Commentaire sur le recueil Les châtiments de Victor Hugo
Dissertations Gratuits : Commentaire sur le recueil Les châtiments de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar douyane • 14 Septembre 2014 • 1 389 Mots (6 Pages) • 1 600 Vues
Commentaire Victor Hugo, elle était déchaussée et décoiffée
Introduction
Chef de file de l'école romantique, V. Hugo a rythmé de ses créations poétiques le XIXème siècle. Les Odes et Ballades, Les feuilles d'automne, Les Orientales sont des recueils romantiques de jeunesse. Après le coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte, V. Hugo entre dans l'Opposition et s'exile sur l'île de Guernesey. Les Châtiments sont le grand recueil poétique d'opposition politique. Les Contemplations ont un statut différent plus privé. Oeuvre à la rédaction longue, elle se divise en deux parties : autrefois et aujourd'hui. La mort de Léopoldine, fille de V. Hugo, trace la frontière entre ces deux mondes.
Dans la première partie, "autrefois", les poèmes chantent la joie de vivre, l'amour et la nature. Ce poème de style très romantique par ses thèmes comme par sa forme décrit le bonheur de la rencontre amoureuse. Dans un premier axe, nous nous attarderons sur le lyrisme des sentiments et de l'amour. Le deuxième axe montrera l'accord de cette scène avec la nature environnante ; enfin, nous étudierons dans un troisième temps la forme non conformiste de ce poème très proche de la chanson.
I - L'invitation lyrique à l'amour
Le Romantisme prône de privilégier l'expression des sentiments et des sensations. Ce poème décrit de manière très sensuelle le plaisir de la rencontre amoureuse dans un univers non codé, loin des contraintes de la société. Nous étudierons d'abord les deux personnages en présence puis nous montrerons que l'échange est d'abord visuel avant d'insister sur l'invitation très épicurienne à l'amour. (Définition d'épicurien : partisan d'une morale qui se propose la recherche du plaisir d'après la doctrine du philosophe Epicure)
1 - Du masculin et du féminin
Le thème du texte est la rencontre entre deux personnages : un "elle" qui représente la féminité et un "je" qui est le poète. Le personnage féminin est assez mystérieux. Il n'est pas nommé, simplement désigné par le pronom personnel.
Elle est à peine décrite : deux traits la caractérisent : la beauté et la nudité. (Elle est déchaussée et pieds nus). Le poème insiste sur ses pieds nus qui permettent d'érotiser la scène.
Le personnage masculin est d'abord évoqué par le pronom personnel tonique de la première personne : "moi". Il s'agit du poète. Il est, comme souvent dans les poèmes de V. Hugo, un passant, un promeneur. Il Ets surtout celui qui maîtrise le regard et la parole. Il va être le seul à parler dans le texte.
Les rôles sont ainsi nettement délimités : la beauté est féminine, la parole est masculine.
2 - L'échange des regards
L'échange des regards est toujours essentiel dans la scène de rencontre. On constate ici que le regard est réciproque : "je crus voir une fée", "elle me regarda", "elle me regarda pour la seconde fois", "je vis venir". L'insistance sur le regard comme vecteur de la rencontre passe par la répétition du verbe regardé et le polyptote sur le verbe voir, vers 3 et vers 14. (Définition de polyptote : forme de répétition par la reprise du même verbe à des personnes ou des temps différents, par la reprise du même nom ou adjectif à des genres différents.)
La même allitération en "v" unit le verbe voir (c’est à dire le regard), le verbe vouloir (c’est à dire le désir) et le verbe venir (c’est à dire l’accord) et montre la rapidité de la séduction amoureuse.
3 - La scène d'amour
La rencontre entraîne l'invitation avec la citation "Veux-tu t'en venir dans les champs ?". Cette invitation ambiguë est éclairée par la périphrase : "le mois où l'on aime", l'allusion "les arbres profonds" et le tutoiement amoureux aux vers 4, 7 et 8. Le verbe triomphé au vers 6 ne laisse aucun doute sur l'issue de la scène. Le jeu sur les pronoms éclaire le scénario du poème. Dans la première et la deuxième strophe, le "je" et le "elle» se répartit équitablement les vers avec deux vers pour "je" et deux vers pour "elle". La troisième strophe, qui est un moment de pause et de réflexion féminine, consacre trois vers à la jeune fille qui est sujet. Dans la dernière strophe, le poète est sujet des verbes et la jeune fille est devenue objet de la séduction et du regard. Le jeu sur les pronoms met en scène la réciprocité du sentiment amoureux qui passe par l'hymne
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