Discours de Bayeux Dissertation
Commentaire de texte : Discours de Bayeux Dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar rapteuz • 17 Mars 2016 • Commentaire de texte • 2 223 Mots (9 Pages) • 3 235 Vues
Commentaire du discours de Bayeux :
Dans un discours palpitant et porteur d’espoir, prononcé à Bayeux, le 16 juin 1946, le général de Gaulle énonce sa conception de l'Etat et des institutions. Ce discours est certainement l’un des plus imminents qu’il est été amené à prononcer depuis l’appel du 18 juin 1940.
Le général de Gaulle est né en 1890 à Lille et est mort en 1970 à Colombey les Deux Eglises. C'est en symbolisant la résistance française, pendant la seconde guerre mondiale : déterminée et inflexible face à l’oppression de l’occupant allemand que le Général acquit sa stature international et une légitimité historique.
Le lieu et le moment sont particulièrement symboliques. Bayeux est la première ville libérée par les alliés, celle que visita aussitôt le Général, celle dont l'accueil très enthousiaste confirma la légitimité de son combat et de son gouvernement : le GPRF. Il dissuada par la même les États- Unis de placer la France sous leur administration dénommée L’ A.M.G.O.T, ainsi qu'ils l'avaient prévu. C’est à l’occasion du second anniversaire de la libération de la ville de Bayeux que le Général décide de faire sa rentrée politique. De Gaulle a gardé le silence depuis sa démission de la présidence du gouvernement, le 20 janvier précédent. Le projet élaboré par la première Constituante a été rejeté par le peuple français le 5 mai. La France se trouve sans gouvernement : Félix Gouin a démissionné à son tour. Une seconde Constituante va se réunir. C'est le moment que choisit de Gaulle, espérant influencer ses travaux, pour exposer ses idées constitutionnelles encore peu connus à l’époque. Plus tard sa prestance lui permit de se présenter comme recours lors de la crise d'Algérie. Passionné par l’histoire et ancré dans le passé, il conduisit cependant la modernisation de son « cher et vieux pays » qu'il pensait nécessaire pour assurer son indépendance.
Ce discours, très solennel à l’habitude du Général, propose somme toute les grandes lignes de ce que doit être la constitution du peuple français d'après guerre. Ce discours a eu une portée conséquente dans l'histoire constitutionnelle de France, et on a pu à ce titre le qualifier de « Constitution de Bayeux ». En effet à travers lui Charles de Gaulle, fort de son constat des dysfonctionnements de la III° république, propose une nouvelle conception d'organisation institutionnelle. C'est pourquoi on a pu parler de ce discours comme d'un « brouillon » de la constitution de la V° république. Ce système se justifie par une finalité très claire et très simple : donner enfin à la France un véritable régime de séparation des pouvoirs adapté à sa mentalité, à sa culture et ses moeurs politiques.
Il s'agit donc ici de s'interroger à travers ce texte sur la conception qu'a le général de Gaulle des institutions française.
Il apparaît très clairement en complète opposition avec les régimes précédents (I), il projette également dans ce discours les bases de la constitution de la Ve république (II).
I. Le rejet des régimes antérieurs :
De Gaulle indigné par le marasme de l’occupation allemande insiste sur la nécessité d’instaurer un nouveau pour fort en France (A), il mettra un point d’honneur à empêcher le parlement d’accaparer les pouvoirs législatifs et exécutifs (B).
A. La nécessité de doter la France de nouvelles institutions après le régime de Vichy :
Quand De Gaulle commença son entreprise, c’est en tant qu’ennemi du gouvernement français qu’il s’institua. En effet Vichy sous commandement de Pétain maréchal en chef civil et militaire agissait sous l’obédience d’Hitler. Pétain se vit conférer tous les pouvoirs par l’assemblée nationale à une majorité écrasante, il déshonora sa fonction de par ces agissements en tant que collaborateur des exactions commises par les autorités allemandes notamment à l’égard des populations juives et ensuite en créant la milice française à la solde de la Wehrmacht. De gaulle en tant que membre et instigateur d’une élite morale qui conduit à la libération de la France en juin 1944 dut réaliser ainsi que ses collaborateurs cette grande œuvre dans un cadre extérieur à celui
des institutions officielles pour les raisons que l’on a invoqué précédemment. Les pouvoirs publics se sont fourvoyés or la vocation des pouvoirs publics n’est elle pas de surseoir à l’intérêt supérieur du pays en prenant en compte bien plus que des considérations juridiques des considérations morales ? Par la même De Gaulle explique sa volonté d’élaborer des institutions tirant toute leur légitimité de la confiance émanant des citoyens français, le but étant d’éviter de sombrer une nouvelle fois dans le chaos et une absurdité telle que le régime de Vichy ne réapparaisse pas. La priorité sera donc de donner à la France une nouvelle constitution. Les personnes dévolus à cette tâche : les constituants seront élus par le peuple français, c’est ce dernier qui décidera si oui ou non il ratifiera le texte. Les tumultes du passé ont démontré les failles du système des régimes précédents, le nouveau régime qu’il convient d’ériger devra garantir de par ses institutions le crédit des lois, la cohésion des gouvernements ainsi que l’efficience des administrations, c’est donc à l’état qui revient de prendre en main la situation, son prestige ainsi que son autorité sont indissociables à l’édification et la pérennité de ce nouveau système.
Les « gaullistes » vivaient à l’époque dans la crainte de deux événements : l’arrivée au pouvoir d’un président communiste ainsi que le retour à un régime tel que celui de la IIIe république ou le parlement pour ainsi dire le pouvoir législatif aurait l’ascendant sur le pouvoir exécutif .
B. Le refus d’un retour au régime d’assemblée de la IIIe République :
Par nature ou tempérament, les français sont portés à se diviser et oublier les intérêts supérieurs du pays. Les conséquences au niveau politique sont les suivantes par ordre de conséquence :
- la division du suffrage et donc indubitablement la multiplication et la rivalité des partis.
- l'instabilité gouvernementale et institutionnelle.
Le risque ultime est la désaffection des citoyens à l'égard de leur régime et la tentation de la dictature. Les trois précédentes Républiques
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