Analyse Vipère au poing

Vipère au poing 

INTRO

Vipère au poing est le premier roman d'Hervé Bazin qui l'a rendu immédiatement célèbre.

Publié en 1948, il est le premier volet d'une trilogie qui raconte successivement l'enfance de Jean Rezeau, sa vie de jeune adulte puis celle d'homme d'âge mûr (jusqu'à la mort de sa mère Folcoche). Cette trilogie comporte : Vipère au poing, La Mort du Petit Cheval et Le Cri de la Chouette, et est très largement autobiographique.

Nous avons fait le choix de ce livre au vu de notre sensibilité à la situation familiale de Jean Rezeau qui nous raconte dans ce récit son histoire et son combat contre une image maternelle violente et cruelle.

La vision de la version cinématographique de ce roman nous a d’autant plus orienté vers ce choix et nous a facilité sa compréhension.

BIOGRAPHIE

Hervé BAZIN 1911-1996

Des origines bourgeoises et dévotes

Hervé Bazin né à Angers le 17 avril 1911 au sein d'une famille aisée de la bourgeoisie traditionaliste et profondément catholique, il meurt le 17 février 1996, une cinquantaine de romans à son actif.  

Son père, Jacques Hervé-Bazin, est docteur en droit, avocat de profession, et enseigne durant plusieurs années à l'université catholique de Hanoï, en Indochine.

Sa mère, Paule Guilloteaux, est la fille de Jean Guilloteaux, député puis sénateur du Morbihan. Sa grand-mère paternelle, Marie Bazin, n'est autre que la sœur du romancier et académicien, René Bazin.

Une jeunesse douloureuse

Il passe son enfance à Marans, dans la propriété du Patis, où il s'oppose à sa mère qui était une femme autoritaire et très dure. Il fugue plusieurs fois pendant son adolescence et refuse l'enseignement catholique en droit qu'on lui impose. L'année de ses vingt ans, il rompt avec sa famille, puis part étudier à la faculté de lettres de la Sorbonne.

Malgré les souvenirs douloureux de son enfance, il reste toute sa vie très attaché à sa région natale où il situe bon nombre de ses romans.

RÉSUMÉ

1922, ce sont les années folles. Les femmes, bourgeoises, se libèrent des contraintes de la maternité, elles ont remplacé les hommes pendant la 1ere guerre mondiale et ont pris des responsabilités. On voyage de plus en plus, il faut se rattraper des années de guerre perdues et faire la fête sans entraves.

L'histoire débute durant l'été 1922. Le narrateur, Jean Rezeau, se souvient que, vingt-cinq ans plus tôt, alors qu'il n'avait que huit ans et qu'on l'appelait Brasse-Bouillon, il a étouffé une vipère. Il vivait alors avec sa grand-mère et son frère Ferdinand, dans le domaine de La Belle Angerie, la riche propriété de sa famille. Quelques années plus tard, ses parents reviennent de Chine avec leur troisième fils Marcel dont l'accueil ne fut pas très chaleureux. Hélas, Mme Rezeau, bientôt surnommée Folcoche, est une très mauvaise mère, et M. Rezeau, un père soumis à sa femme. Les enfants subissent alors la tyrannie de leur mère et des précepteurs qu'elle leur choisit : corvées, punitions et privations se succèdent. En revanche, au fil des années, la marâtre perd de son étoffe pour cause de maladie et les enfants grandissent et s’affirment. La sœur de leur père et lui-même leur seront d’un soutien nécessaire pour devenir des jeunes hommes équilibrés. C’est ainsi que Jean Rezeau nous raconte un combat à lui et ses frères contre une mère cruelle et maltraitante.

SCÈNE CULTE DU ROMAN

- Le roman commence par une anecdote, Brasse-Bouillon encore jeune enfant, tombe sur une vipère et l'étouffe, cet évènement va être le fil conducteur de l'histoire, il y a plusieurs autres allusions dans le roman.

Il compare sa mère à la vipère, notamment lors de la pistolétade (un jeu où les enfants doivent regarder leur mère dans les yeux le plus longtemps possible), en comparant son regard à des “yeux de vipère”

​​Cette scène est le symbole de l'opposition entre les deux personnages principaux, Jean et sa mère.

Pour en revenir à la vipère, nous pouvons voir sur la couverture du roman que Folcoche est représentée telle la vipère auquelle le titre fait référence, avec des yeux de serpent, elle porte une robe verte qui fait également référence à cet animal. Folcoche a des traits durs, elle paraît sévère et froide.

POINT DE VUE

Moyens littéraires utilisés par l’auteur

Ce roman est écrit en chapitre: dans chacuns d’entres eux nous pouvons découvrir au fil de l’histoire les descriptions physiques dans un premier temps puis par la suite leurs description mentales qui nous permettent de nous imaginer les différents comportements des personnages dans la vraie vie. Des dialogues sont présents, disposés avec parcimonie durant les chapitres importants : là où il se passera des choses qui seront marquantes surtout pour les enfants.

...