Les mécanismes de croissance, à l’origine d’inégalités
Fiche de lecture : Les mécanismes de croissance, à l’origine d’inégalités. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zhopkabobra • 9 Avril 2024 • Fiche de lecture • 958 Mots (4 Pages) • 103 Vues
I- Les mécanismes de croissance sont à l’origine d’inégalités
La croissance connue par les pays sur les dernières décennies est tirée par deux phénomènes contemporains majeurs : la mondialisation et le progrès technique.
Si la croissance économique est à l’origine d’une augmentation significative du niveau de vie moyen des habitants de la planète, il n’en demeure pas moins que des inégalités entre territoires mais surtout en leur sein persistent, dessinant de manière encore plus prononcée un écart entre les différentes « classes ». L’aggravation des inégalités de revenus se voit révélée par l’élargissement du fossé entre les déciles inférieur et supérieur, le fossé séparant les ménages le plus modeste du reste de la population étant le principal facteur déterminant l’incidence des inégalités sur la croissance, mais aussi par un indicateur de mesure plus complet, le coefficient de Gini.
- Les effets du commerce international sur les inégalités
Biens que les mesures libre-échangistes semblent en apparence profiter à de nombreux territoires, la réalité reste telle que l’ouverture aux échanges nationaux est la
source, depuis les années 1980, d’un accroissement des inégalités internes dans les pays, générant des « gagnants » et des « perdants » de la mondialisation :
- Dans les pays en développement, les plus pauvres voient leur situation stagner alors qu’émerge une classe moyenne et supérieure qui profite des emplois et de la croissance exceptionnelle des revenus apportés par l’ouverture des secteurs d’activités dans lesquels elle travaille.
- Dans les pays développés, la classe populaire moyenne voit sa situation se dégrader du fait de la concurrence qu’exercent les entreprises des pays développés sur leurs emplois et leurs revenus (ils occupent des emplois dans des « secteurs exposés » à la mondialisation).
D’ailleurs, à partir de 1990, ce sont justement les salaires des professions intermédiaires qui progressent le moins : le progrès technique biaisé serait donc à l’origine aujourd’hui d’une bipolarisation des emplois (avec une distribution des emplois en « dos des chameau », traduisant le recul des emplois « intermédiaires »).
Le libre échange peut aussi ruiner certains producteurs dont les activités déclinent et mettre leur main- d’œuvre au chômage, les coûts de reconversion sont en plus souvent importants. La concurrence étrangère à bas coût est ainsi accusée de provoquer du chômage, du fait des délocalisations qu’elle incite les FMN à réaliser. Cela menace en particulier les industries vieillissantes, utilisant beaucoup de main-d’œuvre, que celle des pays du Sud peut aisément remplacer. A l’inverse, la classe supérieure profite elle des débouchés que la mondialisation offre à leurs activités (ils occupent des emplois dans des secteurs « protégés de la mondialisation »).
De plus, si l’on en croit le théorème de Stolper-Samuelson, la spécialisation prônée par David Ricardo jouerait un rôle néfaste sur les inégalités car les pays développés se spécialisent dans la production de biens intensifs en capital, qu’il soit physique ou humain et les pays en développement dans la production de bien intensifs en travail peu qualifié.
Il convient toutefois de rappeler que deux pays similaires peuvent voir leurs inégalités internes évoluer différemment
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