Commentaire de texte Les Femmes Savantes de Molière, acte I, scène 4

I- Fondée sur un quiproquo, cette scène tourne rapidement au comique car Belise se méprend sur la requête de Clitandre, et car celui-ci, échouant à rectifier l'erreur, s'impatiente de son échec.

1) L'erreur d'interprétation de Belise :

Belise s'imagine que Clitandre lui déclare sa flamme alors qu'il avoue son amour pour Henriette. Le quiproquo s'installe à partir de la 1ère réplique de Clitandre, qui est bel et bien ambiguë. Il se présente en effet par périphrase comme un "amant" qui demande un entretien particulier : "souffrez pour vous parlez madame" afin de découvrir à son interlocutrice sa "sincère flamme". Cependant sa 2eme réplique lève toute ambiguïté : "des projets de mon cœur ne prenez point d'alarme / Henriette madame est l'objet qui me charme" . Or Belise, refusant l'évidence, imagine que cette explication n'est qu'un prétexte à une déclaration d'amour indirecte. Belise voit en particulier dans l'emploi du nom Henriette une métaphore pour la désigner elle-même. C'est ainsi à son tour d'elle-même qu'elle parle en se désignant sous ce nom, quand elle prévient Clitandre "qu'Henriette à l'hymen est rebelle". Le spectateur sait en effet depuis la toute première scène que la véritable Henriette désire ardemment se marier.

2) l'impuissance de Clitandre à rétablir la vérité :

Plus Clitandre clame qu'il aime Henriette, plus il accroît le quiproquo et échoué à se faire comprendre. Sa situation est alors inextricable et ses dénégations de plus en plus fréquentes ne suffisent pas à la démêler, Belise est en effet bien décidée à persévérer dans son erreur et interrompt Clitandre quand il proteste. Elle lui force à jouer une scène de déclaration d'amour en lui dictant son rôle et en explicitant pour lui les sentiments qu'il est supposé éprouver.

Venu solliciter le soutien de Belise dans son projet d'épouser Henriette le jeune homme a bel et bien échoué dans sa démarche.

Le quiproquo, que Clitandre échoue à dissiper, rend bien la scène comique. Il s'explique par la folie de Belise, que sa préciosité excessive aveugle.

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