Mme de Scudéry
Commentaire de texte : Mme de Scudéry. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lena.reynard • 27 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 1 026 Mots (5 Pages) • 1 100 Vues
REY Léna 1G4
Madeleine de Scudéry
Appartenant au courant précieux, Madeleine de Scudéry a été la première femme à recevoir en France le prix de l’Eloquence grâce à son Discours sur la Gloire. Elle se fera principalement connaitre dans ses œuvres sous le nom de son frère George de Scudéry. Mademoiselle de Scudéry publiera en 1642 Les Femmes illustres, dans lequel elle exprimera ses idées féministes. Elle met en avant les dons innés des femmes quant à l’éloquence naturelle qu’elles possèdent. Alors nous nous demanderons comment Madeleine de Scudéry exprime l’éloge de la parole féminine dans l’extrait qui nous est proposé. Après avoir étudié que les femmes sont dotées d’une éloquence naturelle, nous analyserons le contraste entre celles-ci et la gente masculine.
Tout d’abord, nous allons étudier le caractère inné de l’éloquence féminine. L’éloge de la parole des femmes commence dès le début du texte avec la quantification de leurs qualités, « […] entre mille belles qualités », cela permet d’annoncer en amont l’excellence de celles-ci. Ensuite, on apprend par la répétition du terme « sans » à la ligne 2, que les femmes possèdent des facultés naturelles qui s’expriment « sans art, sans travail et sans peine ». Ainsi, elles sont naturellement capables d’être éloquentes sans passer par l’apprentissage de l’élocution. Cette idée est confirmée par le champ lexical de la nature, en effet, les expressions « que vous naissiez » à la ligne 3, ou encore « la facilité de bien parler vous est naturelle » dans la ligne 4, puis « les Dames sont naturellement si éloquentes » à la cinquième ligne. Ceci met en évidence le don de la nature qui est donné libéralement aux femmes comme l’indique la ligne 3. Par ailleurs, les femmes font des actions qui paraissent, de la même manière que leur élocution, naturelles. Comme l’indique le texte à la ligne 12, « vous portez des mouches sur le visage […] de sorte qu’on dirait qu’elles y ont volé par hasard », également à la ligne 14 « Vous faites des boucles de vos cheveux, […] on soupçonne plutôt le vent que votre main d’avoir aidé la nature ». Ces phrases sont construites de la même manière, elles commencent par une action concrète, puis la conjonction « mais » qui introduit l’opposition entre ce que font réellement les femmes, et l’impression d’action inopinée de la nature perçue par autrui, ce qui confirme à nouveau les capacités naturelles dont les femmes sont dotées. Enfin, ces facultés que la nature a offert aux femmes s’appliquent tant dans le domaine de l’éloquence que dans l’attitude au quotidien.
Par ailleurs, nous allons voir le contraste entre les femmes et les hommes en ce qui concerne l’éloquence. Premièrement, Madeleine de Scudéry parle des femmes sous le nom de son frère, donc dans la peau d’un homme, ce qui est d’ailleurs exprimé à la ligne 1 « […] que les Anciens ont remarquées en votre sexe ». En s’exprimant sous le caractère masculin, Mademoiselle de Scudéry procure un sentiment d’admiration chez le lecteur puisqu’elle-même admire les femmes dans son texte. Mais parler sous la peau d’un homme lui permet d’être plus convaincante que si elle parlait en son nom propre, en tant que femme. Aussi, en réponse à la question oratoire de la ligne 7, les figures dont la rhétorique nécessite l’apprentissage sont énumérées telles que « les exordes, les narrations, les épilogues, les exagérations, les métaphores, les digressions, les antithèses, et toutes ces belles figures […]. ». Et en réponse à cela, Mademoiselle de Scudéry insiste sur le fait que les femmes aussi sont confrontées à ces figures, mais elles y sont plus habiles « […] elles y sont plus adroitement placées. », ainsi on comprend que les hommes ont plus de difficultés et devront suivre un parcours d’apprentissage plus avancé que les femmes qui elles, sont naturellement plus aptes à l’élocution. Cette opposition est aussi marquée à la ligne 4 « la facilité de bien parler vous est naturelle au lieu qu’elle nous est acquise », cela démontre encore que l’homme passe par un processus d’apprentissage tandis que la femme non. Enfin, la conclusion du texte, à partir de la ligne 16 appuie sur les capacités d’éloquence des femmes « mes héroïnes éloquentes », mais ne dénigre pas pour autant les facultés des « Maître aux Arts ». En effet, les verbes « j’ai taché […] mais je n’ai pas jugé » confirment l’opinion féministe de Mademoiselle de Scudéry, mais ne terni pas les autres personnages rhétoriques. Ainsi, nous avons montré que les deux genres, pour obtenir l’art de bien parler, ne sont pas conditionnés de la même manière.
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