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La focalisation dans la nouvelle « Mademoiselle Fifi » de Guy de Maupassant

Étude de cas : La focalisation dans la nouvelle « Mademoiselle Fifi » de Guy de Maupassant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2018  •  Étude de cas  •  1 069 Mots (5 Pages)  •  2 112 Vues

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LA FOCALISATION DANS LA NOUVELLE « MADEMOISELLE FIFI »

DE GUY DE MAUPASSANT

INTRODUCTION

Dans plusieurs nouvelles de Guy de Maupassant, on pourrait remarquer un ton sarcastique, mais non sans sympathie pour certains personnages. Ce ton est sans doute le résultat d’une combinaison de plusieurs techniques d’écriture. La focalisation pourrait être une telle technique et ainsi, le présent travail est-il une analyse de ce sujet dans une des nouvelles de Maupassant, « Mademoiselle Fifi », parue en 1882. Après avoir décrit la méthode d’analyse, je ferai une description de la focalisation dans la nouvelle. Ensuite, selon l’un des modèles que propose Hébert (2014 : 133), la partie interprétation introduira une nouvelle perspective sur le sujet.

DÉFINITIONS ET MÉTHODE

L’approche que j’ai choisie pour effectuer mon analyse est la narratologie (cf. Hébert, 2014 : 95), « une branche de la poétique » (Ibid., p. 99). Je me concentre non seulement sur les aspects narrateur, narrataire et narration (cf. Ibid., p. 48–49), mais aussi sur leur rapport avec l’aspect idéologie (cf. Ibid., p. 37–38). De plus, comme Hébert (2014 : 95) recommande que celui qui s’intéresse à la narratologie consulte un ouvrage de Genette, entre autres, j’utilise son concept focalisation (Genette, 1972 : 203, 206–211), c’est-à-dire l’instance narrative qui voit (à ne pas confondre avec celle qui parle). Cette approche narratologique est surtout immanente, ou centrée sur ce qui est inhérent au texte (Ibid., p. 73). Pourtant, elle n’est pas totalement immanente, car « [c]omment peut-on prétendre comprendre un phénomène immanent à l’œuvre sans un minimum de contextualisation externe ? » (Ibid., p. 74).

DESCRIPTION

Vu dans son ensemble, la nouvelle « Mademoiselle Fifi » pourrait être considérée comme un exemple d’une focalisation zéro : il semble que le narrateur ait la possibilité de raconter tout ce qui se passe dans l’univers diégétique. À titre d’exemple, il sait combien de tasses de café le major a bu depuis le matin (p. 2), où le propriétaire du château que les officiers occupent a caché l’argenterie (p. 5) et il connaît le destin heureux de l’héroïne Rachel, loin après le jour où les événements principaux du récit se déroulent (p. 12).

     Cependant, comme le remarque Genette (1972 : 208), la focalisation peut changer à l’intérieur d’un même récit, et par conséquent, cette notion s’applique mieux aux segments narratifs qui composent le texte qu’au texte entier. En effet, la focalisation dans la toute première partie de la nouvelle, une description de ce que fait le major avant l’arrivée du capitaine (pp. 1–2), pourrait éventuellement se qualifier de focalisation interne, car on voit ce que le major voit : son courrier qu’il lit dans le fauteuil, le guéridon à son côté et finalement le parc devant le château (Ibid.). Les descriptions correspondent à ce que le major aurait eu dans son champ de vision. Entre autres, il lit ses lettres, ensuite ses journaux et enfin il « regard[e] longtemps les pelouses inondées » (p. 2).

     En revanche, dans certains passages du texte, la narration penche plutôt vers une focalisation externe. Dans une partie de la scène qui décrit le dîner avec les prostituées (pp. 8–9), le narrateur connaît certes les noms des personnages, mais il observe ce qui se passe à table de l’extérieur sans décrire les pensées des personnages, même s’il fait parfois une interprétation des événements, par exemple « Le commandant lui-même semblait enchanté » (p. 8).

INTERPRÉTATION

Après avoir décrit quelques caractéristiques de la focalisation du texte, il me semble que l’analyse de ce que le narrateur connaît et ce qu’il pourrait avoir dans son champ de vision ne suffit pas pour déterminer le point de vue d’un certain passage. Il faudrait également analyser l’idéologie du narrateur pour bien répondre à la question « qui voit ? ». Si je prends comme exemple le premier segment narratif de la nouvelle dont la focalisation serait éventuellement interne comme nous venons de le voir, il s’avère qu’une analyse de l’idéologie du narrateur montre, malgré tout, qu’il serait trop problématique de prétendre que la focalisation est interne dans ce passage.

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