Le lyrisme
Cours : Le lyrisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wnanadavies • 16 Novembre 2018 • Cours • 812 Mots (4 Pages) • 1 065 Vues
Le lyrisme
1. Naissance du genre
Le mythe d’Orphée marque le début du lyrisme.
Selon la mythologie grecque, Orphée est un poète et musicien qui, grâce à la lyre qu’il a reçu d’Apollon, peut charmer les Hommes et les animaux sauvages. La poésie lyrique doit donc son nom à cet instrument.
Il tombe amoureux d’Eurydice et va se servir de son art pour lui exprimer ses sentiments. Cela permet de mettre en évidence l’une des fonctions principales de la poésie, à savoir : l’expression des sentiments, ici amoureux. Elle permet de sublimer le sentiment exprimé.
Par la suite, la bien-aimée d’Orphée meurt avant les noces suite à la morsure d’un serpent. Orphée va donc exprimer sa douleur. Ce passage de l’histoire d’Orphée permet d’aborder une autre fonction importante de la poésie, la capacité à exprimer la douleur (qu’elle sublime), ainsi que la souffrance du deuil.
Souhaitant la récupérer, il descend aux Enfers. Après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère et les terribles Euménides, il réussit à approcher le dieu Hadès. Grâce à sa musique, Orphée parvient à le faire fléchir, et Hadès le laisse finalement repartir avec sa bien-aimée. Seulement, une condition persiste : qu'elle le suive et qu'il ne se retourne ni ne lui parle tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Alors qu'Orphée s'apprête à sortir des Enfers, n'entendant plus les pas de sa bien-aimée, il se retourne, la voit disparaitre et la perd à jamais : « Orphée […] la reçoit sous cette condition, qu'il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu'à ce qu'il soit sorti des vallées de l'Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. […] Ils n'étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu'Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l'amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s'efforçant d'être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l'air inconsistant »
Eurydice symbolise donc l’amour perdu. Après avoir perdu sa bien-aimée, les illusions du poète sont détruites et il emprunt à la mélancolie. Les Ménades, voyant Orphée restant fidèle à Eurydice le déchiquettent. Sa tête est jetée dans le fleuve Euros et les Muses en pleurs (filles de Zeus) enterrent ses membres au pied du mont Olympe.
Symbole d’unité et d’harmonie, la lyre devient dans ce mythe un modèle des pouvoirs de la poésie.
Le lyrisme apparait en France au Moyen-Age sous une pléthore de formes : chansons de toile (femmes la chantaient en travaillant), pastourelles, sérénades, etc. Le poème, la musique et la danse sont souvent associés. Richard Cœur-de-lion, Bernard de Ventadour et aussi Thibaut de Champagne sont les principaux représentants du lyrisme ancien. L’amour courtois est alors le thème dominant.
Au cours de la Renaissance, l’espace du lyrisme s’élargit avec la mélancolie de du Bellay ou encore la virtuosité de Maurice Scève. La poésie multiplie ses sources d’inspiration et ses formes. Chez les poètes de la Pléiade (groupe de sept poètes), l’ode (3 strophes avec le même nombre de vers) et le sonnet (2 quatrains, 2 tercets) font leur apparition dans l’expression lyrique.
A partir de 1640, la fonction du poète est remise en cause voire totalement dénigrée. Malherbe écrit d’ailleurs : “qu’un bon poète n’est pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles». Le lyrisme tend donc à se loger hors de la poésie comme dans les tragédies de Corneille (le Cid).
...