Comment le moi insaisissable et évolutif accepte-t-il de se soumettre, d’être jugé et connu par autrui ?
Analyse sectorielle : Comment le moi insaisissable et évolutif accepte-t-il de se soumettre, d’être jugé et connu par autrui ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 123safaa123 • 11 Novembre 2018 • Analyse sectorielle • 1 067 Mots (5 Pages) • 1 119 Vues
Bien qu’elle soit nécessaire et réalisable, la connaissance de soi est complexe et se heurte à de nombreuses difficultés. En ce sens Anatole France affirme que : « Je tiens la connaissance de soi comme une source de soucis, d’inquiétude et de tourment ».La citation est un avertissement pour ceux qui s’engagent dans la connaissance de soi nuisible parfois. En effet, la connaissance de soi est une réflexion sur soi et son existence afin de savoir ce que nous sommes, de prendre conscience de nos propres limites, de se libérer de nos défauts et de développer nos qualités. Elle engendre contrariété, crainte, troubles et torture « source de soucis, d’inquiétude et de tourment » parce que d’une part, le moi est insaisissable et évolutif et d’autre part il cherche à couvrir ses défauts. Il s’avère donc important de se demander : Comment le moi insaisissable et évolutif accepte-t-il de se soumettre, d’être jugé et connu par autrui ? Il s’agit dans un premier temps de citer les caractéristiques du moi qui le rendent difficile à connaitre et à saisir (évolutif, trompeur et aliéné par son inconscience). Puis montrer comment l’autre peut-t-il être indispensable à la connaissance de moi.
Le moi est en perpétuelle mutation. Sa manière d'être, son rapport aux objets et ses convictions peuvent varier infiniment d'un moment de sa vie à un autre. Marguerite Yourcenar dit en ce sens : « Quand je considère ma vie, je suis épouvanté de la trouver informe ». La citation évoque l'altération du moi dans le temps. Autrement dit, nous, êtres humains, nous sommes des êtres de mouvement et d'instabilité; le temps introduit en nous, dans notre existence des changements de caractères, de pensées qui font que nous évoluons dans le temps. Se décrire aujourd'hui n'est pas nécessairement se décrire demain. Du fait que nous sommes en constante évolution, il est très difficile d'acquérir une parfaite connaissance de soi-même. Les identifications que nous avons de nous, de notre image changent et ne peuvent être définitivement fixées. En évoluant, le moi ignore-t-il ses défauts et ses erreurs passées ? L’ego essaye toujours d’embellir son image en refusant d’admettre ses fautes. Dans cette perspective, Pascal annonce : « Il met tout son soin à couvrir ses défauts et aux autres et à soi-même ».Le moi tente d’anéantir ses imperfections et les masque pour que ni lui ni les autres parviennent à voir son côté sombre. Ce qui prouve donc que la connaissance de soi par l’introspection est partielle et superficielle. L'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous. Elle est influencée par nos connaissances, nos expériences et nos sentiments. En plus des défauts masqués du moi, l’inconscient est-t-il un obstacle en face de la connaissance objective du moi ? L’inconscient est la partie de la personnalité qui échappe au contrôle de la conscience. Ce constat est confirmé par Freud : «Le moi n’est pas maître dans sa propre maison». Se connaître, c’est avoir une idée juste et globale sur soi- même. Mais l’existence d’un inconscient, attestée par les rêves, les actes manqués, lapsus, névroses et psychoses et formé de pensées refoulées par la conscience prouve que la connaissance de moi est limitée dans la mesure où certains aspects de lui-même
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