Dissertation Tartuffe

Dissertation Le Tartuffe ou l’imposteur[pic 1]

    Le Tartuffe ou l’Imposteur est une comédie classique écrite en plusieurs versions car la pièce est plusieurs fois interdites entre 1664 et 1669 par le célèbre dramaturge Molière. Dans cette comédie Molière met en scène un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Dans le Tartuffe ou l’imposteur, Molière cherche-t-il seulement à amuser le public ? Il s’agira de réfléchir sur les intentions de Molière dans sa comédie. Molière cherche notamment à divertir et faire rire le spectateur. Néanmoins cette comédie est également pour lui le moyen de faire passer ses opinions.

Molière cherche à faire rire le spectateur.                                                                                                    Il y parvient en créant des situations comiques entre plusieurs personnages aux caractères

marqués. Molière utilise notamment des comiques de situation. On peut citer comme exemple la scène dans laquelle Dorine donne à Orgon son avis sur le mariage de sa fille. En tant que servante, elle n’a pas à donner son avis encore moins contredire son maitre. Les réponses d’Orgon appuient le comique de la scène puisque celui-ci a bien du mal à se faire respecter par Dorine. On peut également donner la scène où Dorine fais part à Orgon de l’état d’Elmire, souffrante tandis qu’Orgon ne s’inquiète que de l’état de Tartuffe, qui se porte à merveille. L’admiration aveugle qu’Orgon porte à Tartuffe est tellement exagérée qu’elle devient comique. On trouve un autre comique de situation lorsqu’Orgon, le mari caché sous la table ne sors pas de sa cachette malgré les avances de Tartuffe à Elmire. Ce comique repose aussi sur la double énonciation, par laquelle Elmire feint de parler à Tartuffe alors qu’elle s’adresse à son mari. En effet en utilisant les pronoms « on », cette dernière désigne Orgon et non Tartuffe. En plus de montrer la lâcheté d’Orgon, cette scène fait rire le spectateur puisque le public peut savourer l’incompréhension de Tartuffe. Il se sert également de comiques de caractère, la comédie met en scène des personnages qui ont des défauts, des vices. Pour faire rire, l'auteur accentue volontairement à l'excès ces défauts. Par exemple les personnages de Valère et Marianne se révèlent très susceptibles lors de la scène durant laquelle Valère reproche à Marianne le plan d’Orgon qui veut la faire marier à Tartuffe. Le personnage d’Orgon est placé d’emblée dans les personnages comiques de la scène. En effet celui-ci a des manies poussées à l’extrême. Il est d’une extrême lâcheté : il n’ose sortir de la table tandis que sa femme et un faux dévot se rapprochent nettement juste au-dessus de lui. On retrouve dans le personnage d’Orgon un autre défaut sur lequel l’auteur insiste qui est la naïveté, en effet dans son aveuglement face à Tartuffe, celui-ci ne se rend compte de rien, il se fait clairement manipuler par Tartuffe sans même avoir le moindre doute. Cet aveuglement est tellement prononcé que celui-ci ne fait pas qu’ignorer les agissements de Tartuffe il va les défendre, les nier lors de la scène où celui-ci est tellement emporté qu’il cède tout à Tartuffe, son héritage, sa femme, tout. Cette scène évoque aussi le caractère orgueilleux et de mauvaise foi d’Orgon. Ces défauts très marqués par l’auteur tournent Orgon en ridicule et amusent le public. Par ailleurs le tempérament de Dorine ajoute souvent du comique à la pièce. En effet celle-ci ne manque pas de répartie face à Orgon, qui est quand même son maitre. Dorine agit comme si elle était la maitresse de maison, ce qui est étonnant pour l’époque. Cette caractéristique de Dorine est évoquée notamment lors de la scène où celle-ci critique la décision d’Orgon concernant le mariage de Marianne et Tartuffe, malgré le fait que ce n’est pas son rôle, Dorine ne peut s’empêcher de se mêler des affaires de la famille et souvent de manière comique. On retrouve cela dans Le Malade Imaginaire, avec les personnages d’Argan et de sa servante, celle-ci donne elle aussi son avis avec tempérament sur le mariage de la fille de son maitre.  Ces procédés comiques peuvent être par ailleurs accentués par la mise en scène avec des comiques de geste. En effet on retrouve par exemple un comique de geste lorsque Tartuffe se rapproche plusieurs fois d’Elmire tandis que celle-ci se recule sans cesse. Dans la même scène, Elmire tousse de manière très exagérée à l’attention d’Orgon sous la table, cela donne un effet comique bien sûr. Le comique de geste s’exprime également dans le soufflet manqué. Dorine vient de lancer à Orgon une dernière réplique désinvolte, elle évite en s‘enfuyant le soufflet qu’Orgon tente de lui donner. Cette gifle qui n’atteint pas son but ridiculise Orgon.

       Molière insère également des procédés comiques dans les dialogues entre les différents

personnages. Il se sert de comiques de mot et de registres ironiques et satiriques. Dorine est un personnage

sarcastique qui ne laisse pas passer les occasions de donner son avis, critiquer et se moquer des manières de Tartuffe voire de celles de son maitre. En effet, à plusieurs reprises dans la pièce celle-ci critique Tartuffe et tiens tête à Orgon. Dès le premier acte, Dorine se moque de Tartuffe et dénonce l’hypocrisie de la voisine. Elle fait par ailleurs la satire de Tartuffe quand Orgon s’inquiète de son état tandis que sa femme est souffrante. Par conséquent Dorine se permet d’utiliser un registre ironique pour décrire l’état d’Orgon « fort dévotement ». Tartuffe s’inscrit plusieurs fois comme un personnage comique par ses dialogues religieux, tellement exagérés qu’ils deviennent parodiques. Par exemple, lorsque que celui-ci part donner de l’argent aux pauvres, il ne manque pas de se donner en spectacle : « des aumônes que j’ai, partagé les deniers ». Il utilise également ce langage faussement pieux avec Elmire, qui est scandaleux puisqu’il utilise la religion pour légitimer l’adultère. Ces procédés donnent un effet comique car Tartuffe qui devrait être humble, ne fait que se donner en spectacle et attirer l’attention. Molière utilise également des comiques de répétitions. On retrouve au cours de la comédie plusieurs comiques de répétitions notamment dans la fameuse scène où Orgon s’enquiert de l’état de Tartuffe, ce dernier répète plusieurs fois « et Tartuffe ? », ce comique de répétition appuie le comique de situation. On en retrouve un également dans la scène de dispute entre Marianne et Valère, lorsque le jeune homme fait plusieurs fois des aller-retours en quittant Marianne et en revenant vers elle. Ce procédé comique peut également être interprété comme étant de geste et de situation puisque l’amant dit vouloir quitter Marianne mais reviens sans cesse vers elle.

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