Réponses à des questions sur une relation acteur-personnage dans un jeu de théâtre
Analyse sectorielle : Réponses à des questions sur une relation acteur-personnage dans un jeu de théâtre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Melek • 10 Février 2014 • Analyse sectorielle • 515 Mots (3 Pages) • 1 328 Vues
Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez d’abord à la question suivante : quelle question essentielle ces textes posent-ils sur le jeu des acteurs ?
Eléments de corrigé :
Les quatre textes posent la question des relations acteur-personnage dans le cadre du jeu théâtral. Trois d’entre eux (textes A, B, C) présentent les acteurs dans une situation de répétition, le dernier (texte D) correspond à une représentation, avec la présence d’un public et d’un souffleur. Le titre de deux pièces fait explicitement référence au travail de l’acteur (L’Impromptu de Versailles et La répétition ou l’Amour puni) et les trois textes (texte A, B et C) renvoient explicitement au thème du théâtre dans le théâtre, puisque les acteurs jouent des rôles d’autres personnages (allusions à d’autres pièces de Molière, au personnage d’Adrien ou à des types de personnages comme la soubrette).
a) Tous les textes mettent l’accent sur le travail de l’acteur, qui doit jouer un rôle et représenter un personnage. Emploi du lexique de la représentation, du jeu (texte A « feindre » « se transformer » ; textes A et B « imiter », « représenter » « faire », « grimaces », « personnage » ; textes A, B, C « rôle », « caractère », « jeu » ou « jouer », ou emploi du nom du personnage joué « Adrien » texte A, « Othello » et autres personnages shakespeariens dans texte D). Les commentaires des personnages sur leur jeu renforcent l’idée de distanciation par rapport à ce qu’ils sont : texte A : dialogue distancié « si ton dieu veut ta mort », texte B « ce rôle de façonnière », texte C « vous veniez de dire que nous n’étions pas nous », texte D opposition entre le personnage d’Othello « un fou sanguinaire » et l’acteur Kean « notre grand Kean ».
b) Mais les difficultés de l’acteur à maintenir cette distanciation sont mises en évidence
par les contaminations, les glissements qui s’opèrent entre l’acteur et le personnage d’une façon explicite dans trois des textes ( textes A, C, et D) et d’une façon implicite dans le texte B. On voit apparaître des verbes d’état (« devenir », « se transformer » texte A) ; on assiste à des glissements dans les pronoms personnels (« elle-je » texte C) ; la confusion est totale dans le texte D : déstabilisé par son histoire d’amour personnelle, Kean se débarrasse de son personnage d’Othello pour redevenir Kean (il enlève son maquillage pour redevenir l’homme qu’il est). Mais en poussant le paradoxe jusqu’au bout, il crée le personnage de Kean, c'est-à-dire qu’il fait de son personnage d’acteur un vrai rôle théâtral.
c) Dans tous les textes et notamment ceux qui comportent la présence d’un metteur en scène (textes B et C) on peut voir un jeu plus subtil entre le personnage et l’acteur. Molière semble dire que Melle de Croisy s’acquittera bien de son rôle parce que son personnage lui ressemble. C’est aussi le cas du Comte « Quand j’ai distribué la pièce, j’ai très bien su ce que je faisais ». Par ailleurs, la didascalie de la ligne 7 du texte C laisse entendre que Lucile est amoureuse du Comte.
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