Commentaire de la scène exposition des Femmes Savantes de Molière
Commentaire de texte : Commentaire de la scène exposition des Femmes Savantes de Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Steph de Pau • 27 Mai 2018 • Commentaire de texte • 1 485 Mots (6 Pages) • 3 654 Vues
Correction du commentaire et rappel de méthode
D'abord au brouillon, notez toutes vos remarques en n'oubliant pas LA FORME / ECRITURE
Ensuite écrivez votre pbl + plan.
Enfin vous pouvez rédiger.
Rappel : vous ne devez pas expliquer le texte (= répéter ce que disent les personnages ; montrer que vous l'avez compris) mais l'analyser, c'est-à-dire exprimer ce qui n'est pas dit mais implicite, et la manière dont l'auteur nous fait comprendre des choses ; avec quel effet, quel but, quelles conséquences.
Pbl : en quoi ce passage présente-t-il un affrontement plein d'ironie entre les deux sœurs ?
I/ Un affrontement entre deux sœurs rivales
a) les oppositions entre elles
b) 2 stratégies argumentatives
c) la jalousie
II/ Ironie et comique
a) Ironie et comique d'Henriette qui révèle son intelligence
c) La critique de Molière
Au XVIIème siècle, il était risqué voire téméraire de décider de vivre de l'art théâtral, en particulier lorsqu'on avait la chance d'être l'héritier d'une charge royale qui offrait une aisance matérielle. C'est pourtant le choix qu'a fait Molière, de son vrai nom Jean Baptiste Poquelin en créant l'Illustre Théâtre. Pourtant, cette carrière le mène au succès, malgré les vives critiques de la Cour qu'il fait parfois dans ses pièces. Dans les femmes savantes, c'est l'excès de certaines familles bourgeoises où les femmes se veulent trop savantes, trop cultivées, que Molière peint et dénonce.
Dès la scène d'exposition, les enjeux sont présentés au spectateur, avec une dispute entre Armande et Henriette, deux sœurs.
Le passage que nous allons étudier se situe à la troisième page de la scène d'exposition.
En quoi présente-t-il un affrontement plein d'ironie entre les deux sœurs ?
D'abord, nous pourrons observer l'affrontement qui confine à la rivalité sororale ; ensuite l'ironie et le comique présents dans ce texte permettent de rendre cette scène plus captivante pour le spectateur et de transmettre le message de Molière.
Cette scène est une dispute sérieuse entre les deux sœurs devenues rivales. Après avoir partagé leurs opinions sur le mariage en général, voilà une situation plus personnelle qui devient l'objet de leur affrontement : le fiancé d'Henriette. Cet homme est au centre de leurs oppositions car il représente tout ce qu'Armande rejette, et tout ce que désire Henriette. Ainsi, de nombreuses antithèses soulignent leurs oppositions. Le champ lexical du savoir s'oppose à celui de l'amour et du mariage : « « philosophie ; noble génie ; beaux côtés ; la clarté ; la raison // entêtement de vous faire un mari ; l'hymen ; la conquête ; soupiré ; soupirs ; bassesses humaines ; adorateur ; flamme ; passion ; cœur ; flamme ». La mère des deux sœurs est aussi un terrain stratégique, puisque Henriette rappelle que sa mère devait aussi avoir une sexualité pour enfanter ses deux filles. Le conditionnel et la tournure hypothétique des premiers vers montrent cet argument d'Henriette : « Vous ne seriez pas ce dont vous vous vantez, / Si ma mère n'eût eu que de ces beaux côtés ».
La stratégie argumentative d'Henriette est différente de celle qu'elle utilisait au début de la scène 1, car ici elle choisit la flatterie pour persuader sa sœur d'adhérer à son futur mariage. Elle utilise alors des termes valorisants pour évoquer la philosophie : « quelque petit savant ; ces beaux côtés, la clarté, son noble génie », et à l'inverses, dévalorise la mariage « ses soupirs sont pour vous choses vaines ; vous ne tombez point aux bassesses humaines « (qui rime avec « vaines »).
Elle utilise des termes et idées hyperboliques pour mettre en avant les qualités de sa sœur, qui priverait le monde, en n'ayant pas d'enfant de « quelque petit savant qui veut venir au monde », « la philosophie a toutes vos amours ; vos perfections ». Sa stratégie est efficace pour calmer sa sœur récalcitrante et désamorcer son agressivité. Quant à Armande, elle est beaucoup plus corrosive et mesquine puisqu', après avoir, dans la passage précédent, montré son mépris pour sa sœur frivole et naïve, elle choisit ici d'attaquer le futur époux choisi par Henriette. Sa méchanceté va jusqu'à sous entendre que Clitande l'aime elle, et non Henriette : « vouloir d'une autre enlever la conquête ; Clitandre ait pour moi hautement soupiré ; adorateur ; adorations ; amant dépité ; passion bien forte ; toute flamme soit morte ». L'affrontement est à son comble puisque la douce Henriette subit passivement les sous entendus sarcastiques et mesquins de sa sœur. Armande utilise à plusieurs reprises des termes appartenant au champ lexical de l'amour, et l'on sent là sa faiblesse.
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