Commentaire "Le mendiant" de Victor Hugo
Commentaire de texte : Commentaire "Le mendiant" de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kevin IX IV • 8 Juin 2016 • Commentaire de texte • 999 Mots (4 Pages) • 2 852 Vues
NTRODUCTION :
Cet extrait est tiré d’un recueil tardif de Victor Hugo, Les quatre vents de l’esprit (1881). Il est donné sous la forme de trois strophes de longueur inégale (4 vers, puis 8, puis 34) composés en alexandrins. C’est donc un poème, mais à l’époque où Hugo le publie, à la fin de sa carrière, les discours politiques ou didactiques sont encore souvent rédigés en vers. C’est un plaidoyer pour la défense des « voleurs » présentés comme des victimes de la société, et pour l’éducation. L’école, en procurant le savoir, est la meilleure arme pour l’éradication de la délinquance. Cette vision généreuse s’appuie sur la connaissance du bagne, dont Hugo, si l’en en croit le titre « Ecrit après la visite d’un bagne » a franchi la porte. Elle est porteuse d’un idéal éducatif propre à la seconde moitié du XIX° siècle. Par là, elle contribue à éclairer les fondements de l’Ecole de la République. Il s’agit toutefois d’un discours daté autant par le fond que par la forme, qu’il conviendrait de réactualiser sur des bases compatibles avec notre propre monde.
PARTIE 1 : Une analyse sociale
La rhétorique, principalement les figures d’antithèse, se met au service d’une analyse sociale. Elle peut se résumer par une formule centrale dans la troisième strophe : « La nuit produit l’erreur et l’erreur l’attentat ».
La nuit, c’est ici l’absence de savoir, et plus précisément l’absence d’accès à la lecture.
A l’appui Hugo produit une statistique, évidemment approximative : « Quatre vingtdix voleurs sur cent qui sont au bagne / Ne sont jamais allés à l’école une fois ».
Dans le même registre de la nuit, les délinquants sont décrits comme des « aveugles », au regard « sépulcral », métaphore qui évoque l’obscurité du tombeau.
A l’opposé, l’école est une garantie d’humanisation.
Les métaphores appartiennent au registre de la lumière : « Allumons les esprits » serait ici la devise de l’éducateur, qui ouvre la marche « la lampe en main » ; elles évoquent aussi l’élévation et la libération de l’âme : « tout homme ouvrant un livre y trouve une aile ».
Il sera permis au lecteur de voir dans cet éloge de l’école la reconnaissance, par Hugo, de l’esprit des Lumières : « où rampe la raison, l’honnêteté périt ».
« L’école est sanctuaire autant que la chapelle » deux métonymies complémentaires, indiquant que c’est bien la raison, et non seulement la religion qui, en cette fin du XIX° siècle sont facteurs de progrès.
L’héritage de la Révolution française est ici pleinement assumé, de façon consensuelle, sans anticléricalisme appuyé
PARTIE 2 : Un plaidoyer en faveur de l’éducation
Le triomphe de la lumière sur la nuit est décrit de manière dynamique, comme un processus, et non seulement comme une antithèse.
Hugo reconnaît l’éducation comme un développement du petit homme, ce qui sera illustré de façon plus précise par les grands pédagogues (avant Hugo, par Rousseau, et au XX° siècle par Piaget et Vygotski, notamment).
Il convient d’amorcer ce processus dès la petite enfance, avec
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