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Lecture linéaire du rouge et le Noir /Stendhal

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Par   •  23 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 844 Mots (8 Pages)  •  476 Vues

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Stendhal, Le Rouge et le Noir « Le jugement » (extrait 3) : chapitre 41, partie II

-Présentez l’œuvre et l’auteur (voir précédentes analyses)

-Situez l’extrait en rappelant le parcours de Julien, ses rapports avec madame de Rênal et Mathilde. La trahison de son ancienne maîtresse qui a provoqué la colère du jeune homme et son acte insensé.

Dans ce célèbre discours, qu’il prononce après la plaidoirie des avocats, Julien ne se défend pas comme on pourrait s’y attendre. Nous verrons ses réflexions avant sa prise de parole (l 1 à 5), puis son discours proprement dit, dans lequel il se livre à un double réquisitoire (l.6 à 20) et les réactions de son auditoire (l.21 à 26). Comment Julien se condamne-t-il à une mort héroïque ? OU

Comment Julien accède-t-il par ce discours polémique et touchant au statut de h éros ?

1) les pensées de Julien avant sa prise de parole

Dans les premières lignes du texte, le point de vue interne nous permet l’accès aux pensées de Julien. Dans la première phrase au discours direct, Julien fait preuve de fatalisme en annonçant sa mort grâce au

« voilà » e t à un euphémisme « le dernier de mes jours qui commence »

présentatif , comme si l’issue du

procès était inévitable et consentie. (dimension tragique). Mais il se sent investi d’une mission, le groupe

« l’idée du devoir »

nominalpeut rappeler les ambitions militaires que nourrissait Julien, grand admirateur de Napoléon au début du roman. Le participe passé métaphorique « enflammé » renvoie au caractère exalté du héros : malgré sa résolution, qu’il rappelle avec la négation, de « ne point parler », il prend la parole dès que le président des assises la lui donne. La courte proposition « il se leva », au passé simple, donne l’impression

L’attendrissement(l. 2) »

d’une didascalie et dramatise la prise de parole du héros ; elle montre l’impulsivité du jeune homme qui agit contre le projet de se taire . « qu ‘il n’arrive pas à dominer rappelle encore la

sensibilité du personnage. Dans les lignes 4 et 5, on constate une nouvelle fois l’effet que Julien fait aux femmes : madame Derville a les yeux brillants, sans doute sous le coup de l’ émotion. Par la question au

Pleurerait-elle par hasard ?

conditionnel et et la locution adverbiale Le jeune homme s’interroge sur l’effet

qu’il peut produire sur la gente féminine. Peut-être est-il galvanisé par l’émotion qu’il suscite : son discours n’en sera que plus éloquent.

2) Le discours proprement dit : Julien introduit d’abord son discours en justifiant sa prise de parole (l .6 à 10) comme s’il s’agissait d’une nécessité absolue. Sa plaidoirie s’apparente ensuite paradoxalement à un réquisitoire contre lui-même (l.10 à 13) qui enfin se mue en réquisitoire contre une société injuste (l. 13 à 20).

* introduction de la plaidoirie :Le discours commence par une apostrophe formelle et respectueuse,

« l’horreur du

« messieurs les jurés »(l. 6). L’ouverture de sa plaidoirie est particulièrement virulente, c’est

mépris »

« Je, moi »/ « votre, vous »

(l.7) qui lui fait prendre la parole, cette personnification hyperbolique donne l’impression qu’une force irrépressible le pousse à s’exprimer. Par le jeu des marques de première et de deuxième personne, Julien affirme tout de suite l’ opposition entre son origine et celle des jurés :. Le jeune homme dénonce le mépris des bourgeois pour « les paysans » qui ne restent pas à leur place . Il emploie ainsi le terme « honneur » dans un sens ironique. Il n’a en réalité aucun respect pour ceux qui le jugent.

* Son auto-condamnation

Par sa plaidoirie, un accusé est censé se défendre lui-même,or il n’en est rien. Julien est coupable. Il le leur concède. A partir de la ligne 10, il affirme en effet sa culpabilité et en assume les conséquences : le

« en affermissant sa voix »

complément de manière montre sa détermination, . La certitude de sa mort,

exprimée par le futur et la légitimité de sa condamnation sont clairement exprimées : « elle sera juste », reconnaît Julien. Par trois propositions catégoriques, il approuve l’inévitable verdict: « je ne vous demande

aucune grâce, la mort m’attend, j’ai donc mérité la mort »

. La conjonction de coordination « donc » met

l’accent sur la conséquence de son acte, à savoir une sanction exemplaire et consentie . Son crime apparaît d’autant plus abominable qu’il a attenté à la vie d’une femme exceptionnelle dont il fait l’éloge, grâce à un superlatif et à une hyperbole: « la plus digne de tous les respects, de tous les hommages ». Par une

comparaison, « comme une mère », il assimile son crime à un matricide ce qui en accentue encore la

« Mon crime est atroce ».

monstruosité, comme il le reconnaît à la ligne 13 : Dans la proposition coordonnée

« et il fut

qui suit, il souligne une dernière fois l’horreur de son geste en reconnaissant la préméditation,

prémédité. »

Le participe passé, « prémédité », en italique est mis en exergue. Les arguments en faveur de la

peine de mort sont imparables: Julien s’en est pris à une femme exemplaire et ce geste terrible a été exécuté en toute conscience. Il ne se cherche pas de circonstances atténuantes en invoquant la folie passagère, l’irresponsabilité...

* le procès d’une société injuste que cautionnent les membres du jury

A aucun moment, il ne se défend pour échapper à la peine

...

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