin de fer et les innovations techniques liées à la Révolution industrielle, au travers de l’invention de la machine à vapeur, utilisant le charbon comme nouvelle ressource énergétique. Au cours des deux derniers siècles, l’accélération technique est visible et indéniable. Ainsi, l’histoire de la vitesse des transports nous montre que l’on effectue des distances identiques en beaucoup moins de temps. Prenons l’exemple du train. En 1878, le temps de parcours sur l’axe ferroviaire Paris-Bordeaux était de 9h10 à une vitesse de 63km/h alors qu’aujourd’hui, avec l’ouverture de la ligne TGV, la durée du trajet a été réduite à 2h04 à une vitesse moyenne de 192km/h[2]. Il en va de même pour la transmission des informations. Autre exemple : la transmission des messages. Au XIIIème siècle, il fallait plusieurs jours, voire plusieurs semaines, à un messager à cheval ou à un pigeon voyageur pour transmettre une missive à un destinataire. Alors qu’aujourd’hui, grâce à l’invention de l’email et de l’internet mobile, ce même message est transmis instantanément.
Les technologies nous permettent de mobiliser moins de temps pour réaliser une tâche et donc, logiquement, de « gagner du temps ». Cependant, nous observons que la quantité de tâches à effectuer s’est amplifiée au cours du temps. Ainsi, le temps libre généré par la technique a été remis en circuit en nous aliénant davantage. L’exemple de l’invention de la machine à laver est éclairant. Les femmes auraient gagné d’importantes ressources en temps avec ce nouvel électroménager si elles avaient lavé le linge à la même fréquence qu’avant son introduction dans les foyers. Or, ce n’est pas le cas car nous changeons maintenant de vêtements tous les jours, alors que nous n’en changions qu’une fois par mois, au moins, il y a un siècle[3]. Par conséquent, ce comportement crée de l’anxiété, du stress, un sentiment d’urgence qui nous pousse à accélérer la cadence. Ce qui entraîne une accélération du rythme de vie qui consiste à effectuer toujours plus d’actions dans une même unité de temps[4]. Plutôt que de s’’interroger sur le sens de cette amplification des tâches, on a mis en place de nouvelles stratégies pour faire face aux attentes de plus en plus importantes des acteurs de la société (parents, professeurs, patron, etc.) et aux exigences de la performance que l’on s’impose créant ainsi une densification du quotidien qui laisse peu de place à la réflexion. Premièrement, on a réduit le temps consacré à chaque activité. D’après une étude réalisée à l’occasion World Sleep Day, 82% des Belges dorment moins que les 7 heures 30 recommandées par nuit et 23% se sentent toujours fatigués au saut du lit[5]. Or, le déficit du sommeil peut avoir des conséquences graves sur les organismes. Des études médicales ont déjà démontré que la privation de sommeil était associée à des troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété et la psychose. Une autre étude, réalisée en 2013 par l’université de Liège, démontre que les plats préparés occupent une place importante dans l’alimentation des ménages belges. En 2009, c’est un peu plus de neuf ménages sur dix qui consomment régulièrement des plats préparés. Sans oublier l’essor de la restauration rapide. Deuxièmement, on cherche à effectuer plusieurs activités en même temps afin d’optimiser le temps présent. Par exemple, s’occuper des devoirs des enfants pendant que l’on repasse. Ainsi, des tâches que l’on effectuait moins vite et successivement se font aujourd’hui plus vite et simultanément.
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