Histoire de la Commune

3 – La Commune

1°) Les conditions du mouvement

a) Les conditions stratégiques ; le siège de Paris :

Le siège se fait à la ceinture des forts de Paris, c.à.d. assez éloignés (en moyenne de 5 km)

des limites de la ville, qui n’a pratiquement pas été bombardée par les Prussiens. Cependant, les

Prussiens assurent un blocus total ; Paris est, à partir de la fin septembre, obligée de vivre sur ses

réserves, importantes (trois mois) ; le ravitaillement est assez bien organisé par J. Ferry, et l’on ne

commencera à manquer de vivres qu’en janvier 1871 (épisode des animaux du jardin des Plantes).

La garnison de Paris est très nombreuse, mais elle sera détruite aux 3/4 pendant les

opérations militaires du siège ; en revanche, la Garde Nationale reste à peu près intacte.

Le siège entretient une atmosphère d’exaltation guerrière ; on organisera même des quêtes

pour fabriquer des canons. Les Parisiens croient jusqu’au bout qu’une sortie « en masse » leur

permettra de vaincre les Prussiens. Les combats sont en général très violents, mais toutes les

tentatives des Parisiens pour briser le blocus échouent. Enfin, à paritr du 5 janvier, les Prussiens

bombardent la ville. L’armistice du 28 janvier est tout de même très mal pris par les Parisiens,

invaincus, comme ils prendront encore plus mal les préliminaires de paix et l’occupation temporaire

de la ville par les Allemands. Les Parisiens se sentent presque trahis par l’assemblée et le gvt.

b) La structure de la population parisienne : Paris est alors une ville monstrueuse, où plus de 2

millions d’habitants ont été pris au piège du siège.

La population ouvrière, énorme, majoritaire, est essentiellement traditionnelle, dispersée

dans d’innombrables ateliers, et surtout concentrée dans les quartiers est de la capitale.

Mais, si les quartiers ouest sont plus bourgeois, il y a encore imbrication des mondes, à la

fois sur le plan horizontal et sur le plan vertical (cf stratigraphie sociale de l’immeuble

haussmannien). Cependant, les centres de décision politique se trouvent dans les quartiers

bourgeois.

c) Les forces révolutionnaires à Paris : traditionnellement fortes, mais les mouvements ont été

décapités par l’échec des mouvements révolutionnaires de l’automne 1870, par exemple celui du 31

octobre 1870, provoqué par la nouvelle de la capitulation de Bazaine à Metz et l’échec de la

tentative

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