Lettre à un jeune professeur

Dans lettre à un jeune enseignant, Philippe Mérieux ne cache pas qu’il est compliqué d’être enseignant. Ecrasé entre les pressions politiques et des directeurs d’établissements, les attentes des parents et les tâches administratives, l’enseignement en lui-même semble devenir un fardeau bien lourd pour les jeunes enseignants. Je me sens très concernée par le texte de Mérieux en particulier par la recherche du moment pédagogique.

Effectivement la société actuelle attend beaucoup des enseignants, la réussite scolaire des étudiants donnant une bonne image des établissements scolaires et de la population suisse. Les parents ont également des attentes pour leur propre enfant, l’enseignant doit être capable de les faire réussir et de les éduquer. En découle ainsi de nombreuses tâches administratives tel que les séances des parents, gestions des absences, bulletin de notes…Ces tâches « ingrates » au regard de l’enseignement lui-même sont pourtant nécessaires au fonctionnement du système scolaire. Il est vrai, comme le dit Mérieux que l’on peut donc en perdre de vue l’essentiel, ce fameux moment pédagogique qui se crée entre l’enseignant et ses élèves. Toute personne qui a choisi la profession d’enseignant le fait non pas pour les tâches administratives, mais pour la transmission du savoir qu’il y a entre le professeur et sa classe, pour ce moment pédagogique. En tant que jeune enseignante, je suis effectivement moi-même tournée vers ces moments privilégiés d’échange et de partage de connaissance. Il est bien que Mérieux nous rappelle le côté rébarbatif inhérent à notre profession tout en nous signalant qu’au loin, bien caché se trouve ce moment pédagogique. Pour l’atteindre, il faut surmonter d’autre aspect du métier parfois moins noble mais Mérieux nous confirme que ce moment pédagogique est présent, nous donnant ainsi l’espoir et la confirmation que nos aspirations de débutant peuvent advenir.

Comme dans toutes les professions, des aspects négatifs et positifs se côtoient, en être conscient permet d’affronter au mieux le rôle d’enseignant et de garder les objectifs principaux que tout un chacun se fixe au début d’un parcours professionnel. Le texte de Mérieux appelle à la tolérance et à la prise de recul, sur son travail et ses propres attentes. Je pense qu’un jeune professeur idéalise son métier, ce qui peut l’amener à tomber de haut et à perdre la foi en son métier. Mais il y a toujours certains moments dans l’enseignement qui nous rappelle pourquoi on a choisi ce métier et pourquoi on le fait. Le chemin pour arriver à ces instants est peut être long mais il est inévitable. Ne pas perdre de vue l’évènement pédagogique permet d’affronter la facette moins attrayante de l’enseignement et ainsi d’assumer pleinement le rôle d’enseignant.

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