Analyse de situation chute d'un patient

  Manon PIDOUX

  Étudiante infirmière

        2ème année                     Analyse de situation du portfolio    Stage S3.1 Néphrologie  

Gérer la chute d’un patient

Description de la situation :

        Un matin aux alentours de 7h, au cours de ma troisième semaine de stage en néphrologie, je suis dans le bureau des infirmiers avec le reste de l’équipe pour faire la relève. Lorsqu’une sonnette de chambre se met à fonctionner, étant assise de manière à pouvoir lire le numéro de chambre je signale que c’est à la chambre 20 que la personne sonne. Je m’apprête à me lever pour m’y rendre lorsqu’on me dit de rester à la relève, le patient peut patienter quelques minutes, il avait apparemment sonné une bonne partie de la nuit car il était désorienté. C’est un patient âgé de 81 ans, Mr S qui est hospitalisé depuis 6 jours pour une insuffisance rénale aigue et une altération de l’état général, il a besoin d’aide pour se mobiliser et pour la toilette, il ne peut plus se lever seul, il est parfois confus suite à des épisodes d’hyperthermie.

Une fois les transmissions orales terminées, quelques minutes plus tard, je me dirige vers la chambre qui est au bout du couloir, la porte étant ouverte, j’y entre et découvre Mr S à terre entre son lit et le fauteuil qui se débat pour tenter de se relever en vain. Etant seule, je m’approche vers lui, je le rassure en lui disant que l’on va l’aider à se relever mais que je dois aller chercher une collègue pour m’aider, je lui demande s’il ressent des douleurs, il m’indique que non, il a seulement froid. Je cours alors vers la salle de soins où se trouvait les deux infirmières en leur expliquant très brièvement la situation, et nous retournons précipitamment à trois (une infirmière, une aide-soignante et moi-même) dans la chambre de ce patient. A notre arrivée, Mr S. tremble beaucoup, se plaint d’avoir très froid, il présente une plaie superficielle sur le bras droit. L’infirmière me demande immédiatement de plier les jambes du monsieur et de maintenir ses pieds au sol, pendant ce temps, cette dernière et l’aide-soignante relève le patient en le soutenant sous les bras et dans le dos et nous l’allongeons dans son lit. Après cela, mon réflexe est de prendre les constantes de Mr S à l’aide du tensiomètre et du saturomètre qu’il y avait dans le couloir, il est en hypertension, a une saturation en O2 correcte et une fréquence cardiaque élevé. Le patient est en colère disant qu’il attendait par terre depuis presque une heure, qu’il a froid, qu’il est déshydraté et qu’il a faim. L’infirmière me demande d’aller chercher le nécessaire pour faire un pansement sur le

bras du monsieur (tule gras, compresses, pansement sec, bande) et de prendre le thermomètre pour prendre sa température, ce que je fais.  Je reviens dans la chambre, et laisse l’IDE effectuer le pansement pendant que je prends la température du monsieur qui est en hyperthermie (38.6), l’interne de garde prévenu auparavant, arrive à cet instant dans la chambre, je lui explique la situation et il me demande d’effectuer une prise de sang (ionogramme et hémocultures). L’infirmière présente donne son accord pour que j’effectue le bilan sanguin, je vais donc chercher tout le matériel nécessaire sur un chariot et m’installe à la gauche du patient du côté où son bras n’est pas endommagé par la chute. Ce n’est pas mon premier prélèvement veineux et je me sens plutôt à l’aise avec cet acte technique mais Mr S tremble toujours ce qui me déstabilise d’autant plus dans cette situation qui n’est pas habituelle. Pour faciliter mon geste l’aide-soignante tient le bras du patient, je réussis à effectuer mon prélèvement sanguin sans trop de difficulté tout en respectant les règles d’hygiène et d’asepsie. Après cela, je me trouve seule dans la chambre avec ce monsieur, je lui demande pourquoi il a essayé de se lever, sa réponse est confuse, il prétendait vouloir atteindre le téléphone, ensuite il mentionne qu’il voulait se rendre aux toilettes. Je lui rappelle que depuis quelques jours il a beaucoup de difficultés à se lever seul car il a perdu beaucoup de forces, il ne contredit pas mes paroles mais me dit qu’il a voulu essayer tout de même. Cela fait à peu près vingt minutes qu’il est à nouveau alité mais Mr S ne cesse de trembler et je trouve qu’il a le teint très pâle, il affirme avoir très froid mais du fait de son hyperthermie je le recouvre seulement du drap. Je le rassure et l’informe que les aides-soignantes vont passer dans sa chambre pour lui proposer le petit-déjeuner, je n’ai aucune réponse du patient, je quitte la chambre en laissant la porte ouverte à sa demande et lui dit que je reviens le voir dans moins d’une demi-heure pour m’assurer qu’il aille mieux.

Questionnement :

        Je n’avais jamais été confronté à cette situation ce qui m’a poussé à de multiples réflexions. Notamment sur mon positionnement dans l’action en tant qu’étudiante, car je me suis trouvée la première dans la chambre et donc la première à agir sans réellement savoir qu’elle était la bonne conduite à tenir. J’avais reçu quelques notions auparavant lors de cours à l’école, et lors de mes stages par des professionnels mais je ne les avais jamais appliqués concrètement. Il est donc apparu le questionnement concernant la mobilisation du patient,

c’est-à-dire les gestes à effectuer ou au contraire à éviter pour aider cette personne à se lever sans provoquer de nouvelles lésions ni aggraver celles potentiellement dues à la chute. Avant toute mobilisation, ma première réaction a été de rassurer le patient et lui demander s’il ressentait des douleurs, question à laquelle il répondu négativement. Cependant je ne pouvais tout de même pas être certaine qu’il ne présente aucune blessure autre que la plaie à son bras qui était visible.

Etant élève, et n’ayant pas d’expérience sur ce genre de situation, j’ai été guidé par l’infirmière concernant le comportement à avoir, et les gestes à effectuer. J’ai ainsi pu participer activement et prendre des initiatives tel que la prise de constantes et le prélèvement sanguin.

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