Compte rendu Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Editions de l'Université de Bruxelles, 2012, 438 p.
Dissertation : Compte rendu Pascal Delwit, La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours, Editions de l'Université de Bruxelles, 2012, 438 p.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marcel.nguidjoe • 20 Février 2016 • Dissertation • 1 857 Mots (8 Pages) • 1 343 Vues
Introduction
Pascal Delwit, politologue belge connu entre autres pour ses analyses politiques, nous livre à travers cet ouvrage un véritable condensé de la vie politique en Belgique. L’ouvrage « La vie politique en Belgique de 1830 à nos jours » constitue en effet un véritable tremplin pour comprendre à la fois les grandes périodes de l’histoire politique belge, les grands clivages autour desquels s'est progressivement construit le système politique actuel et les grandes mutations de cette politique dans la période contemporaine.
L'auteur introduit son ouvrage par une démonstration de la complexité de la vie politique belge et propose au lecteur, à l'aune d'une analyse basée principalement sur le système politique, le cadre institutionnel et les partis politiques, une présentation de la vie politique belge en isolant quatre périodes distinctes : le « bipartisme » de 1831 à 1893 ; le « multipartisme modéré » de 1894 à 1945 ; le « bipartisme imparfait » de 1946 à 1965 et le « multipartisme extrême » de 1965 à nos jours.
Dans cet ouvrage, une place importante semble avoir été accordée aux chapitres V et VI. Sans toutefois vouloir aller vite en besogne, permettons nous de commencer par ces deux chapitres cités supra.
Chapitre V : « Le multipartisme extrême »
Ce chapitre présente la période allant de 1965 à 2012 et constitue à mon avis la partie la plus importante de cet ouvrage. L'auteur y présente l’avènement des partis communautaires (FDF, RW et Volksunie) à la suite de l’élection nationale de 1965. La famille chrétienne incarnée par le PSC-CSV subit un recul spectaculaire et implose en 1968. Puis c'est au tour des libéraux en 1972. L’« affaire de Louvain » (p. 179), mouvement d’opposition entre étudiants francophones et néerlandophones de l’Université catholique de Louvain, n’épargnera aucun grand parti. Même pas les socialistes qui pourtant, sont restés unifiés (PSB-BSP) jusqu’en 1978.
Le passage d’un « bipartisme imparfait » au multipartisme marque le début de la Belgique fédérale. Cette période marque également l’apparition du mouvement écologiste avec Ecolo, côté francophone, et Groen anciennement Agalev, côté flamand. Quelques pages sont consacrées aux mouvements d’extrême droite, notamment au Vlaams Belang, anciennement Vlaams Blok dont l’appartenance à l’échiquier politique belge est confirmée avec l’élection communale de 1994.
Dans ce chapitre, l'auteur évoque certains évènements ayant marqué les esprits dans les années 1990. Il qualifie ces années de « douloureuses années » (p. 261). L’élection du 13 juin 1999 ayant bouleversé le paysage politique et les rapports de force entre partis et familles politiques, est qualifiée de « scrutin de rupture » (p. 289). Ce chapitre se termine par la présentation de la sixième réforme de l'État belge suite à l'accord institutionnel présenté le 11 octobre 2011. Cet accord a induit le transfert de plusieurs compétences de l'État fédéral vers les Régions et les Communautés. Transfert qui a coûté 16,898 milliards d'euros. Avant d'aborder son dernier chapitre, Pascal Delwit n'omet pas de présenter le « volet bruxellois » (p. 383) de l'accord institutionnel cité supra et dont les trois principaux points sont : « la scission tempérée de la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, la réorganisation de l'arrondissement judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde et le refinancement de la Région bruxelloise » (p. 383).
Chapitre VI : « Les mutations contemporaines du régime et du système politiques »
Dans cet ouvrage, l'auteur ne propose pas de conclusion. C’est le sixième et dernier chapitre qui le conclut par une présentation des grandes mutations politiques contemporaines du régime et du système politiques belges. L'auteur y présente les principaux clivages qui ont marqué la vie politique belge :
Le clivage philosophique : écart philosophique entre les chrétiens (surtout les catholiques) et les libres-penseurs (laïcs). Ce clivage se manifeste notamment sur la question scolaire, sur la santé, les institutions,...
Le clivage économique et social : il s'agit de l'opposition socio-économique entre les classes ouvrières et le patronat, en d'autres termes le conflit gauche-droite.
Le clivage linguistique ou « clivage centre-périphérie » : ce dernier clivage fait référence à la « querelle linguistique » (p. 386) soutenue par les partis communautaires ou régionalistes tels que la N-VA, le FDF, RWF,...
C'est également dans cette partie de son ouvrage que l'auteur explique que les évolutions observées du système politique belge peuvent découler de plusieurs facteurs. C'est ainsi qu'il attire l'attention sur l'électorat qui, fortement influencé par d'importantes mutations sociologiques, a changé son comportement électoral, entraînant un déclin significatif des partis politiques dominants et l'émergence de nouvelles familles politiques. Il évoque également l'impact de la « contrainte institutionnelle » (p. 395) qui, en dehors le changement du système électoral et l'élargissement massif du droit de suffrage accompagné du vote obligatoire, évolue par à-coups depuis une vingtaine d'années.
Dans ce chapitre, est également abordée la loi sur le financement public des partis politiques qui, en 1989, bénéficiait avant tout aux « partis installés » (p. 398). Ce qui a favorisé « la mise en place de regroupements politiques ou de cartels électoraux » (p.398). L'auteur évoque également d'autres mutations du droit de vote ainsi que de problématiques y afférentes. Il termine ce chapitre en abordant la question de la monarchie dont le destin suscite de nombreuses questions, tant dans le spectre néerlandophone que francophone. Pourtant, la très longue négociation pour mettre en place le gouvernement Di Rupo a révélé l'importance des compétences et de l'action du roi dont le rôle a été déterminant pour aider à dénouer la crise.
Après nous être penchés sur les deux derniers chapitres de cet ouvrage, revenons maintenant aux quatre autres chapitres qui le composent. Ces chapitres présentent les périodes
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