Diriez-vous, comme l’écrivain et critique littéraire Sainte-Beuve en 1854, que Julien Sorel n’est qu’un « petit monstre odieux » ?

Camonin

Lucy

1G3

Dissertation numéro 1

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Sujet : Œuvre : Stendhal, Le Rouge et le Noir

Parcours : Le personnage de roman, esthétiques et valeurs

Diriez-vous, comme l’écrivain et critique littéraire Sainte-Beuve en 1854, que

Julien Sorel n’est qu’un « petit monstre odieux » ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre

réflexion prendra appui sur l’œuvre de Stendhal au programme, sur le travail mené

dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.

   Dans cette dissertation, nous allons exprimer notre avis sur l’analyse du critique littéraire de Sainte Beuve en 1854 qui dit que Julien Sorel n’est qu’un « petit monstre odieux ». Julien Sorel est un personnage issu du roman « Le Rouge et le Noir » de Stendhal. Tout d’abord, nous allons faire une brève présentation de Stendhal et de son personnage principal. Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle était un écrivain français du 18-19e siècle. Il est né à Grenoble le 23 janvier 1783 et est décédé le 23 mars 1842 à Paris. En 1830, il sort son roman « Le Rouge et le Noir » présentant comme personnage principal Julien Sorel, un jeune garçon plein d’ambition. Néanmoins, le personnage de Julien n’a pas plu à tout le monde et cette critique le souligne particulièrement.

Avant de commencer, nous allons définir précisément les termes qui constituent cette question. Dans la langue française, un monstre est une personne qui suscite l’horreur par sa cruauté, sa perversité. Odieux se définit par une personne qui suscite la haine, le dégoût ainsi que l’indignation. On peut aussi remarquer une tournure négative dans cette question.

   Tout d’abord, nous pouvons affirmer que Julien Sorel n’est pas le plus agréable des personnages. En effet, Julien Sorel est un manipulateur. On peut le remarquer particulièrement grâce au fait qu’il se serve des autres pour assouvir son désir de réussite ; par exemple lorsqu’il utilise madame de Fervaques pour susciter la jalousie chez Mathilde, il manipule cette pauvre femme qui n’avait pas envie de souffrir et se sert de ses sentiments pour manipuler Mathilde et la récupérer. Ici, en plus d’être un manipulateur, il fait preuve de machiavélisme. Pour illustrer encore une fois le fait que Julien est un manipulateur, nous pouvons prendre l’exemple le plus concret qui est le fait qu’il utilise Mathilde pour posséder le titre de noblesse. En effet, on sait que Mme de Rênal reste le grand amour de Julien, mais du moment où Julien a su que Mathilde de La Mole, la fille du marquis de La Mole, avait des sentiments pour lui, il a semblé en éprouver en retour ce qui l’a mené au mariage et même au titre de parent. Il savait très bien que le marquis de La Mole ne laisserait pas sa fille épouser quelqu’un d’une classe inférieure et qu’il le ferait devenir noble à son tour. Julien a donc pris les sentiments de Mathilde pour pouvoir obtenir le titre le plus haut de la société dans laquelle il vit, un titre qu’il a tant désiré. Ensuite, Julien est également un personnage hautain. Stendhal nous souligne régulièrement tout au long du roman que Julien fait preuve de sarcasme et développe des sentiments de supériorité (il se sait très intelligent) face aux gens qui l’entourent. Il méprise son père et ses frères car ils ne sont pas dotés de la grande intelligence que lui possède, ses camardes du séminaire qui ne sont pas aussi brillants que lui ou encore le fait qu’ils ne savent pas le latin comme lui le sait. Malgré tout, Julien n’exprime que très peu, voire jamais, ses jugements, ce qui renforce le fait qu’il soit hautain puisqu’il se comporte hypocritement avec eux. La passion que Julien éprouve pour Napoléon est également un mauvais côté puisqu’il prend comme modèle un homme qui a connu une ascension sociale extraordinaire et a un caractère révolutionnaire. D’ailleurs, on retrouve ce caractère révolutionnaire lorsque Julien prend la décision d’aller tirer sur madame de Rênal. Le fait que la femme qu’il a tant aimée se « rebelle » contre lui provoque chez lui un sentiment de colère tellement fort qu’il en vient à ressentir l’envie de tuer. Faire preuve d’une telle haine peut en effet également susciter de la haine de notre part en tant que lecteur envers Julien puisque lorsqu’un personnage qui est décrit comme méprisable par son auteur tout au long du roman éprouve un désir de tuer, de plus une femme, cela fait réfléchir le lecteur et intensifie le fait que Julien Sorel est vraiment un personnage que nous pouvons mépriser. Pour résumer, Julien est un personnage hautain, manipulateur, hypocrite, arriviste et avec une passion plutôt douteuse, ce qui accentue l’antipathie et le peu de considération qu’on peut ressentir à son égard.

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