Molière, Le Malade Imaginaire, acte I, scène 5

Exemple de commentaire rédigé – introduction / un axe

Texte : Molière, Le Malade Imaginaire, acte I, scène 5

(les éléments entre crochets sont des indications destinées à vous aider lorsque vous rédigerez votre commentaire mais ils ne doivent pas apparaître dans vos copies)

[Introduction]

[Présentez l’auteur et le contexte] « Instruire et plaire » : ce précepte latin est devenu au siècle du classicisme un principe guidant les écrivains. Qu’ils soient poètes comme La Fontaine, auteurs de contes comme Perrault ou dramaturges comme Racine et Corneille, ils ont réussi à distraire leurs lecteurs tout en les amenant à réfléchir sur l’homme. Molière vise le même but dans ses comédies : il fait rire son public et lui offre le miroir de ses défauts. Donnant alors à ce genre ses lettres de noblesse, il plut à des spectateurs aussi exigeants que le roi Louis XIV et les courtisans. [Présentez l’œuvre] Le Malade imaginaire, sa dernière pièce, mêle ainsi le divertissement grâce aux ballets, au comique et l’instruction par la satire de la médecine en mettant en scène Argan, un homme obsédé par la maladie au point de vouloir marier sa fille à un médecin. [L’extrait] A la scène 5, il annonce à Angélique son désir de la marier à Thomas Diafoirus et Toinette s’y oppose avec force.

[Indiquez la problématique sous forme de question] Cette scène est-elle seulement un affrontement comique traditionnel entre une servante et son maître ?

[Annoncez le plan] Nous verrons tout d’abord qu’il s’agit d’une scène de conflit comique entre un maître et sa servante, puis nous montrerons que cette scène d’exposition annonce les critiques de la pièce.  

[Axe I]

[Annoncez l’idée directrice] Cette scène présente un affrontement particulièrement comique entre Toinette, la servante et Argan, ton maître.

[A la ligne, laissez un alinéa, annoncez l’idée directrice de la 1ère sous-partie, en l’introduisant par un connecteur logique] En effet, Molière crée une scène de conflit et ménage une progression dans la scène afin que le spectateur ne se lasse pas. [Développez en utilisant procédés / citations / interprétations]. Tout d’abord, Argan est en difficulté : des lignes 1 à 18, il pose des questions « Comment Bon ? » « Non ? » « Qui m’en empêchera ? » et Toinette s’oppose catégoriquement à lui en répétant « non » « non vous dis-je ». Puis Argan essaie d’affirmer son autorité en utilisant des négations des lignes 19 à 30 comme « je ne me moque point », « Elle ne me prendra point » systématiquement réfutées par Toinette. L’affrontement devient direct des lignes 31 à 43 comme le marquent les réparties « Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis » « Et moi je lui défends absolument d’en faire rien ». Toinette a pris l’autorité du maître. Celui-ci est donc vaincu et veut battre sa servante, jeu de scène signalé par la didascalie « court après elle du côté de sa chaise, son bâton à la main » l. : on est au sommet du conflit. La scène se clôt avec la fin du conflit par la reddition d’Argan « il se jette dans sa chaise ».

[Passez à la ligne pour la 2ème idée et développez] De plus la servante paraît particulièrement insolente, ce qui accentue le plaisir du spectacle. Si l’on observe la répartition des répliques, on constate qu’elle parle autant que son maître, alors qu’elle devrait écouter ses ordres et se taire. Le type de phrases qu’elle utilise montre aussi sa grande assurance : toutes ses répliques sont à la forme affirmative. Elle s’oppose frontalement à Argan en répétant « non » l 7, 10, 13. Elle donne des ordres en s’imposant par le pronom de la première personne « Et moi, je lui défends » l 38, « moi je la déshériterai » l 63. Elle pousse l’insolence jusqu’à se moquer des propos de son maître par un terme péjoratif « Bagatelles » l.29. Le champ lexical de la provocation « audace » l 39, « parler de la sorte devant son maître » l40, « insolente » l. 44 souligne la force de Toinette dans le conflit.  

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