Analyse séquence « Bienvenue À Gattaca » de Andrew Niccol
Commentaire d'oeuvre : Analyse séquence « Bienvenue À Gattaca » de Andrew Niccol. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Samgesher • 11 Mars 2023 • Commentaire d'oeuvre • 1 857 Mots (8 Pages) • 510 Vues
Introduction
En 1995, ANDREW NICCOL, QUI N’Avait pas encore sa notoriété NE TROUVE PAS DE PRODUCTEURS POur réaliser son premier film « Bienvenue à GATTACA ».
C’EST GRÂCE À L’ARGENT QU’IL OBTIENT EN VENDANT LE SCÉNARIO DE « THÉ TRUMAN SHOW »QU’IL PEUT PRODUIRE ET RÉALISER « BIENVENUE À GATTACA ». LES 2 FILMS TRAITENT D’UNE THÉMATIQUE QUI LUI EST CHÈRE : la possibilité pour chaque homme d’ÉCHAPPER À SON DESTIN QUOIQU’IL EN COÛTE ET RÉUSSIR À PRENDRE LE CONTRÔLE DE SA VIE.
Thriller futuriste ou dystopie, Bienvenue à Gattaca éprouve LE SPECTATEUR EN LE CONFRONTANT À LA THÉORIE eugénique SELON LAQUELLE LES MODIFICATIONS génétiques visant à optimiser SES PERFORMANCES PHYSIQUES ET INTELLECTUELLES lui PERMETTRait DE VIVRE UNE vie meilleure.
Le premier film de NICCOL soulève toutefois un Paradoxe : cette classe dite supérieure d’hommes et de femmes génétiquement modifiés, n’est pas libre d’orienter intentionnellement son destin par ses facultés de raison et de volonté.
Cette séquence d’une trentaine de plans met en relief les portraits des 2 protagonistes de Jérome et Vincent grâce à une approche symétrique des plans.
Cette approche en miroir vient appuyer le paradoxe sur lequel repose tout le film. La séquence étudiée a une fonction « loupe », ou coupe microscopique de l’ensemble, car elle met en scène l’angle dramatique de ce paradoxe.
Nous verrons par quels procédés techniques le réalisateur a matérialisé sa vision inquiétante de l’eugénisme libéral dans un cadre futuriste.
J’essaierai de montrer à travers cette analyse les différents aspects techniques permettant d’aborder les thèmes liés à l’identité, aux représentations du corps soulevant des enjeux actuels comme la discrimination et le conditionnement des hommes résultant de l’inné et l’acquis.
RÉSUMÉ DE LA SÉQUENCE
début à 00:48:44
Un crime a été commis à Gattaca. Vincent est suspecté et apprend qu'il est recherché. Par peur d'être démasqué, il souhaite tout quitter mais Jérôme l'empêche de renoncer.
La séquence est divisée en 3 parties :
Partie 1 : L’œil scientifique
La dispute entre Vincent et Eugène ( le Climax)
Partie 2 : Le rituel du quotidien
Montage parallèle évoquant la reprise du quotidien avec le rituel de dissimulation avec la toilette obsessionnelle.
Partie 3 : La Résolution
Eugène a convaincu Vincent , ils trouvent un accord. Le dénouement de la séquence se précise avec la sortie officielle de Vincent avec Irène.
Partie 1 : L’œil scientifique
la surveillance maximale, ICI MISE EN SCÈNE PAR LES NOMBREUX MIROIRS. LES MULTIPLES OBJETS EN FORME DE LUNETTE OU D’ŒIL SONT PLACÉES DANS CHAQUE CADRE. Le microscope utilisé par Eugène est central, marquant ainsi sa fonction scientifique supérieure. La construction de cette première partie est une alternance de plans en champ contre champ avec une majorité de raccord plastiques comme les miroirs et les formes rondes. Le décor est aseptisé, la lumière froide et tamisée créant ainsi une atmosphère de laboratoire clandestin, néanmoins fastueux. Le choix des costumes rappelle les films policiers des années 50. Volonté rétro-futuriste de NICCOL.
L’importance de la structure en colimaçon de l’escalier en arrière plan rappelle le cœur dramatique de notre sujet : l’ADN. C’est bien l’aberration contre laquelle Vincent se révolte. Il suffit d’un échantillon dérisoire de son corps, comme un microscopique cil, pour dire de lui la seule chose qui a une importance aux yeux de la société dans laquelle il vit : si son ADN est « Valide » ou « Non-Valide ». L’axe dramatique de ce climax est la défaillance de la stratégie d’usurpation mise en pratique par Vincent et Eugène.
La petitesse des facteurs qui entrent en ligne de compte s’accordent avec la subtilité et la précision du décor et de la mise en scène.
La dispute entre Vincent et Eugène, remet en cause leur contrat d’échange d’identité. Vincent panique car il sait que le destin d’Eugène ( le prénom a été choisi pour le mot gène) est déjà tout tracé dans son code génétique, contrairement au sien. Ce paradoxe est mis en évidence par une alternance de plans symétriques (ou miroir) entre les 2 protagonistes. Leurs échanges sont acérés. On comprend que le dispositif de départ s’est littéralement inversé, en effet Eugène défend le rêve de Vincent en reprenant les arguments que Vincent avait évoquer au début de leur relation pro-amicale. Eugène s’est approprié la façon de penser, les mots et le rêve de Vincent comme si le transfert d’identité avait opéré inconsciemment sur la personnalité inhérente des 2 personnages. Le suspense de la séquence remet en doute la foi de Vincent. Vincent va-t-il céder à Sa peur panique de se faire confronter par les autorités ? Est-il prêt à renoncer à tous les sacrifices, aux dangers qu’il a déjà surmontés ? Est-il prêt à revenir à sa condition de « maillon faible »?
Portraits croisés : Jérôme (Eugène) vs Jérôme (Vincent)
Si on cite une phrase de Vincent un peu plus tot dans le film qui est le héros mais aussi le narrateur (voix-off à la première personne) :
« Jérôme avait été élaboré avec tout ce qui lui était nécessaire pour entrer à GATTACA, excepté le DÉSIR de le faire ». Ce à quoi, Eugène lui répond un peu plus tard en « in » : « J’ai eu la meilleure part dans l’affaire; je t’ai seulement prêté mon corps, toi tu m’as prêté ton rêve ! »
L’EFFET MIROIR loupe est posé comme suit dans cette séquence :
Ce qui oppose et unit à la fois les « 2 Jérôme » c’est cette notion de déterminisme social de départ qui sera détournée :
Jérome (Eugène) et Jérome (Vincent) ont tous les 2 décidé de modifier les règles du jeu.
- Eugène appartient à la classe dite supérieure, pourtant il refuse sa destinée d’humain scientifiquement modifié en devenant paraplégique et en acceptant d’échanger son identité
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